11 juin 2014

Les supers-héros

On m'a souvent dit que j'étais un "geek", sous prétexte que j'ai une certaine expertise dans mon métier qui est l'informatique. Ah ça, pour coller une étiquette confortable, rien ne vaut une terminologie étriquée, surtout quand il s'agit de définir quelqu'un qui est face à soi. Or, n'estimant pas que le rôle de "geek" (je hais ce terme) me convienne, je préfère estimer que je connais mon job, comme le connaîtrait bien un médecin ou bien un maçon. Ce point fait, je rappelle également une chose à la foule qui me lit, et la prie d'en tenir compte: NON, bosser dans l'informatique n'impose pas qu'on n'ait envie d'en faire après les heures ouvrées, et NON, cela ne fait pas de vous un expert dans tous les domaines possibles et imaginables. Allez-vous gonfler vos amis avec leurs domaines d'expertise à tout bout de champ? Non? Alors pourquoi nous sollicitez-vous ainsi? Et puis, si vous connaissez quelqu'un bossant dans la médecine, allez-vous compter sur lui pour savoir tout ce qui touche ce gigantesque domaine, ou vous adresser à un expert comme un ORL ou bien un cardiologue?

Maintenant, passons outre cette mise au point que je jugeais nécessaire, et revenons sur les "geeks". Je ne saisis pas trop pourquoi les gens assimilent la culture BD américaine à ceux qui bossent dans l'informatique, tout comme on y colle pêle-mêle Star Wars, la littérature SF, les échecs, ou encore plein de jeux obscurs dont je n'ai que faire. Alors: d'une, je n'aime pas Star Wars, et de deux la littérature SF (ou bien héroïc-fantasy) me laisse de glace. Mais la pire du lot reste à mes yeux cette iconographie des super-héros comme Superman, Batman et consoeurs. Je le dis, le martèle, le hurle dans toutes les langues dont j'ai connaissance: je n'aime PAS les super-héros, et ce pour de nombreuses raisons assez élémentaires. Egrainons donc les différentes choses qui font que je suis de marbre face à l'univers des Marvel et compagnie.

Tout d'abord, les personnages... Ah ça, il y a de quoi faire! C'est un véritable bestiaire, où visiblement les différentes personnes préposées à la création d'histoires "originales" ne se donnent pas le mot. Prenez n'importe quel des super-héros, son histoire de fond, ses costumes, son entourage, bref ce qui fait son essence semble être mue par du "Ben on verra, on s'en fout les gens aiment, même si c'est incohérent voire stupide". Désolé de le dire, mais un super-héros est l'archétype du personnage névrosé, pour ne pas dire socialement inadapté. Prenons Batman: est-ce que tous les orphelins se lancent dans une quête de justice, le tout dans un costume aussi ridicule qu'improbable? Est-ce que, de toute façon, n'importe quel débile du coin de la rue se prend pour un justicier masqué? Bien heureusement que non! Faire la justice envers la justice légale, cela s'appelle être un vigilante, et se croire au-dessus des lois est en soi quelque-chose de particulièrement malsain. Au surplus, qu'on m'explique comment le dit Batman réussit à rester anonyme, alors que son pendant public est Bruce Wayne, un type riche à milliards, personnage public très visible, et qui ne prive pas de se montrer? Quiconque connaît les paparazzis peut affirmer sans trop trembler que le secret serait vite éventé... Enfin bref, rien que mentalement, nos fameux "supers" ont un gros problème à régler, puisqu'ils ont la mégalomanie de croire qu'ils peuvent à eux seuls changer la face du monde.

Continuons. Je parlais de psychologie et d'autodéfense. Le seul personnage dont j'ai connaissance qui soit franc dans la démarche serait le "Punisher", qui lui assume pleinement son rôle de type qui veut se venger. Sorti de cela, tous sont complexés, et ce à des degrés parfois très graves. Superman... Ah celui-là, entre une tenue ridicule, une attitude pathétique et insupportable, il y a de quoi avoir envie de lui cogner dessus. Ah merde, le bonhomme est indestructible ou presque. Bon bref, il fait partie de cette série de super-héros dotés de pouvoirs, et qui font usage de ceux-ci malgré les risques que cela engendre pour le quidam. Oh, il y a des tentatives pour parler du racisme à travers la traque aux "mutants", mais cela me semblerait presque légitime, vu l'usage qu'en font les fameux "héros". Allez, regardez donc les films qui parlent de ces gens: chasses à l'homme en pleine ville, violence gratuite, destruction, attitude plutôt arrogante avec les forces de l'ordre... vous n'iriez pas traquer des gens dangereux comme eux? Si? Alors pourquoi doit-on les supporter? Parce qu'on essaye de couvrir cela avec le racisme? Désolé, mais un type qui se colle une tenue moule balloches avec un masque quelconque, qui n'a qu'un pseudo (parfois ridicule comme Captain America... sic), et qui joue les juges jury et bourreau dans le même temps, j'ai envie de le coller au trou ou à l'asile, plutôt que de lui faire pleinement et aveuglément confiance.

Ah, la science, cette magnifique muse si souvent bafouée et tournée en ridicule par ces personnages débiles! Une araignée radioactive? Paf, le génome évolue et vous êtes Spiderman. Vous faites joujou avec les radiations? Vous devenez Hulk, une bestiole verdâtre décérébrée. Vous êtes bombardé par une onde spatiale bizarre? Et hop, vous êtes bon pour les quatre fantastiques. Et que ça continue... et qu'on se paie la tête de la pauvre bougresse, violentée et tournée en dérision! Et je ne parle même pas des choses fondamentales comme un type qui vole dans un costume en tôle, construit au fin fond de la jungle (pour sa version initiale), ou en Afghanistan (pour sa dernière version cinéma). Oui: Iron Man est si fort qu'il s'est construit un corps métallique... au milieu de nulle part. Absolument risible... Et là, je ne parle pas des exploits comme réussir à résister à l'attraction terrestre, à la force centrifuge, à la température, aux chocs divers et variés. Désolé, mais il y a des choses qui finissent par ne plus passer, même pour le plus patient des spectateurs. J'entends le fanatique me rabrouer comme quoi "il faut laisser une part d'imagination". Désolé mec (ce sont souvent des mecs qui adorent ces personnages), mais me faire avaler des couleuvres aussi grosses, c'est du domaine de l'infaisable. J'accepte la SF parce qu'on peut dire "ta gueule, c'est dans le futur, tu ne sais pas ce qu'il va se produire", mais là, pour un monde supposé être le nôtre, je dis stop.
Ah si, petit ajout qui me laisse plus que perplexe: on parle de technologies ultra avancées pour certains, ou de pouvoirs étranges divers et variés. Mais comment se fait-il que certains personnages restent dans des situations ridicules? Il y en a un en fauteuil roulant... mais merde quoi, il n'y a pas un super quelconque pour lui prodiguer des soins "magiques", ou encore de le soigner par des avancées scientifiques? Ah non, il est tellement mieux de le voir en fauteuil roulant... volant... Tout est dit là, non?

Encore une chose, et non des moindres, je ne supporte plus que l'immense majorité de ces personnages soient au final des vecteur de propagande, ou de messages plutôt surprenants. En légitimant la violence de ces "monstres gentils", on les voit être fédérés par une organisation secrète. On peut avoir toutes les conjectures qu'on veut, quel est le but, si ce n'est de dire que les états peuvent s'offrir de telles organisations pour outrepasser les lois en vigueur, et nous "protéger" à nos dépends si nécessaire? Le culte du secret est bien ancré dans le monde des supers-héros: identité secrète, fuite en avant des personnages qui font tout pour se séparer du commun des mortels, bref tout est fait pour dissimuler, et ce jusqu'à la caricature. Certains apparaissent au grand jour, mais dans notre monde réel, ne seraient-ils pas immédiatement considérés comme des bêtes de foire, ou plus probablement comme des spécimens à disséquer d'urgence? Pour la propagande, tout est bon encore une fois: Iron Man et sa connivence avec l'armée Américaine, ou pire que tout le symbolique "Captain America" avec ses couleurs, et un bouclier des plus clair. "USA rules"? Non mais oh, ça va cinq minutes là! Je n'ai pas besoin d'un débile en collants pour me montrer comment être patriote.

Pour finir, je "connais" ces thèmes à force d'en avoir bouffé à la télévision, au cinéma, ou encore dans toute la pseudo culture "pop". Et non, encore une dernière fois NON, je n'ai pour ainsi dire jamais lu un comics et je ne compte pas m'y mettre. Dites, les scénaristes, ça serait possible d'arrêter de pomper des univers débilitants, pour aller créer de la nouveauté? La créativité est donc une denrée si rare qu'on soit réduit à faire se battre des divinités quelconques (nordiques par exemple, puisque j'ai "vu" le personnage de Thor!!!) avec des "humains"? Allez, soyez sympas, virez moi ces personnages, et qu'on passe à la suite.

Ah merde... les cons, ils sont passés aux transformers, des machines pensantes qui changent d'apparence, et qui pour tout choix se sont vus réduits à être des bagnoles ou des engins de guerre comme des hélicos ou des chars.... Merde, merde, merde, je dois me méfier de ma cafetière, elle pourrait bien se transformer en heu, que dalle?

1 commentaire:

Thoraval a dit…

Ils ne pompent pas des univers débilitants, ils les orientent. A l'origine, les super-héros furent une façon pour les USA de se créer une mythologie qu'ils n'avaient pas, pour cause de leur jeunesse historique. Et cela faisaient plus sympa que le massacre des précédents locataires.

Cependant l'évolution de l'image de ces S-H n'échappent pas à l'envie de communication politique des USA, à l'instar des Rambo, Norris, et autres Schwarzstéroïdés du début des années 80, suite au cartérisme, et le besoin de cette nation de se redorer le blason et le moral, suite à la claque du Vietnam.

Prenons, Captain America et Crâne Rouge, puisque tu le cites. Crâne Rouge représente la volonté eugénique de l'hitlérisme et la volonté de sur-hommes, en tant que race aryenne, prédominante sur le reste de l'Humanité.

Eugénisme: pas bien.

Captain América, lui, représente, la "nécessité" de la modification génétique pour combattre le trouble de l'ordre naturel. Le combattant obligé de se sacrifier de ne plus être un humain normal pour combattre le mal.

Modification génétique: bien (politiquement correct).

Reproduit sur l'échelle sociale actuelle, les Yankees se voient comme Captain America du monde et Al-Quaïda serait le néo Crâne Rouge. Mais avec des images en HD, la soupe passe mieux. Nous avons pu le constater avec les écoutes téléphoniques des USA sur le reste du monde. En réalité, qui fut réellement choqué de cela? Personne.

L'univers des S-H m'intéressent fortement. Pas pour le spectacle, mais pour la vision d'asservissement qui se prépare pour les années à venir. L'esclavagisme de l'impuissance, le moratoire de l'incréation, avec la volonté du peuple, par le peuple et contre le peuple.

Risible, dis-tu?