07 avril 2011

Encore du dico

Puisque je suis dans cette lancée, autant continuer, non ?

Soleil :
Boule de gaz gigantesque qui fait fantasmer GDF, et qui attire les faveurs technologiques d’EDF. Le soleil est un astre en fusion perpétuelle, et qui a pour principal rôle de nous tenir au chaud, et accessoirement d’être le véritable centre de notre système astronomique. Bien sûr, des types futés voulurent faire admettre cela il y a bien longtemps, ce qui leur valut de finir entre quatre murs. Comme quoi, parler du soleil, c’est risquer de finir en taule pour hérésie.
Le soleil, cette beauté étonnante, est tout de même bien vicieux. Entre ses éruptions qui projettent des radiations mortelles vers nous, et sa vue qu’on ne peut observer qu’une fois s’être protégé les yeux, le soleil n’éprouve visiblement pas la moindre compassion. Pire encore, c’est lui qui engloutira, un jour, toutes les planètes l’environnant. Enfin bon, d’ici là je serai déjà nettoyé de mon enveloppe charnelle, oublié, retrouvé par des archéologues, mis derrière une vitrine de musée, puis à nouveau perdu lors d’une guerre quelconque.
Enfin, le soleil fait le bonheur des plagistes, des laboratoires cosmétiques, et les revenus des dermatologues examinant des mélanomes par milliers. Comme quoi, le soleil n’est pas si ingrat que cela, il nous fait brûler juste pour que nous ayons le loisir de chercher des solutions pour nous protéger de lui !

Tableau :
Peut se comprendre de diverses manières, dont notamment celui utilisé dans les écoles. Le tableau noir, fameux par sa couleur et l’usage des craies sur lui, a été source de supplices scolaires pour énormément d’étudiants. Muet si l’on ne fait rien, le tableau n’attend que nos raisonnements fallacieux, notre incompétence en dessin, ou encore l’agacement chronique d’un professeur pour exprimer sa colère par son grincement caractéristique sous la craie.
Après, on peut aussi voir le tableau comme le repaire des fusibles de votre maison. D’ailleurs, c’est un endroit dangereux, puisqu’il recèle l’occasion de couper le réfrigérateur par erreur, ou de vous plonger dans l’obscurité au pire moment. Ce tableau là, c’est celui qu’on cache aux yeux de tous, afin de ne pas y voir l’incurie de notre surconsommation électrique.
Puis, il y a le tableau, l’œuvre, la magistrale expression de l’escroquerie que peut être l’art. On y voit ce qu’on veut, on y trouve autant de talent que de fumisterie, et ne croyez pas que je me cantonne à « l’art » moderne ! De grands peintres disposaient de véritables ateliers d’artisans, avec des ouvriers en pagaille, tout ceci pour produire à la chaîne des toiles à vendre, comme on vend aujourd’hui des posters. Je suis hilare à l’idée qu’un type fortuné ait achetée une de ces croûtes en pensant qu’il s’agissait là d’un bon placement. Quoi qu’il en soit, ce tableau là, c’est celui que je n’aurai jamais dans mon salon. Pourquoi ? Parce que je crois au talent, pas aux codes dictés par des nantis péteux se gargarisant devant des horreurs peintes par des escrocs en quête de reconnaissance…

Bureau :
Lieu de supplice conçu dans l’unique but d’entasser un maximum d’employés dans un minimum d’espace. Le bureau, c’est l’antichambre de l’enfer, car on y accumule les velléités rapaces d’avancement, les jalousies incongrues, les déceptions amères, ainsi que les histoires de sexe finissant souvent par des scandales en interne. Enfin bref, le bureau est le microcosme de la société, avec une concentration énorme de sa bêtise. A croire que l’endroit ait été prévu pour, justement, catalyser et cristalliser le pire de chacun de nous !
L’autre fonction du bureau, c’est de vous imposer la notion de hiérarchie. En effet, prenez un bureau ordinaire, et observez les détails qui comptent : plus il y a de gens dedans, plus ils sont bas dans la hiérarchie. Plus le bureau est grand et vide, plus il est propice pour héberger une ponte de votre société. De là à dire que la connerie nécessite beaucoup de volume, voici un terrain où je n’irai pas m’aventurer. Quoique : la majorité des prétentieux et des arrivistes aiment à décorer un bureau avec des vitrines pleines de livres qu’ils n’ont jamais lus, ou de bibelots qui ne sont souvent que des reproductions de mauvaise qualité. Qu’importe, ça en jette, ça épate la femme de ménage et le larbin (entendre par là le stagiaire).
Enfin, le bureau, c’est la meilleure manière de se trouver des excuses pour sortir sans son conjoint : « Oui chérie, j’ai une grosse réunion au bureau ce soir… ne m’attends pas pour dîner », ou bien « Mon chéri, mon patron m’a demandé de clore un dossier en urgence, je vais avoir pas mal de retard. Moi aussi je t’aime ». Mon cul !

Ordinateur :
Outil prévu pour la communication, pour apporter la connaissance et la puissance de calcul, et qui n’apporte généralement que des loisirs débiles où il faut tirer sur des tortues, ou des histoires ridicules de chats « trop mignons mais inutiles au possible ». Posez vous la question : si l’on avait mis à profit tout le temps perdu à créer ces conneries pour autre chose, comme, je ne sais pas moi, améliorer l’encyclopédie universelle que se veut être Wikipedia, n’aurait-on pas là une énorme forme de progrès mondial ? Hélas non, les hommes préfèrent regarder du porno, les femmes envoyer de jolies animations aussi inutiles que pénibles avec des sons stridents, et les gosses s’éclater sur un jeu où il faut tirer sur tout ce qui bouge.
A côté de ça, l’ordinateur est supposé prêter sa force aux entreprises. Pratique, sûr, rapide, ne faisant pas d’erreur (en principe), la machine doit normalement nous apporter le bénéfice, la richesse, l’accélération des tâches, donc augmenter la productivité. Connerie, encore une fois ! L’ordinateur en entreprise, c’est la meilleure façon de s’assurer que vos employés iront regarder la dernière vidéo à la mode sur youtube, au lieu de faire leur rapport d’activité.
L’ordinateur, enfin, n’est pas une révolution de la société, il en est même le frein majeur en disséminant des contres cultures effrayantes : SMS, photographies pathétiques, vie privée soldée sur les réseaux sociaux, addiction au jeu (d’argent ou non), l’ordinateur est une source majeure de problèmes qu’on n’aurait même pas envisagés il y a deux décennies de cela.
Mais dans le fond, je m’en fous un peu, c’est l’ordinateur qui fait chauffer ma gamelle. Tant pis pour les autres, hein ? (Bon, d’accord, c’est du cynisme primaire, mais c’est bon, un peu de cynisme, comme un excès de bon vin après une soirée quelque peu ennuyeuse).

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