10 février 2011

Nous ne sommes pas seuls

Par ces quelques mots s’affirment l’opinion qui voudrait que l’univers est si vaste que, potentiellement, il existerait d’autres formes de vies, a fortiori intelligentes. Dans l’absolu, les statistiques pourraient tendre à faire admettre ce principe. En effet, raisonnons ainsi : l’univers est si immense que même si les chances que d’autres formes de vies existent sont infinitésimales, elles n’en demeurent pas nulles, ce qui, en conséquence, aurait tendance à démontrer qu’elles existent. Bon, il est vrai que la démarche est plutôt saugrenue, ou juste très osée, mais à défaut d’avoir prouvé le contraire, ce n’est pas totalement absurde. De grands scientifiques se penchent régulièrement sur la question, à tel point qu’on pourrait presque parler d’une science quant à l’édification de théories sur le développement de la vie extraterrestre. Cependant, encore faut-il faire attention à plusieurs thématiques très différentes, mais qui, en soi, poussent à s’interroger sur l’opportunité de rencontrer ces formes de vie.

Tout d’abord, le plus élémentaire s’avère être la foi. Nous avons tous en tête des images assez précises de la « création », notamment sur le principe d’Adam et Eve qui seraient les deux premiers êtres vivants. Bien sûr, il s’agit là de l’allégorie de la création des hommes, mais dans l’absolu, cela s’avère susceptible de rejeter toute possibilité d’admettre qu’une vie antérieure à la nôtre ait existée. A ce titre, nombre de personnes sont dans le déni face aux dinosaures, ou encore la datation au carbone 14. Le propos n’est pas de dire que la religion est un handicap, puisque nombre de scientifiques de renommée mondiale sont à la fois croyants et pragmatiques dans leurs théories. L’âme et les équations se dissocient fort bien à mon sens, mais la science a été régulièrement un « ennemi » pour les grandes religions, au titre qu’elle a été source de doutes et de contradictions avec les Ecritures. Par conséquent, si l’homme considère qu’il est le seul être intelligent de la création, il aura d’autant plus de mal à tolérer qu’une autre forme de vie puisse être intelligente, si ce n’est même supérieure à lui. Il s’agira donc de savoir pondérer et expliquer à ces personnes que l’existence d’une autre forme d’intelligence n’est pas une agression, mais peut-être une opportunité de progrès majeur.

Ensuite, la seconde problématique est l’intelligence de l’homme elle-même. Déjà, parler d’intelligence me semble surfait, au titre que des dizaines de siècles de progrès social et scientifique n’a pas suffi à enrayer ni les guerres, ni les injustices comme la famine ou la maladie. Au contraire, l’exploitation de l’homme par l’homme a encore de beaux jours devant elle, à tel point que le principe menant à utiliser l’homme comme esclave est totalement d’actualité. A partir de là, se dire intelligent, c’est faire preuve d’une énorme arrogance, notamment si nous pensons pouvoir discuter avec des êtres d’intelligence au moins équivalente. Prenons un exemple concret pour bien saisir la problématique : si des extraterrestres étaient amenés à venir nous faire un petit coucou sur terre, on devrait alors admettre qu’ils ont pratiqué le voyage spatial, soit une chose dont nous sommes actuellement quasi incapables. Le saut de puce fait vers la lune paraîtrait simplement minuscule et sans intérêt pour eux, et quant à notre système politique, difficile de le vendre tant il est fait d’arrangements bancals, d’accords confinant au chantage ou à la menace atomique, et impossible de légitimer notre modèle économique tant il est injuste et barbare avec les moins favorisés. Ces êtres, voyageurs de l’espace, seraient donc plus avancés technologiquement, plus armés pour comprendre les mystères du monde, et nous serions au mieux traités avec condescendance, ou au pire anéantis pour ne pas représenter une menace dans le futur.

Le pire des freins, à mon sens, est la xénophobie. Nous avons peur de la différence, nous craignons les changements radicaux, et notre paranoïa permanente nous mèneraient immanquablement à nous méfier des autres. Cette attitude suspicieuse nous suffit à justifier la guerre, le racisme, ou encore des politiques sectaires envers nos voisins, alors difficile de croire que nous accepterions sans renâcler que des êtres supérieurs à nous puissent nous expliquer comment progresser. D’ailleurs, que demanderions nous en premier, si ce n’est des sciences, dont celles utiles au progrès des armes ? Notre soif de connaissance s’accompagne majoritairement d’une soif de pouvoir, à tel point que les deux se confondent souvent dans un intérêt tout particulier pour la destruction en masse. D’une crainte de l’autre, jusqu’à une guerre déclarée par prévention, il n’y a guère qu’un pas assez terrifiant, à tel point que je suis d’avis qu’il faudrait trouver les mots pour expliquer à ces extraterrestres que nous sommes encore trop peu évolués pour pouvoir assimiler la différence sans la craindre. Notre peur instinctive pourrait donc nous mener à notre perte.

Et que se passera-t-il si, un jour, nous voyageons dans l’espace, et que nous trouvons des civilisations « inférieures » ? Nous serons soit des Cortes, colonisateurs capables de massacrer des populations entières, pour obtenir des ressources rares, ou des évangélistes tentant de faire adopter notre mode de vie et nos croyances, quitte à user de la violence pour y parvenir. L’humanité n’est pas un exemple d’intégration, alors aller l’appliquer ailleurs reviendra sûrement à mener à sa perte des civilisations qui se seraient bien passées de nous. Et puis, reste à voir si l’hypothèse du peuple non belliqueux s’applique : que ferons-nous si les êtres qui viennent chez nous sont comme des sauterelles dévastant un territoire avant de le quitter pour un autre ? Nous serions donc potentiellement condamnés à disparaître, et les fantasmes de Hollywood au sujet d’un héroïsme capable de nous sauver ne valent rien face aux réalités de la science. Faisons une analogie : si nous revenions dans le passé, est-ce que les chevaliers en armures seraient capables de résister à une attaque de blindés ? Non. Et là, ce serait nous, les chevaliers… Donc, probablement morts avant même d’avoir approchés l’ennemi.

Je ne sais pas s’il est conseillé que nous rencontrions la différence, si tant est qu’elle existe. Je ne sais pas non plus s’il est judicieux d’espérer que cette différence soit source de progrès, tant les chances qu’un peuple supérieur, et conscient de cela, nous traite avec mépris ou indifférence. Certains fantasment sur une présence extraterrestre parmi nous. Cette théorie du « nous sommes déjà envahis » me laisse simplement perplexe, parce que je ne vois pas l’intérêt technique d’observer les hommes de la sorte. Nous sommes déjà bien assez fous pour ne pas mériter la moindre observation, et qui plus est, nos sciences sont si balbutiantes que cela tiendrait plus à de l’archéologie qu’à autre chose. L’avenir nous dira si, oui ou non, nous serons confrontés à une telle situation. Je ne la crains pas, pas plus que je ne l’espère. Nous verrons alors quel parti prendront les humains, même si je sais que, par défaut, de deux solutions l’homme préfère choisir la pire…

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Veuillez m'excuser pour les retours à la ligne ce n'était pas volontaire. Rédigez vos commentaires directement dans la boîte de dialogue appropriée, c'est mieux ;).

Adrien.

Anonyme a dit…

Je ne pense pas que nous devrions faire preuve de manichéisme face à
ce questionnement. Comme vous l'avez affirmé et selon S.Freud nous avons fait preuve de progrès constants en matière de technologie
et non en ce qui concerne la « régulation des affaires humaines ».

Cependant malgré notre imperfection nous débordons de choses simples et compliqués qui font la beauté d'un instant, d'une journée voire du monde et vice versa. Cependant est-ce que ces choses sembleraient intelligibles et interprétés de la même façon que nous le faisons et de quelle façon quant bien même nous avons tous une approche plus ou moins différente de la perception du monde, ce qui je le conçois se discute (on a bien trouvé de l'eau glacée à l'intérieur de Mars).

En ce qui concerne des chiffres, cela peut faire réfléchir et douter
de la possibilité évoqué dans cet article. Pour citer un ami à moi, nous avons découvert approximativement l'existence de 3 000 Galaxies. Ce qui représente un
pourcentage tellement minime du ciel que l'on pourrait les masquer en tenant un grain de sable entre notre pouce et notre index. Ce qui
reviendrait à dire qu'il y aurait des centaines de milliards de Galaxies.
Pour aller plus loin, dans notre univers on aurait une centaine de
milliards de Galaxies qui contiennent chacune d'entre elles des centaines de milliards d'étoiles (comme le Soleil qui en est une donc).
La grande galaxie la plus proche de nous est à 2,9 millions d'années
lumières (une année lumière équivaut à : 9 461 milliards de kilomètres). Ce qui fait qu'il nous faudrait 2,9 millions d'années si on arrivait à se déplacer à une vitesse de
299 792 458 mètres/seconde.

Puis il y a le fait qu'une part des astrophysiciens pensent que l'univers n'est pas infini mais « chiffonné » et se terminant progressivement (il y a davantage de matière noire dans l'univers que de matière).
C'est à dire, pour le représenter grossièrement : un anneau dans
lequel lorsqu'on arrive à la limite, nous revenons du côté opposé.
Quant à l'obédience, comme vous le dites, elle n'est pas toujours inconnue des scientifiques. A côté de ça, Aristote avait écrit un texte intéressant sur la question universelle de la genèse de l'univers. Il n'est pas le seul...

Bonne continuation !

Adrien.

Bill2 a dit…

Certes, il y a d'autres galaxies, mais il faudrait déjà commencer par explorer la notre !
Vu le nombre d'étoiles rien que dans notre galaxie, il n'est pas improbable que d'autres formes de vies y vivent.
Certes, nous n'avons pas encore la technologie pour voyager rapidement d'étoile en étoile, mais il est très difficile de prévoir l'avenir au niveau technologique.

Il suffit pour celà de voir des séries TV des années 70 : Cosmos 1999, avec son stockage de matières nucléaires sur la lune, et ses vaisseaux spaciaux ...
Le stockage nucléaire est toujours un problème d'actualité, et les vaisseaux spaciaux ne sont pas encore là.
En revanche, pas besoin de télécommandes pour ouvrir des portes, et l'informatique (même en 1999) n'avait rien à voir avec ce qu'avait pu imaginer la série.

Quand film "Minority report" est sorti, avec ses interfaces "tactiles sans support physique", on se disait "ouhaou ! C'est trop balaise !"
Et de nos jours, certains arrivent à reproduire ça dans le monde réel, avec le Kinect de Microsoft, pour un coût qui parait dérisoire au vu du potentiel caché de l'engin.

Bref, depuis la "révolution industrielle", il y a eu la "révolution technologique", avec l'arrivée massive de l'électronique et de l'informatique.
Et il ne faut pas non plus oublier les progrès en sciences fondamentales ; progrès très théoriques pour le moment, mais là encore, je pense qu'en quelques décades, tout peux changer très rapidement.

Anonyme a dit…

Effectivement je suis tout à fait d'accord. Ayant moins de notions scientifique mais portant plus ou moins davantage d'intérêt en métaphysique et physique quantique, je ne peux en dire davantage. J'ai entendu parler et il me semble avoir vu en image sur YouTube la technique utilisée/inspirée du film Minority Report. En tout cas que ce soit scientifiques, écrivains, développeurs, artistes, etc... Notre inspiration est sempiternelle inversement à notre connaissance. Que nous puissions faire en sorte de faire bon usage de tout ce potentiel.

Adrien.

JeFaisPeurALaFoule a dit…

Je suis ravi d'avoir lancé un débat. Les arguments cités s'avèrent intéressants, et surtout concrets. Cela permet donc d'ouvrir des idées, des discussions, et pardessus le marché d'enrichir mon message qui n'avait d'autre vertu que celle de, justement, pousser à la réflexion!

Merci à vous deux, vous validez par ces échanges que ce blog a un sens...

N'hésitez pas, commentez!