01 décembre 2010

Il neige

Et alors ? N’est-ce pas là une manifestation naturelle et plutôt jolie d’une nature susceptible de nous prendre au dépourvu ? Rien n’est plus pénible en société (si ce n’est les hommes eux-mêmes) que de devoir se fader les inepties et autres préjugés météorologiques d’une flopée de Gillot-Empêtrés dans des considérations qui les dépassent. C’en est passionnant, mais dans le mauvais sens du terme. Ah, les dithyrambes sur la taille des nuages, le baromètre jouant les yoyos, ou l’achat d’un gadget improbable tel qu’une station météo toute électronique ! Une vraie « joie », surtout quand tout ceci mène immanquablement à une réponse lapidaire, et pourtant attendue, à la question « Sais tu me prédire la météo ? ». Les plus dégourdis sortiront alors leur dernier téléphone à tout faire (et accessoirement leur tenant lieu de cerveau, puisque Wikipedia est dessus), les plus hardis se lanceront dans des explications complètement inutiles et fausses tant dans le raisonnement que dans le résultat, et les plus prudents (ou les moins stupides) se contenteront de se déclarer incompétents.... Ceci après avoir déblatérés, une heure durant tant qu’à faire, sur la connaissance précise des forces de Coriolis, sur le gulf stream, ou encore sur les cyclones.

Et la neige dans tout ça ? Elle a le don d’agacer les citadins en quête de vitesse, de gonfler la rate des professeurs des écoles dont les mouflets jouent plus à bombarder le « maître » avec des boules de neige, qu’à faire des bonhommes, et surtout de rendre complètement impotente une ville qui, pourtant, s’enorgueillit de la fluidité de ses artères. Trois flocons, c’est une garantie de bouchons ! Cela se vérifie à chaque chute de neige, les citadins ne savent ni s’équiper contre le froid, ni tenir le volant de leur véhicule dans des conditions hivernales. Et pourtant qu’elle est belle et luisante cette neige fraîche qui vient trahir l’adhérence des pneus récemment achetés à prix d’or, qu’elle est magnifique, cette poudreuse qui transcende les formes du béton pour les rendre moins désagréables à l’œil. Hé oui, la neige m’émeut, elle ne m’agace pas, et entendre les esprits chagrins râler à son propos m’amuse profondément. Pire encore, j’aime à leur rappeler, si cela était nécessaire, que la neige est de saison, et que ces températures sont somme toute assez courante. Méchant que je suis...

La neige, c’est un tombeau calme, patient, éternel, capable de figer toute chose, même l’orgueil des hommes. Face à la montagne et à la neige, l’homme se doit d’être humble et d’appréhender prudemment les caprices de la nature. En ville par contre, les gens s’échinent à se croire supérieurs : et que ça déblaie, et que ça sale à outrance, et que ça espère que ça fondra au soleil. Raté ! La neige, elle, part, revient, persiste, signe, vous ennuie, nous amuse, donne des distractions aux gosses, des sueurs froides aux experts en fret, et finalement s’en va comme elle est venue, avec la bise et la brise qui reprend ses droits. Ne vous lamentez pas, avec un peu de chance, la saison de la neige va s’étirer plus que de raison, alors régalez vous, il ne fait finalement pas si froid que cela, non ? Je me demande d’ailleurs comment réagirait la foule si on lui annonçait que l’hiver devait persister jusqu’en juin... Irait-elle s’engueuler avec Eole, Dieu tout puissant, ou bien n’importe quel représentant de notre imaginaire de la dévotion ? Irait-on agresser les présentateurs porteurs de la mauvaise nouvelle ? A mon sens, on aurait juste à se résigner, ou à migrer sous des latitudes plus chaudes. Quelle ironie : les riches venant envahir les territoires habités par les pauvres !

Enfin bref, je m’amuse, je souris quand il neige, non parce que je l’aime, mais parce que j’aime les réactions qu’elle suscite ! Plaignez vous, couinez tant que vous pourrez... En pure perte. Pour ma part, je me suis équipé en conséquence : gants, bonnet, godasses solides et étanches, et sourire cynique au coin des lèvres. Il ne manque plus que l’appareil photo pour saisir les gamelles des plus... (ZIP) Et merde ! Je me suis littéralement brisé le cul... Bon, finalement, on se passera des photographies du bêtisier des gamelles hein...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Soit il fait trop chaud, soit trop froid, soit il pleut pas assez ou trop... Ah la neige, il faut le prendre du bon coté, on en aura pour noël :) (joli jeu de mot "Gillot-Empêtrés") Jerome-

JulienLootens.com a dit…

J'♥ la neige :)

Anonyme a dit…

Mdrr moi je veux les photos des gamelles, les photos les photos les photos !!!

Didine