22 mars 2010

Dites…

Qu’on m’explique avec la sincérité et la facilité nécessaire pour saisir le fonctionnement d’une administration. Jusqu’à présent, bien qu’étant peu enclin à faire confiance aux grosses machineries obscures et probablement sclérosées, je partais du principe qu’une administration s’appuie sur l’irresponsabilité, ceci incitant donc les fonctionnaires à agir avec une certaine rigueur. En effet, j’estimais que l’adage suivant pouvait s’appliquer : « Si tu n’es pas responsable de ce que tu fais, tu le feras probablement mieux que si tu avais peur de te tromper ». Ainsi, j’admettais une certaine qualité à notre service public, et ce malgré certains griefs inhérents à la complexité du dit système. Après tout, une vieille démocratie comme la France ne peut être fondée que sur un système administratif qui ne peut être que forcément complexe !

Or, c’est avec la candeur d’un enfant traversant un champ de mines, que je me suis heurté aux affres des méandres des services de l’administration. Pourtant, ça n’avait rien de personnel, bien au contraire, c’était pour pouvoir travailler ! Hé oui, bossant sur des systèmes informatiques « discutant » avec des organismes officiels, j’espérais donc tomber sur une documentation certes obscures, mais en tout cas suffisamment rigide et (on va dire) fiable, de sorte à pouvoir m’avancer. Alors, imaginons la scène, pour vous expliquer en quoi j’ai pu maudire mes interlocuteurs. Dans un premier temps, apprenez à conduire une voiture dans sa disposition classique : pédale de frein au milieu, accélérateur à droite… Bien. Dites vous que vous allez donc construire une voiture en respectant cette norme. Jusqu’ici, tout va bien. A présent, imaginez donc, qu’en pleine construction, on vous annonce, sans sourciller ni même rire de votre malheur, que les pédales changent d’ordre, que les feux doivent devenir violets, et qu’il est obligatoire que les clignotants soient bleus ! C’est à peu de choses près ce qui se produisit me concernant ! Merci les mecs, j’avais presque oublié à quel point une documentation peut changer au fur et à mesure du temps !

Restons calme, ne jetons pas la première pierre, prenons le temps de discuter. Grande inspiration à l’appui, écoutons donc sereinement l’explication du « pourquoi » d’une telle débâcle. Et là, moment de solitude : pour rien, en tout cas aucune explication. Là, vous vous dites qu’on s’est payé ma tête, qu’on m’a filé des documents périmés… Pas du tout ! Et c’est là, la plaisanterie du jour : la norme évoluant, charge aux utilisateurs de s’adapter, et surtout, de se renseigner ! Si je faisais une comparaison, c’est comme si vous constatiez avec horreur que votre toasteur, ainsi que tous vos appareils électriques avaient rendus l’âme, parce que EDF aurait changé la tension électrique sur le réseau, ceci sans vous en informer bien entendu. Alors ? Que faire ? L’impatient se dira qu’il faut gueuler, hurler au complot, le serein ira gentiment mettre à jour son bazar (qui n’en avait bien entendu nul besoin), et moi, entre les deux, j’ai hurlé de frustration, et je suis parti, malgré tout, mettre à jour mon merdier.

Allez, du calme, c’est la dernière ligne droite ! Tout est mis au carré, pas de crainte à avoir, il y a maintenant une documentation et c’est la dernière… pardon ? Il y a ENCORE des changements ? Qui je dois assassiner pour avoir enfin la paix ? Non, sans déconner, je ne vais tout de même pas tout refaire… si ? Vous avez un drôle de sens de l’humour, vous. Et puis, si ce n’était que ça, laissez moi vous conter la suite de ces mésaventures !

Comme toute spécification de norme, il y a des choses incompréhensibles pour le commun des mortels, notamment quand ces informations sont rédigées dans un français disons « administratif ». Peu importe, du moment que quelqu’un sait de quoi il en retourne. Or, grande blague (une de plus me direz-vous, je ne suis plus à ça près), il s’avère que nombre de données ne sont pas décrites, ou, au mieux, trop légèrement pour être utilisables. Malheureusement, comme il faut une bonne raison de rigoler, nos chers analystes se sont fendus de rendre ces données obligatoires. GRUMPF ! Là je grogne, je mords, je prépare la badine pour le passage à tabac…

Tiens, un courrier électronique… que dit-il… QUOI ? Encore une modification ?!

SATAN ! SATAN !!!

1 commentaire:

Bill2 a dit…

Oui, la joie des administrations ...

Moi c'est pareil.
Dans la plupart des projets, y'a toujours 3 ou 4 "partenaires".
Résultats, ils sont capables, lors de réunion dites "techniques" de passer 1h30 à se battre pour ... savoir dans quel ordre leurs logos respectifs vont apparaitre sur la page d'accueil !

Mais bon, que le projet "fonctionne", c'est pas vraiment important hein. Ce qui compte, c'est la visibilité des partenaires : il faut que tout le monde sache qu'ils ont bossé dessus.
Enfin, bossé ... c'est vite dit !