08 février 2010

BHL pris en flagrant délire

Par précaution, et surtout par prévenance pour mes éventuels nouveaux lecteurs, je dois reconnaître que le « philosophe » BHL n’est pas parmi les personnages publics que j’apprécie le plus. De ce fait, l’article qui suit est parfaitement subjectif, et il s’appuie sur ce que je pense, et non sur ce qu’on pourrait dignement appeler une analyse construite. Qu’il soit également noté que j’engage toute personne ayant deux doigts de bon sens de se renseigner sur BHL, et d’en tirer ses propres conclusions. Ainsi, je ne serai pas taxé de mener propagande contre le scribouillard à la mèche rebelle.

Bon, commençons fort : qui est BHL ? Concernant sa vie privée, je le dis tout de go, je m’en contrefous, tout comme je me moque de la couleur des caleçons que pourraient arborer notre président face à sa tendre épouse. De ce fait, je me cantonne à ce que je vois : un ahuri pédant, prétentieux, faisant des phrases pour ne rien dire, et usant à l’envi d’un ton hautain qui lui a valu la vindicte tant de ses interlocuteurs, que de la presse. Insupportablement prétentieux, les rares choses que j’ai tenues de lui entre mes mains m’ont laissé un goût hésitant entre l’aigre d’un mauvais sandwich, et l’acide d’une mayonnaise informe ayant tournée au soleil. Quoi de plus insupportable qu’un type qui se pose en autorité intellectuelle sur des sujets qu’il ne maîtrise visiblement pas ? Pour ceux qui l’ignorent, notre grouillot de la philosophie de comptoir a été lynché à de multiples reprises par l’opinion publique et ses paires pour des propos contradictoires, des discours des plus connotés, et pardessus le marché pour une forme assez malsaine d’hypocrisie (typiquement, critiquer la guerre, tout en côtoyant un Lagardère, sponsor et équipementier de nombre de conflits dans le monde). A tout cela, devoir supporter le ton faussement pleurnichard en filmant Sarajevo… comment voulez-vous que je tolère un tel pauvre type ?

Quid de mes opinions, et revenons à ce qui m’amène à causer de ce charlot (oui je sais, c’est dur comme propos : les charlots ont fait une carrière amusante, eux !). « De la guerre en philosophie », à paraître le 10 février, est le livre qui était supposé le remettre sur le devant de la scène, et lui permettre de réinstaurer son statut de « philosophe moderne de référence », si tant est qu’il y ait jamais eu qui que ce soit pour avaler pareille bêtise. Hélas, trois fois hélas pour lui, il a usé d’un vieux truc du plagiat : s’appuyer sur des références, les citer, s’en gargariser, mais sans vraiment prendre l’élémentaire précaution de s’assurer que la dite référence existe réellement ! En gros, BHL s’est référé à la vie et aux œuvres de Jean-Baptiste Botul, un illustre inconnu qui n’existe pas ! Une fumisterie ! Facile à vérifier qui plus est, le web n’étant pas avare en réponses le concernant (je vous invite à faire la recherche, histoire de s’amuser de l’incompétence de notre philo-imbécile). Ah ! Donc, on vocifère, on braille, on cite, revendique, sur des choses qui ne sont que du vent ? Magnifique ! J’adore ! J’ai éclaté de rire en imaginant la tête du snob pédant quand on lui a annoncé « Tiens Bernard, t’as été démasqué… Je crois que t’es dans la merde pour fourguer ton bouquin là ! ». Rassurez-vous, les grosses têtes, les polémistes plus sérieux, et même les profs de littératures gauchistes achèteront et liront ce canular, les uns pour en rire, les autres pour y constater l’étendue du naufrage de la gauche pseudo intellectuelle.

Je crains que trop de gens ont pariés sur le mauvais cheval en pariant sur ce branque. Autant je peux laisser le bénéfice du doute à l’auteur quand il reprend des propos et qu’il les interprète de travers, autant je trouve intolérable de jouer les sommités, ceci en misant sur le fait que le flan marche bien mieux que le sérieux. A croire qu’être cultivé, de nos jours, ne s’avère être qu’une vaste œuvre de propagande. Ah ça, dans le genre « Je SUIS un intellectuel, JE sais ce que vous devez comprendre et JE vais vous les expliquer », monsieur se pose là, mais concrètement, qu’en ai-je tiré comme enseignement ? Qu’il n’est pas plus polémiste et compétent que je suis cordonnier (parce qu’il faut être compétent pour faire ce métier d’art), et qu’au surplus, trop de lecteurs se jettent corps et âme dans des lectures parce que c’est à la mode, parce que c’est bien vu de lire des écrits pseudo de gauche (alors que l’urne penche à droite), et qu’au final, c’est mieux vu de lire du BHL, que de lire Marx, ou encore un roman écrit par un politique de droite. Dramatique pour la culture, dramatique pour la France.

Je me suis dit, un jour, que la France pouvait se targuer d’avoir une histoire riche en plumes, en génies, en experts de tous poils capables de tenir la dragée haute au reste du monde. J’ai aussi rêvé d’une nation capable de vendre cette culture et en remontrer au reste du monde. Et là, paf, qui se pointe à Sarajevo ? Le guignol à la mèche ! Hé ho, c’est quoi ce cirque ? C’est comme envoyer Casimir négocier des accords de désarmement, ou encore espérer que mon voisin, roi des polémiques de comptoir à connotation raciste, serait capable de gérer les relations diplomatiques avec l’Iran ! On n’était pas bien lotis avec l’émergence d’une sous culture poubelle avec la télévision et la presse people, mais là, on touche le fond ! Par pitié, faites œuvre de bon sens : proscrivez BHL de vos références, faites l’effort de laisser de cuistre dans les douves d’où il n’aurait jamais dû sortir ! Merci pour nous, merci pour la culture et les lettres !

BHL sur Wikipedia
Le flagrant délire de BHL, vu par le nouvel observateur

2 commentaires:

Eathanor a dit…

Je te rejoins complètement sur ton analyse du phénomène BHL. Il me faut cependant, à contre-cœur, avouer lui décerner un bon point ce jour après avoir entendu celui-ci prendre la défense d'internet face à un Denisot ancré dans ses opinions formolées qui parlait d'un internet poubelle.

(Pour plus d'infos, voir Numerama

Merenawel a dit…

Bernard-Henry Levy... Il est pas marié à Arielle Domsbale ? Et c'est pas lui qui s'est fait le plus souvent entarté ?

En tout cas, je te plussoie. je ne supporte pas ce personnage, je le trouve arrogant et pédant. Je comprend déjà pas qu'on lui donne le qualificatif de "philosophe".

Je ne savais pas qu'un rigolo du "Canard enchaîné" s'était amusé à inventer Jean-Baptiste Botul. On en apprend tous les jours, dis donc !

Merci en tout cas ! ;)