29 décembre 2009

Bilan politique de 2009

Quel bilan peut-on dresser de l’année 2009 ? Les journalistes (grattes papiers payés au kilomètre d’encre débité, et non à la qualité de leurs écrits) aiment cette période de fin d’année pour tirer des « leçons » dans tous les domaines : les plus grandes réussites sportives, l’année en politique, l’année de la musique, le meilleur du pire des êtres humains, et même, la sublime rétrospective des boulettes télévisuelles ! De ce fait, si l’on veut dresser un bilan, encore faut-il se consacrer à un domaine précis, ou du moins observer par le petit bout de la lorgnette des choses dont on ne verra les conséquences qu’à très long terme. Allez, moi aussi je me fends de ma vision de 2009 ! Et puis, n’étant pas rémunéré pour ce boulot de scribouillard râleur, je peux me permettre de ne pas être consensuel !

Politique ? Quelle politique ? 2009 est l’avènement des effets de manchette dans les journaux, de la petite phrase assassine ou mal choisie. Entre Clearstream, la pseudo affaire des auvergnats, ou encore le « casse toi pauvre con » qui n’a pas cessé d’être recyclé cette année, nous avons perdu de vue le véritable rôle d’un politicien. Le politicien se doit de savoir communiquer avec ses électeurs, leur expliquer en bon pédagogue, mais surtout faire des choix cornéliens entre deux mauvaises décisions. La crise financière aidant, on a crié au génie ou à l’imposture pour les dirigeants du monde… Et force est de constater que les propos se seraient inversé si les décisions prises s’étaient révélées fonctionner à l’inverse de ce qu’attendu. Prenons l’état Français : la France résiste plus ou moins à la crise, et nombre de gens encensent les orientations du gouvernements. Je ne sais pas pourquoi, mais cela avait échoué à cause de la conjoncture, ces mêmes cireurs de pompes auraient fusillé les gouvernants, les menaçant de la lanterne ou du peloton d’exécution. La politique est donc, aujourd’hui, qu’un vaste cirque où la comédie est reine. Décevant à plus d’un titre.

Dans le même ordre d’idée, le président Obama s’est vu remettre le prix Nobel de la paix. Certains ont dit « Scandale ! », d’autres « Bravo ! ». Moi ? Je suis juste hilare avec cynisme. Qui a cru que le Nobel était une récompense indépendante, se fondant sur des actes concrets et intelligents ? Le Nobel est une institution politisée et instrumentalisée, comme n’importe quelle organisation internationale, et ce n’est certainement pas pour flatter l’ego d’Obama qu’on lui a remis cette distinction ! Vous en doutez ? Se voir remettre le Nobel alors qu’on se doit d’annoncer, quelques jours plus tard, l’engagement de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, n’est-ce pas là d’une ironie monstrueuse ? Le président Obama est aujourd’hui prisonnier de l’image de marque du Nobel, celle d’un homme supposé mettre un terme à deux guerres, et prisonnier des réalités du terrain où le désengagement militaire ne peut pas être décemment envisagé avant plusieurs mois, voire années. On ne quitte pas une zone occupée sans s’assurer d’avoir passé le témoin à un système garantissant la sécurité des biens et des personnes… et tant l’Irak que l’Afghanistan n’offrent aucune garantie sérieuse à ce sujet. Et puis je n’ai jamais prêté la moindre foi dans la compétence du président Obama : un beau commercial, une représentation ethnique certaine, mais je doute qu’il soit en mesure d’imposer un style personnel à des dinosaures aux poches bourrées par les dollars des lobbies divers et variés (pétrole, industrie automobile, agroalimentaire, militaire…) Obama, un vrai Nobel ? Non, un pion à qui l’on a mis la pression à travers la récompense.

Les agressions successives du pape Benoît XVI et de Berlusconi sont aussi signifiantes sur l’atmosphère globale, qu’elles peuvent sembler anodines de prime abord. En effet, en venir à agresser physiquement des représentants, aussi honnis soient-ils, n’a rien de concluant vis-à-vis du respect des systèmes en place. Il se dit qu’il s’agit dans les deux cas de déséquilibrés, de fous ayant perdu les pédales. Pourquoi pas, admettons… Mais, derrière cela, n’est-ce pas là une preuve que la politique, tout comme la gestion de la foi, se sont éloignées des gens, du quidam ordinaire comme vous et moi ? J’en viens à me demander si les gens ne cherchent pas l’affrontement pour justement signifier non leur mécontentement vis-à-vis des décisions prises, mais juste du fait qu’on ne tienne plus compte de leurs aspirations ? Le radicalisme reprend pied, les partis morts et enterrés reviennent d’outre tombe, et l’obscurantisme s’installe durablement dans les micro sociétés : extrémisme politique ou religieux, mêmes causes, mêmes résultats. La hausse de l’embrigadement des jeunes par les fascistes ou par les religieux s’appuient sur les mêmes méthodes d’endoctrinement, et les thèses viennent même à se rejoindre (pureté d’une race ou d’une religion, affrontement direct avec l’autorité, voire possibilité d’user du terrorisme pour revendiquer).

Pauvre scène politique… Demain ? Une petite chronique sur des évènements marquants (à mes yeux toujours) de l’année 2009 qui s’achève !

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