15 octobre 2009

Sans débat et sans dialogue

C’est tout de même grave que de constater, au quotidien, que nombre d’associations prônent « le dialogue et la concertation », alors qu’elles arborent une arrogance interdisant toute discussion. Ces derniers temps, c’est la religion qui est mise en avant, notamment avec le problème de la burqa. Vous ne savez pas ce que c’est ? Mais si, vous l’avez tous vue, cette tenue prison pour les femmes, ce machin supposer préserver la femme de la vue lubrique des hommes ! Hé bien, depuis que nombre de politiques envisagent une interdiction pure et simple, d’autres pensent tout simplement à ne pas s’en mêler, puisque la religion est du domaine privé.

Tout d’abord, posons la question fondamentale : est-ce à l’état d’agir contre une foi ? Concrètement, la question divise car, dans une nation laïque, la foi n’est pas soumise à la législation, à condition que celle-ci ne provoque pas d’atteinte à la dignité ou aux libertés fondamentales de la personne. Typiquement, on peut être juif, catholique, musulman, ce qu’on veut en fait, tant que cela ne représente pas une menace. Mais la burqa, est-elle une menace ? C’est oublier que les traditions et la pression familiale et communautaire sont quelque chose d’ancrés dans toutes les religions, d’autant plus quand il s’agit de signes d’appartenances forts. La kippa ou bien le tchador, ce sont des symboles plus que des véritables provocations. De ce fait, difficile de blâmer celles qui acceptent (bon gré mal gré) le port de la burqa.

Là où cela se complique, c’est que cette pression se matérialise également par des violences verbales, voire physiques, avec des drames comme des homicides entre frère et sœur. Notons que cela n’est pas inhérent à une foi déterminée, ce genre de problématique est générale à l’humanité toute entière. « Tu n’es pas catholique ? Ah si, mais tu ne vas pas à l’église ? Alors tu es un banni ! ». Cela vous semble être caricatural ? Pas le moins du monde, d’autant plus dans les pays émergents et dans les régions très pauvres du monde. L’église, la mosquée ou la synagogue sont des lieux de rassemblement autant que des lieux de culte, et c’est là une ambiguïté complexe à gérer.

La burqa symbolise tout l’avilissement de la condition féminine par la religion. Moi qui ne suis pas du tout misogyne (sauf avec les connes bien entendu), j’ai du mal à tolérer ce genre de reliquat du passé. Pourtant, rien ne nous prouve que celles qui portent la burqa en France soient maltraitées ou violentées pour le faire. La tradition millénaire est bien plus efficace que n’importe quelle menace. Pourtant, cela représente aussi le retour à des pratiques plus fondamentales de l’Islam, pratiques derrière lesquelles se cachent souvent des groupuscules douteux, voire pro terroristes. Alors, laisser en l’état la situation, ou bien l’état doit s’en soucier ? Encore une fois, quelque soit sa décision, celle- ci sera forcément critiquée.

Je disais que les organisations sont de mauvaise foi, et je pèse mes mots. Le conseil du culte musulman a beau jeu de parler de minorité (ce qui est vrai), et qu’elle n’a pas tous les pouvoirs (ce qui est aussi vrai), mais prend-elle la mesure de son inaction ? C’est tout d’abord à eux de rappeler quelques fondamentaux sur le respect de la dignité humaine. Une prison, qu’elle soit de tissu ou de pierre reste une prison, et c’est à cette organisation d’agir en amont pour que ce fondamentalisme dangereux ne devienne pas une norme dans leur foi.

Pensez-vous que ce soit une fronde de ma part concernant l’Islam ? C’est une colère à généraliser à tous les tenants de la foi qui, sous couvert de respect de l’étiquette et des dogmes, font de la vie de leurs croyants une véritable thématique guerrière. Je ne tolère pas plus la femme en burqa que je tolère le comportement irrespectueux de certaines communautés juives qui, d’un côté, instrumentalisent la shoah, et de l’autre parlent en yddish pour que vous ne compreniez pas, et agissent comme si vous n’existiez pas. C’est insultant, et une preuve de non assimilation de ces populations. Et j’étends ça à toute religion se croyant supérieure à une autre, à toute personne se supposant intouchable car agissant au nom d’une religion.

Les gens se demandent encore pourquoi l’intolérance prend de l’avance… Mais en agissant de la sorte, cela ne peut que stigmatiser l’opinion publique contre ces religions, provoquer le rejet des instances supposées dialoguer, et pardessus le marché rendre leur discours parfaitement mensonger. Je ne prête que peu de confiance à ces autorités qui se servent de faits divers, d’évènements mondiaux ou encore d’actes politiques pour faire leur propre promotion. La violence au moyen orient, la résurgence du néo nazisme en Europe, ou encore les violences tribales sont, dans tous les cas, les symptômes d’une radicalisation des discours religieux. L’état doit donc prendre la mesure de ses actes, et le laissé faire n’est pas une politique acceptable. Mais que faire ? Interdire ? Le droit de culte, encore une fois, est un mur très solide contre lequel peu de gouvernants oseront se heurter. A mon sens, il faudra avoir un courage politique suffisant pour affronter les tempêtes à venir. Quitte à affronter même les plus militants dans la rue ou dans les tribunaux. Si l’état se laisse faire, nous légitimerons tous les travers des différentes communautés, et la France continuera à subir ce brouhaha informe mêlant la voix de ceux qui prônent la paix et le dialogue, et les cris de ceux qui cherchent l’affrontement définitif. Je pose donc la question à chacun : Où sont les limites du dialogue, avant l’usage de la matraque ?

1 commentaire:

Bill2 a dit…

Ca rejoint ce que je dis toujours :

les religions prônent la tolérence, mais uniquement envers ceux qui pensent comme eux !