25 juin 2009

Vie, prends ça dans la gueule

Je n’ai de cesse de tailler en pièces celles et ceux qui se supposent supérieurs et meilleurs aux autres. Tous, nous pouvons faire preuve d’un courage sans borne, autant que d’une lâcheté indigne de notre supposée belle humanité. Pourtant, c’est face aux épreuves que les tempéraments se révèlent…

… Du moins en principe. En fait, cela ne fait que mettre en lumière le comportement pour celles et ceux qui sont ordinaires, classiques, en un mot : moi. Mais qu’en est-il quand la Vie n’est qu’une succession de marches glissantes, que l’existence même est une lutte quotidienne ? D’ordinaire, l’homme peut devenir misérable ou bien extraordinaire. On se doit d’admirer la détermination, la volonté de vivre, coûte que coûte. Le « On verra demain » s’applique tellement à cette tranche de l’humanité qui paie notre chance d’être ordinaires : fauteuil roulant, béquilles, canne d’aveugle, ils vivent, avancent, et font même avancer la science. Handicapés ? Non. Extraordinaires ? Assurément.

Regardons nous avec honnêteté : je me tiens debout, je peux marcher, je peux nager, profiter des loisirs, courir, et si le cœur m’en dit conduire sans assistance. A tous ces gens à qui la vie refuse ce quotidien, je vomis toute ma colère… puis je souris en me disant qu’eux vivent la vie, la dévorent avec un mordant que je n’égalerai probablement jamais. Un de mes meilleurs amis est tétraplégique : je le vois rire, savourer un grand crû et se payer la tête du monde. Continue ! Bordel, tu as raison, tu n’es pas invalide, tu es toi, entier et sincère, pas un handicapé, tu es mon pote, celui que j’ai vu tour à tour debout, puis allongé des mois durant à l’hôpital après ton accident de moto, et maintenant assis dans un fauteuil, hilare d’un jeu de mots vaseux sur le sexe féminin. Ne t’arrête surtout pas mon ami.

Que vous êtes malheureux de pouvoir vous laver seuls, de pouvoir monter et descendre les escaliers… Quel malheur de pouvoir lire les panneaux publicitaires, de pouvoir savourer une bonne BD. Oui la vie est une garce, hein ?

« De toute façon, mon plus grand trip dans la vie, c’est de surprendre les gens. Ca, je jubile ! »

Méditez cette phrase empreinte d’un solide sens des réalités, le tout brillant au lustre de la volonté. Un combat ? Non. Une existence, une authentique détermination à faire aboutir des rêves. SES rêves.

Je vous présente Christophe RITI : inutile de vous faire un plat sur le pourquoi du comment, sachez simplement ceci : il a décidé d’être ordinaire, de faire comme tout le monde ou presque. Oui presque : il se bat pour que son rêve d’autonomie et de voyage aboutisse, ceci sous la forme d’une remorque alimentant son fauteuil. Après deux ans de travail acharné, le prototype fonctionne, il l’a testé, et c’est avec un grand plaisir que je vous positionne deux vidéos. La première le présente en 2007, et la seconde correspond à l’aboutissement en 2009.

Merci à toi Christophe de coller une baffe à tous les geignards du monde, à tous les couineurs qui se plaignent de leur bonheur. Tu es l’exemple même de ce que je voudrais voir en l’homme : l’humilité dans la détermination, la fierté bien placée de parvenir à ses fins, et le rire jubilatoire d’être soi-même.

Le site :
ChristopheRiti.com

La vidéo de 2007

La vidéo de 2009

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