18 mai 2009

hasard?

« Le hasard n’est qu’une façon de justifier le mensonge ou la méconnaissance ». Cette citation, de moi (pour une fois), a pour but de vous expliquer en quelques mots ce que l’on pourrait qualifier de « vérité ». A ce jour, nous sommes certainement la société ayant le plus développé le concept de propagande, et qui plus est sûrement la seule à l’utiliser à sa grande échelle. Que l’on soit féru d’obscurantisme politique, ou, comme moi, plus sceptique et pragmatique, il est certain que nombre d’informations qui nous sont relatées avec emphase sont au mieux de vulgaires montages, au pire de vastes entreprises de désinformation. Dans la jungle des sujets, épaissie par les intérêts économiques et politiques, s’offrir une traversée pour arriver à la clairière de la vérité fondamentale est aujourd’hui chose quasi impossible à faire. Savoir, c’est le nerf de toute société, de toute civilisation ; faire croire que l’on sait, c’est l’art et la manière des gouvernants (politiques ou financiers) d’obtenir une population docile et prompte à obéir à leurs préceptes.

Fondamentalement, la théorie du hasard voudrait que, comme disent les anglophones, « Shit happens ». Oui, la merde, ça arrive quand on s’y attend le moins, on peut tomber en panne au milieu de nulle part avec une voiture neuve, être hors couverture téléphonique, le tout par temps orage diluvien… Mais cela reste de l’ordre de l’anecdote. Il ne faut pas être particulièrement malin pour douter du hasard quand nombre d’éléments s’accumulent et viennent s’empiler pour former un tout apparemment incohérent, mais finalement totalement unitaire et paradoxalement clair. Prenez la spirale du terrorisme : les nations se disputent les zones d’influences, elles affament ou spolient un camp, puis aident ce camp pour qu’il reprenne sa place dans la société des nations, pardon l’ONU. De là, on crée des générations de frustrés et blessés par l’expropriation ou la déportation, des milliers de soutiens de par le monde, et ainsi potentiellement des groupes prêts à prendre les armes, soit pour se faire entendre, soit pour se venger. Hasard si les grands groupes criminels sont équipés d’un armement de pointe ? Hasard également s’ils réussissent toujours à se financer ? Il y a, dans ce schéma apparemment anarchique, une constante indéniable : maintiens la terreur par l’existence d’un ennemi, et ton peuple te sera redevable en l’en protégeant, quitte à annihiler la notion de liberté individuelle. Les Américains paient actuellement ce prix par le « Patriot act » premier et deuxième du nom, tout comme nous commençons réellement à ressentir les effets sur la durée à travers vigipirate. Parlons en de ce plan : mis en place par crainte (légitime) des attentats, il n’a finalement pas été levé et sert à présent de moteur de surveillance à grande échelle.

Passons aux stratégies appliquées à l’information concernant les thèses ésotériques du complot sur les OVNI. Aussi risibles soient la plupart d’entres elles, il est tout de même surprenant que la plupart des états soient silencieux, et ainsi nourrissent les théories les plus farfelues. Dans l’absolu, difficile de prêter foi à un hurluberlu braillant à qui veut l’entendre qu’il a vu un OVNI… sauf que, lorsque l’hurluberlu est une foule, et que, vidéo à l’appui, l’on soit pris de doutes sur le pourquoi du comment, il y a une différence non négligeable. Bien entendu, les défenses annoncées par les gouvernements vont du ridicule (le ballon sonde), au pathétique (problème atmosphérique, avion en perdition…), mais jamais aucun dossier documenté et argumenté pour se défaire de ces hypothèses polluant littéralement les recherches, sérieuses celles-ci, sur une potentielle existence d’un peuple extra terrestre. Je ne suis pas un adepte de « L’ufologie », toutefois certaines choses me semblent encore suspectes. Il est plus facile de désinformer et laisser courir des hypothèses, plutôt que de prouver qu’il n’y a rien. Pourquoi ? Parce que, comme par hasard, un peuple effrayé par une menace inconnue est, encore une fois, plus docile et ouvert à la possibilité d’être espionné et surveillé depuis l’espace…

Dans un registre autrement plus proche de nous, HADOPI, projet de loi des plus inquiétants sur la liberté individuelle des internautes, a été adopté envers et contre toutes les critiques émanant tant de l’Europe que des acteurs du marché de l’informatique sur le Net. Censure, lois d’exceptions, sanction sans jugement préalable, bref tout l’arsenal d’une dictature à l’ère du numérique. Pourtant, malgré les évidentes faiblesses du plan général, n’est-on pas en droit de se demander si cela ne s’inscrit pas dans une stratégie à long terme ? Les plus impatients se contenteront de râler contre une mesure à courte échéance, mal conçue et surtout inapplicable, d’autres, comme moi, se poseront des questions plus complètes. Par exemple, n’est-ce pas le prolongement de lois liberticides comme l’incarcération renouvelée sans jugement, n’est-ce pas également la droite ligne d’un passage progressif à une privatisation globale de nos libertés ? J’ai du mal à tolérer l’idée même qu’un opérateur privé puisse devenir juge et bourreau, d’autant que les choix économiques et politiques dans le monde semblent nous orienter vers un état fonctionnaire s’étant débarrassé de sa part « paternaliste » de gestion sociale : privatisation de la sécurité sociale et de la santé, responsabilisation des acteurs du média pour en faire les régulateurs réels du marché, fermeture progressive de toute structure administrative où une notion économique apparaît, bref un passage lent et définitif du national étatique à autre chose. Et ce autre chose, c’est l’entreprise reine, le talon de fer tant décrié et critiqué par Jack London… il y a un siècle. La ploutocratie ne connaît pas le hasard, elle nous le fait avaler goulûment, en tout cas c’est bel et bien ce que l’on nous sert à longueur de journée.

Finalement, est-ce un hasard si le système boursier s’est effondré ? Encore une fois, les vautours les mieux avertis fondent sur les sociétés fragilisées, le marché se réorganise avec la mort programmé des opérateurs les moins solides, et au bout du compte, les géants se consolident à coup de rachats/fusions ôtant toute notion de concurrence. C’est la naissance d’une dictature économique, l’avènement de l’oligarque banquier, capable d’un claquement de doigts, de faire disparaître ou apparaître des milliers d’emplois. Le long terme est la force principale de ces sociétés. Elles tablent non sur quelques mois, mais plutôt sur des décennies. Me faire croire que l’explosion du prix du pétrole, l’engouement plus que suspect pour l’écologie ne soient que des hasards du calendrier, c’est me mentir effrontément. C’est quand même étrange : les mêmes sociétés s’étant enrichies sur la hausse incroyable du baril profitent à présent de leur branches « écolos » pour nous parler d’économies, de respect de l’environnement, de suppression de la pollution, et donc d’amélioration des conditions de vie. Notez au passage que la méthode est la même : on se finance sur les gagnes petits, puis on leur prédit un avenir meilleur… Meilleur pour qui ? Pour le commerçant, sûrement pas pour le consommateur final. Total tout comme Mosanto profitent de la faim, du pétrole roi sur le déclin, et d’un avenir voué à la gestion accrue de nos ressources pour nous infantiliser. Consommer ? Bien sûr, à condition que ce soit du pétrole de leurs raffineries, ainsi que leur maïs manipulé génétiquement.

J’ai une profonde méfiance pour les paranoïaques, et encore plus pour les augures hystériques. Fin du monde, antéchrist, anéantissements bibliques, tout cela me laisse au mieux très froid, au pire hilare et moqueur. Toutefois, force est de constater que, chaque jour, on se fout de nous avec un aplomb digne d’un César triomphant de la Gaule asservie.

Je vous mets un lien vers un site qui, sous des dehors très sérieux, s’avère être une sorte d’explication de texte. Bien entendu, la majorité des choses présentées dedans sont des manipulations assumées pour que le film ait de la crédibilité, mais regardez le au second degré : c’est avant tout un plaidoyer contre ce que nous appelons « hasard », ou plus lucidement « complot ». Observez, gardez l’œil perplexe et critique, mais absorbez les idées. Nombre de passages sont édifiants, et un me glace le sang en particulier. Le film explique que, en fait d’une attaque extraterrestre totalement bidon, les gouvernements useront de ce moyen pour devenir encore plus sécuritaires, afin de passer de la menace terroriste à autre chose de tout aussi inquiétant, voire plus. Si l’on fait un parallèle, c’est ce qui s’est passé après la chute de l’URSS : plus d’ennemi ? Pas de problème, fabriquons en un vêtu d’une djellaba et brandissant le Coran en vociférant contre l’occident.

A bon entendeur...

Les liens :
Le site officiel de l'Orion Conspiracy
La vidéo de l'Orion Conspiracy sur Youtube

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