10 mars 2009

Science-fiction

C’est amusant, j’aborde ce soir une littérature riche en ouvrages de références et pourtant je ne peux guère prétendre à en connaître ne serait-ce que les fondamentaux. Pourtant, c’est un domaine où l’imagination peut aisément s’épanouir étant donné que, naturellement, tout est à créer. Depuis les technologies (d’où le mot « science »), en passant par l’architecture jusqu’à la biologie des personnages, les mondes bâtis dans la science-fiction méritent à mon avis que l’on s’y intéresse un peu plus.

Ce qui est souvent dommage c’est que tant la littérature d’aventure médiévale fantastique (ou « heroïc fantasy ») que les livres de science-fiction sont souvent traités au mieux avec indifférence, au pire avec mépris. Personnellement c’est avant toute chose un manque de goût pour cette littérature qui me fait éviter ces domaines. Je ne renierai pas le talent de certains auteurs à succès, et ne vilipenderai pas plus ceux qui les lisent. Tenez, je suis un passionné d’écrits historiques, de récits politiques, et pour autant il ne me semble pas légitime d’être traité en paria pour ce simple fait. Dans ces conditions, restons simples : un bon livre c’est avant toute chose un sujet qui nous plaît, pas celui qui plaira à tout le monde, loin s’en faut.

Revenons au sujet initial : ce qui m’amène à parler de la science-fiction c’est justement qu’en ce moment je lis un des monuments du genre : Dune. Ecrit par Frank Herbert, j’y ai découvert quelque chose allant bien au-delà des pistolets laser, des vaisseaux spatiaux et des univers inventés. Herbert a su, à mon sens, retranscrire un monde mêlant technologies, foi et surtout politique. Moi qui suis sensible au dernier sujet, difficile de résister à la tentation. Pour ceux qui n’ont pas lu les deux livres (l’ouvrage est en deux parties), je me contenterai de dire : lisez le et faites vous une idée sur la question. Ce que j’apprécie ? C’est que les machines ne sont pas les héroïnes de fait, contrairement à nombre d’ouvrages ou de films. Un vaisseau devient souvent un héros à part entière alors qu’il aurait dû être un outil. C’est un jugement de valeur important : on peut concevoir que la machine soit omniprésente, mais cela pour servir le scénario, non pour l’alourdir. Par pitié... évitez donc de nous farcir le crâne de détails comme la propulsion ceci, la vitesse cela ! L’essentiel est là, Herbert y est parvenu : la vie, l’espoir, la culture, l’environnement. C’est entier, concret et clair.

Dans le domaine de l’imaginaire chacun voit de manière différente les images mentales qu’il se bâtit au cours de la lecture. Certains voient des détails d’une manière tandis que d’autres s’y opposent fermement, le tout en jouant sur les mots les plus simples. C’est dommage, d’autant que chacun est libre de rêver plutôt que de se conformer à un seul et unique cliché. Prenez un bon livre adapté au cinéma : vous aurez beau tenter de vous en écarter les scènes les plus importantes vous reviendront à l’esprit car l’image pèse trop lourd. Lisez avant de voir un film, voyez le film ensuite pour le comparer au livre. Bien sûr il y aura toujours matière à critique concernant le fond, la forme, les images, les descriptions, mais souvenez-vous alors que le réalisateur, tout comme vous, a rêvé ces images en lisant l’ouvrage original. Il vous a retranscrit son rêve, ses songes, pas ceux que vous pouvez avoir.

J’ai un peu digressé sur la lecture mentale d’un livre de SF parce qu’il est indispensable de se laisser aller lorsqu’on plonge dans ce domaine. Le futur ne nous appartient que parce qu’il est insaisissable et qu’il se construit au quotidien. Qui sait si dans cent ans les voyages spatiaux ne seront pas monnaie courante ? Jules Verne a réussi à nous transmettre ses visions du sous-marin nucléaire à travers « 20.000 lieues sous les mers », de la conquête de la lune, de la visioconférence, des voyages à grande vitesse et j’en passe. Visionnaire ? Allez savoir, l’essentiel n’est pas là : il a rêvé un monde meilleur, les auteurs de SF tentent souvent de nous restituer un futur acceptable, plus moral, plus « propre »... Essayons de leur donner raison pour une fois !

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