03 octobre 2008

Bestioles!

Maintenant que la culture, la science et l’intelligence se sont liguées pour nous offrir le droit d’avoir des animaux pour le plaisir et non plus par nécessité, nous faisons pulluler des bestioles à poils, à plumes et à écailles dans nos logis. Depuis l’innocent chat à la lignée douteuse jusqu’à l’incongrue tarentule dont il est à craindre qu’elle soit en situation irrégulière force est de constater que nous ne manquons pas d’imagination pour la multiplication des espèces et des races. Pourtant dans un passé pas si reculé avoir un chien ou un chat n’avait rien d’un luxe et l’on pouvait estimer qu’au même titre que la poule pondeuse ces bêtes étaient vouées au labeur chez leur propriétaire. Dorénavant c’est le propriétaire qui devient laborieux et l’animal roi en ces terres inconnues couvertes par une moquette au teint improbable.

Ah, l’extase de la bestiole tenue en laisse et refaisant le trottoir banlieusard que j’arpente chaque jour ! Quel plaisir ragoûtant que de slalomer entre les défécations multicolores de nos toutous toilettés avec soin et qui trouvent en plus le moyen de nous offrir un concert gratuit d’aboiement la nuit tombée. Merci à ces mamies qui s’entichent de la petite boule de poil rose peureuse et traîtresse qui vous grogne dessus, vous mordille les mollets puis s’enfuit pour se camoufler dans le giron de mémère à canne en bois. C’est dans ces moments que j’en viens à regretter à ne pas avoir été un sportif assidu dans ma prime jeunesse, surtout pour apprendre le salvateur dégagement du gardien de but au football. Soyons sympas, satellisons ces corniauds qui n’ont de canidé que l’origine et qui sont aujourd’hui des peluches omnivores. Oui je l’admets j’ai en horreur ces clébards courtauds et aussi benêts que leur maître, ces choses à poils que l’on habille en latex en hiver et qui provoque en vous l’ardent désir de haine SPA des familles ! Petit, viens là petit... mais non ma batte de baseball n’est pas dangereuse...

Après les chiens passons au pervers, à la saleté, le squatteur par excellence à côté de qui tout parasite pubien passerait pour un temporaire et non un permanent. Je songe au chat, oui le félin apprivoisé qui vous miaule dessus, cherche votre caresse, et se fait en douce votre papier peint derrière le canapé ne serait-ce que pour marquer son territoire. Que celui qui parle de chat obéissant s’apprête à mes foudres ! Le chat n’est pas obéissant, il concède à l’autorité pour mieux s’en moquer ! Laissez donc un chat en liberté, lui au moins saura se nourrir alors que les autres animaux domestiqués eux s’empresseront de quémander de la nourriture. D’ailleurs, un chien errant est généralement affamé, pouilleux et malade alors que le chat de gouttière lui sait nager dans les eaux troubles de l’errance citadine ! Si les égyptiens te vouaient un culte c’est sûrement parce que tu es trop malin pour t’enticher de bestioles comme nous, hein ! Saleté ! Pourriture ! Et puis quel hypocrite : le chat se vautrera sans hésitation ni doute dans la luxure de la caresse complice tout en se réservant le droit d’y mettre un terme d’un grognement ou d’un coup de patte asséné avec fermeté. Sanctionner un chat ? Autant sanctionner un arbre alors ! Stoïque notre matou se moquera comme d’une peste de votre sainte autorité avec la constance d’un anarchiste vomissant les gouvernements du monde entier.

Songez donc ! Maintenant les gens ne s’arrêtent plus à ces deux catégories ! Mais non, un félin et un canidé ça n’est plus assez, passons à l’exotisme. Que penser du type qui entretient un aquarium ? Faire subsister et cohabiter des poissons avec lesquels toute relation autre que celle de voyeur à exhibitionniste me semble des plus étranges, d’autant plus qu’on n’aurait pas l’idée de caresser ou gratouiller le menton d’un poisson rouge. Oh, c’est vrai, les couleurs sont belles, mais de là à rester des années durant à en observer la lente croissance puis l’inexorable stagnation... J’ai comme un doute. Si l’on dérive un peu on peut aussi trouver des insectes, des serpents, des reptiles à pattes, des scorpions, des perroquets, des mammifères de toute taille et poids (allant du minuscule chinchilla jusqu’au colossal tigre)... Y en a qui ont quand même un problème d’ego là dedans : pourquoi s’entêter à faire prisonnier de tels animaux qui seraient tellement mieux en liberté ? A quoi bon maintenir en cage des bestioles qui de toute façon n’ont aucune faculté d’adaptation à la vie urbaine ? On a parlé des tortues pendant les années 90 : « offertes » et vendues dans les foires, celles qui grossissaient trop finissaient dans nos lacs et rivières pour finalement y dévaster l’environnement. Merci à ces imbéciles qui sous couvert de bon cœur ont réduits à néant des parcs aquatiques et provoqués de vrais désastres écologiques.

Et puis finalement on a la collectionnite qui débarque : un chat, pas assez, dix c’est mieux ! Les rats ? En colonie c’est plus crédible. Les vivariums sont plus sympas quand il y en a partout ! dites les gens, au lieu de vous rabattre sur des relations de maître à animal, pourquoi ne pas expérimenter les relations humaines ? Il paraît que ça fonctionne pas trop mal.

PS: pensez à cliquer sur l'animation ci-dessous... le site cible est intéressant.







1 commentaire:

Anonyme a dit…

La femme, cela entre dans les animaux de compagnie?...