08 septembre 2008

Qu’on les pende !

Oui je suis vindicatif et méchant, oui j’affirme haut et fort que ces demeurés de poètes mériteraient pour nombre d’entres eux le châtiment de la corde serrée autour du cou ! Saleté d’hypocrite maître des lieux communs, pourriture sans inspiration qui nous ressert la même soupe fadasse de niaiseries convenues, tu as gagné le peloton d’exécution pour ultime reconnaissance de ton absence de talent ! Parmi les salopards de l’espèce humaine toi le poète de bas étage qui miaule la beauté de l’amour contrarié tu es la pire engeance qui soit ! Sans rire, combien de cœurs brisés as-tu mis au désespoir en les incitant à s’acharner et à tenter de retenir l’amour qui s’enfuit ou bien à chercher à se saisir de l’amour qui ne sera jamais. Rien n’est pire que de devoir se sentir pourrir de l’intérieur et l’amour blessé est une gangrène, une tumeur qu’il est pénible et long à extirper.

Ah je t’entends déjà t’exclamer que les sentiments sont beaux, que l’élégance des tendresses même solitaires mérite amplement tes vers surannés. Excuse bidon ! Je l’affirme haut et fort, la souffrance intérieure d’un amour qui se meurt pour quelque raison que ce soit n’a rien de belle. Dit-on d’un type qui se morfond dans sa chambre se sachant condamné par le cancer que sa douleur est belle ? Non ! Alors pourquoi aller enfoncer dans le crâne des romantiques sans envergure que se mettre au supplice pour l’amour est une chose naturelle ? Il y a quelque chose de particulièrement sadique vous ne trouvez pas ? Je n’ose pas imaginer quelqu’un disant à une femme battue que son sort est enviable, alors pourquoi le dire par vers interposés à celle qui voit son amant la quitter pour une autre ? Je vois ce qu’il en est : les souffrances morales sont plus présentables parce que les hématomes se voient cachés sous d’épaisses couches de graisse et de faux semblants… Et pourtant, le hoquet des larmes versées, la pointe qui aiguillonne le cœur quand il palpite au sommet de la tristesse accumulée, n’est-ce pas là de bonnes raisons de laisser en paix ces amoureux transis tant de leurs sentiments que de la cruauté qui les accompagne ?

Quand on se meurt d’aimer cela peut être parce que l’on perd quelqu’un ou parce qu’on ne l’aura jamais. Dans un cas comme dans l’autre il était plus qu’inutile qu’un nanti scribouillard et geignard vienne en faire des tonnes ! Saleté de prétentieux avec tes rimes pédantes et puant la ritournelle pondue pour une michetonne quelconque vient poignarder encore un peu plus les victimes de l’amour perdu ! Moi qui supposait qu’un sauvage c’est celui qui étripe en s’esclaffant à une bonne blague tripière… je me fourvoyais ! Tu es autrement plus pervers en sifflant à nos oreilles fragiles qu’avoir le cœur qui saigne est un état naturel de la condition humaine. Désolé, mais la condition humaine n’impose pas d’être déchiré de l’intérieur, elle n’impose pas plus d’en devenir solitaire en se refusant tout regard vers d’autres personnes que celle amèrement regrettée. Tiens pour la peine je t’en briserais bien les phalanges pour t’écouter supplier le pardon que je serai incapable de t’accorder. Ne me crois pas cruel, c’est simplement par pure charité pour moi-même que je t’achèverai. Ainsi, je me débarrasserai de tes propos qui torturent celles et ceux qui connaissent tôt ou tard la fin d’une passion et qui en paient longuement et silencieusement les conséquences.

Il y a encore des romantiques dans l’assistance ? Les plus tièdes sont sûrement partis en braillant à qui voulait l’entendre que je suis un hystérique, un de ces psychopathes qui se consolent de leur vaine existence avec la souffrance des autres. Erreur ! Je ne supporte plus les mièvreries faites pour satisfaire l’adolescent boutonneux ou la gamine découvrant sa féminité, pas plus que je ne tolère ces ritournelles dégoulinant d’un miel plus fiel que sucré. Ah, l’amour ! Ecoutez moi ces braillards de chanteurs qui vous assènent des vérités sur ce grand et indescriptible sentiment ! Ils sont là, à faire croire que l’on se sort aisément de la tristesse, ou qu’il n’y a qu’une façon de souffrir de l’âme. Pauvres demeurés inaptes à comprendre ne serait-ce que le fonctionnement de votre téléviseur, ne vous rendez vous donc pas compte qu’il s’agit là de lieux communs méritant punition et censure ? Aimer quelqu’un qui ne vous aimera jamais fait mal, tout comme aimer quelqu’un qui est parti ou quelqu’un qui est décédé. Rien ne saura décrire cette douleur, pas un poète, pas un miauleur, pas un chanteur n’en fera le tour. Alors par pitié, n’allez pas ajouter à la peine la cruelle répétition de vos propres « chagrins » (si tant est que vos lignes soient nées d’une véritable expérience personnelle…)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et pourtant...vous seriez intense comme la capsule numéro 8 pour le crier, cet amour... partagé, hémorragique, tendre, violent, unique, idéal ou virtuel...