03 juillet 2008

Faites de vous une victime sympathique

C’est en flânant sur la toile que j’ai découvert cette page dite « informative » concernant la relance d’une affaire vieille de quasiment huit ans.
L'article sur France soir.fr
Au demeurant, on pourrait résumer la situation par « Un père palestinien voit son fils pris entre deux feux à Gaza, il en meurt, c’est la faute des israéliens », du moins ce fut présenté de cette manière à l’opinion publique internationale. Entre médiatisation d’un drame réel et exploitation de l’image par montage, mon cœur balance tant il est vrai que les deux camps savent faire preuve de talent dans la manipulation de l’information. D’un côté nous avons un peuple expulsé de sa terre qui demande justice, mais qui emploie le terrorisme comme moyen d’expression ultime, de l’autre une nation dont la construction prête déjà le flanc à critique, mais qui pour autant peut tout à fait demander le droit à l’existence. Jonglons un peu avec ces différentes données pour voir un peu ce qui en ressort.

Commençons par l’information la plus basse qui soit dans ce cas : Gaza est un haut lieu des émeutes intercommunautaires, et c’est aujourd’hui encore une zone fortement sensible à la moindre étincelle de violence. Les deux camps connaissent très bien le terrain tout comme le coût humain de s’y engager définitivement. Personne ne pourra en effet oublier le passage de blindés s’attaquant à des jeteurs de pierre, tout comme les clichés de bus de touristes pulvérisés par des kamikazes. Par conséquent, la scène d’un enfant arpentant une zone de guerre (appelons un chat par son nom) n’a hélas rien d’anormal dans cette région du globe. Ce qui pose réellement problème, c’est de savoir si oui ou non la responsabilité de sa mort est à coller sur le dos des israéliens ou bien s’agit-il d’une opération de propagande. Donc l’information initiale incontestable a priori est que l’enfant est décédé par balles, et que le père accuse Israël d’avoir tué son enfant.

Reculons un peu : l’état israélien n’a (apparemment) pas renié une part de responsabilité dans la fusillade mise en cause, et qui plus est la situation diplomatique de l’époque ne leur permettait sûrement pas de revendiquer la mort d’un enfant. D’ailleurs, il est impossible de revendiquer une telle chose, quelque soit la situation où cela arrive. Ce qui est autrement plus problématique c’est que l’affaire (si affaire il y a ce dont je doute), c’est par l’intermédiaire du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) que le « scandale arrive ». Le groupe présente des rushs démontrant que le tout est un montage, des experts en balistique affirment que les blessures ne correspondraient pas aux tirs supposément être du camp israélien et j’en passe. Pour ma part ce qui coince c’est le délai (huit ans !) ainsi que l’acharnement à déterrer de telles choses. Cela ressemble plus à un besoin maladif de décréter que l’ennemi est un menteur plus qu’à une réelle nécessité médiatique. Huit ans après, cela ne changera pas le fait que l’enfant soit mort et que israélien ou pas quelqu’un porte la responsabilité de la mort d’un gosse. Enfin bref, je suis plutôt peu enclin à avaler quoi que ce soit de tel, d’autant plus que l’institution se mêlant de cela est française et non internationale et qui plus est ouvertement religieuse et non pas impartiale. Difficile de demander au CRIF de reconnaître les bévues d’Israël par exemple… De fait j’estime que leur intervention est déplacée (ce n’est pas leur rôle) et d’autre part que ce n’est pas en remuant « la merde » qu’on fait progresser la paix. Merci à ces chers imbéciles qui, une fois de plus mettront de l’huile sur le feu au lieu de tenter d’apaiser le conflit. Et après ça viendra expliquer que seuls les palestiniens sont coupables…

Ce qui me gêne encore plus finalement c’est qu’après tout, si la dite vidéo était réellement un trucage, nul ne prendra le risque d’admettre que le CRIF avait raison, et moi le dernier. L’ingérence d’institutions de ce genre dans des affaires où leurs compétences relèvent plus de l’action partisane que de l’assistance désintéressée fait que je n’ai que peu d’estime pour de tels groupes. Par analogie, on se doit de revenir sur la condamnation de la SNCF comme autorité morale dans les déportations durant la seconde guerre mondiale. SNCF ? Autorité ? L’occupant décidait et je vois mal toute une infrastructure refuser de faire son boulot aussi dégueulasse soit-il. Comme toujours les « juges » (entendre par là ceux qui ont déclenchés ce genre de plainte) sont ceux qui n’y étaient pas pour en comprendre la complexité. Tant par goût de l’équité que par provocation, je crois qu’il serait donc nécessaire de porter plainte contre le CRIF pour « dénigrement des résistants du rail », ces cheminots qui se sont battus contre l’occupation et qui ont payés de leur vie une autre façon de voir la France… mais là je vais à mon tour être taxé d’antisémitisme. Je ne suis pas antisémite, je suis révolté par la bêtise humaine, et faire les poubelles des médias pour en exhumer le corps d’un gosse, ça me laisse perplexe sur la moralité revendiquée d’une structure comme le CRIF.

A quand les manifestations hurlant à tue-tête « Français tous collabos ?»

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merde... Pour porter plainte sur les exactions de la Seconde Guerre, il faut passer par la Justice... Or, à l'époque, tous les magistrats ont fait allégeance à Vichy... Tous? Sauf un. Un magistrat à la retraite. Dont l'Histoire n'a pas retenu le nom, malheureusement...
Remerde... Le Général a dit: "Il y a eu autant de résistant à mon appel du 18 juin 1944 qu'il y avait de collaborateur à celui du 18 juin 1940"...
Merde, remerde et reremerde...