09 juin 2008

Pour un néant plein de billets

Pour information: je mets STEAM en sommeil quelques temps, j'ai de quoi faire par ailleurs... désolé pour mes lecteurs assidus (s'il y en a eu!)

Passons à la chronique.

Rien ne me motive réellement aujourd’hui, en tout cas certainement pas la marée d’informations déprimantes qui coule sauvagement à travers le cadre de ma télévision. Tout y est pour les bons scénarios catastrophe : morts en pagaille, crise mondiale tant dans l’alimentaire que les ressources en énergie, valse des dirigeants prompts à se tirer dans les pattes, bref rien qui ne fasse réellement écho à mon ego ou à ma passion pour la critique non constructive et prétentieuse. Si j’allais plus loin j’irais jusqu’à prétendre que le monde n’a que se faire … bon d’accord je vais trop loin, je risquerais alors d’annihiler quelques personnes que je porte dans mon cœur (espérons qu’elles se reconnaîtront). Comme quoi, à vouloir devenir Dieu on prend conscience que ce n’est pas un poste enviable.

Alors, que raconter si la politique, la guerre ou les frasques de la dernière morue, pardon vedette à la mode ne m’intéressent pas ? Et si l’on parlait de moi, enfin juste un petit peu histoire de meubler et de faire comme nombre d’artistes avec des albums fleurant le « facilement composé, aisément vendu, estampillé 100% moindre effort » ? Je ne suis pas narcissique, je n’éprouve pas le besoin de me regarder dans une glace, pas plus que je n’ai de tendresse pour mon image, encore qu’il m’arrive d’en apprécier le côté écorché me permettant de temps en temps d’agacer le tout venant se croyant hors de portée de la plèbe. C’est si difficile de se reconnaître quand on se relit, c’en est terrifiant quand on constate avec horreur les abominations que le temps s’est chargé de nous ôter de la tête. Seigneur, plus de trois cents chroniques acides, plus de trois cents fois j’ai vomi ma colère envers le tout et le n’importe quoi qui compose notre monde, et dire que là-dedans certains vont jusqu’à prétendre y trouver des perles ! Certes, c’est flatteur de recevoir des commentaires élogieux, mais pour autant l’ego, encore lui, se fourvoie en se laissant bercer de la sorte. Non, prétentieux petit être de chair biodégradable tu ne seras pas là suffisamment longtemps pour te vanter d’avoir vécu en vrac la fin du pétrole, la fin du conflit en Israël, pas plus que tu n’auras la « joie » d’être aux premières loges d’un conflit thermonucléaire… encore que ce dernier point reste à discuter. Somme toute, je suis comme tout le monde, de la viande bonne pour l’abattoir et dont les abats se corrompent volontiers au contact de la gnaule et de la nicotine.

Que trouverais-je si j’avais l’occasion de me lire le citron, ou plutôt le marc de café noir me tenant lieu d’esprit ? Sans être plus voyant qu’un aveugle, je puis affirmer avec détermination que j’y verrais quelqu’un de foncièrement amoureux de la nature humaine, amour franchement camouflé sous des tonnes et des tonnes de cynisme de bon aloi. Il est en effet de bon ton de ne pas revendiquer son amour inconditionnel pour l’Homme, ne serait-ce que pour des questions de salubrité. Comment ça je me fourvoie ? Et les saints, les martyrs, les dévoués aux causes les plus pures, n’ont-ils pas subi le joug, le fouet et le bûcher ? Oh je sais, les grandes causes humanitaires avaient la cote et ce … de Crozemarie a trouvé le moyen de tout saboter. Peccadilles, c’est une saine pétoche de l’accrochage par clous à la croix qui me poussent à ne pas évangéliser le monde à ma manière. Soit, je concède également qu’un discours nihiliste comme le mien ne serait pas trop en accord avec la politique commerciale de quelque église que ce soit, mais pour autant que je sache toutes les religions disposent d’écrits sur l’apocalypse. Laissez moi le temps d’en faire un, histoire que je passe tout de même à la postérité !

Je m’égare. Je n’ai aucune envie de devenir réellement célèbre, d’autant plus qu’il s’agit là d’un statut à assumer. Bah oui, réfléchissez donc un instant au lieu de vous gargariser avec mes élucubrations les plus sordides : être célèbre, c’est devoir tenir sa place, accepter de serrer la main à des vedettes, des parasites gravitant autour, ainsi qu’à des gens dont on a absolument pas envie de faire le moindre honneur. Bien heureusement, étant simple chantre de mes opinions et pas porte parole d’un étendard improbable je ne risque pas trop de convenir pour la récupération multipartite de rigueur ces temps derniers. Ceci dit, avoir le succès (même d’estime) vaut la peine d’un point de vue pécuniaire : et vas y que le dernier bouquin me paie ma bagnole, et que je te gratte un article histoire de casquer les charges, et hop une interview pour s’offrir un week-end ailleurs qu’à Paris… non franchement, je n’arrive vraiment pas à envisager la chose autrement que sous l’aspect d’un rentier arrogant.

Finalement, en restant anonyme ou presque, je vous épargne le triste sort de me supporter pendant le dessert sur la une, ou pire encore de devoir vous farcir mes phrases pédantes et toutes faites durant l’insupportable défilé de guignols brailleurs qu’est une émission de variétés. C’est ainsi, je ne jouerai donc pas mon Levy (Marc ! Pas Primo !), je ne serai pas dans une collection « grand public » (que l’on pourrait un peu hâtivement qualifier de décérébration massive), et je ne vous offusquerai pas le regard en m’étalant en première page des journaux torche miches comme on en publie tant.

Réflexion faite… y a-t-il un éditeur dans la salle ? Je prends les chèques, les CB….

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Woody Allen disait "la célébrité m'a apporté un gros avantage: les femmes qui me disent non sont plus belles qu'autrefois". C'est peut être la seule raison qui te fera aimer la célébrité ;-)

Anonyme a dit…

La lumière fait mal aux yeux, garde la pénombre comme couleur.