11 juillet 2007

Frémissements pour un désastre

Depuis que la météo impose à la France un climat somme toute un peu particulier mais pas nécessairement étrange pour un mois d’été, la population se gargarise sévèrement sur le réchauffement climatique ainsi que sur ses conséquences directes, c'est-à-dire des vacances sans grand beau temps. A contrario, les scientifiques nous épargnent tout alarmisme sur ce phénomène et répètent inlassablement qu’il faut déjà analyser avant de conclure, chose naturelle pour n’importe quelle science d’ailleurs. On ne peut pas affirmer (ni infirmer) que nos « dérèglements » climatiques découlent totalement de l’intervention humaine. Certes, nous sommes parti prenant loin d’être négligeable, mais la terre elle-même peut avoir des comportements que nous sommes loin de maîtriser. Si j’en viens à rappeler ce fait, ce qui n’exclue pas du tout une conscience de notre bêtise Humaine en dégradant notre environnement, c’est qu’en réfléchissant un peu plus on peut se dire que la Nature peut elle aussi nous en faire voir de toutes les couleurs : entre tsunamis dévastateurs et volcans en furie, l’Histoire liste énormément d’évènements majeurs et meurtriers. Le Vésuve n’est pas un endroit de villégiature pas plus que le territoire Japonais lors des tremblements de terre.

Prenons un scénario catastrophe bien connu et souvent mis en avant dans le cinéma d’action gavé au sensationnalisme : l’éruption volcanique majeure. Ah ça les belles démonstrations de pyrotechnie, les rejets divers et variés montrés sous tous les angles possibles, mais jusqu’à présent aucun film n’a présenté les vraies conséquences induites par une telle catastrophe majeure, comme si l’on voulait taire tous les aspects découlant de ce scénario bien rodé. Evidemment, les héros survivent après les coulées de lave, ne meurent pas écrasés par les projections (qui sont toujours de grosse taille alors que bien des volcans ne connaissent pas ce genre d’éruption, enfin passons sur ce détail) ou étouffés par les cendres empoisonnant l’atmosphère. Je vais être tolérant : c’est du cinéma de divertissement, passons outre les détails…

Maintenant revenons à une éruption catastrophique d’une ampleur rarement connue. Admettons un volcan qui tout à coup décrète qu’il doit se dégager la cheminée un bon coup et qu’il se mette à vomir de la cendre et des milliers de tonnes de roche en fusion. Première conséquence connue : les alentours du foyer qui se retrouvent pris sous les nuées ardentes, embrasés par les scories et étouffés par la poussière fine et âcre. Il existe des preuves que ces cendres sont aussi meurtrières si ce n’est plus que la lave elle-même, car étant à une température supérieure à 60°, trop fine pour être aisément filtrée, celle-ci se colle définitivement aux bronches et étouffent lentement mais sûrement ceux qui inhalent ce poison. La mort survient apparemment en moins de cinq jours… Bien entendu les habitations proches sont rasées, la végétation incinérée sur pied, mais ceci n’est qu’une première phase… car le monde entier peut en pâtir !

Je vois déjà les yeux de mes lecteurs qui s’écarquillent en me supposant fou ou bien prophète de malheur, mais pour information un volcan a la faculté de cracher ses débris à des kilomètres d’altitude, ce qui provoque deux situations terrifiantes. La première est la pollution de l’eau présente en vapeur dans l’air par acidification au soufre. De fait, les pluies en résultant sont donc acides, corrosives et peuvent même brûler cruellement toute forme de vie. On suppose que ce genre de pluie pourrait invariablement détruire les récoltes et les forêts, ainsi que polluer les points d’eau. L’acide, s’insérant en quantité trop forte dans les sols rendrait alors de nombreuses sources impropres à la consommation. C’est une première phase fort déplaisante, mais attendez de lire la suite…

On estime qu’en cas de conflit nucléaire mondial, la somme des destructions dues aux bombes atomiques aurait pour conséquence une levée de poussières dans l’atmosphère d’une telle ampleur que celles-ci créeraient un bouclier contre la lumière du soleil. La conséquence directe de ce phénomène est nommé « hiver nucléaire ». Plus de lumière, plus de chaleur. Plus de chaleur plus d’agriculture. Plus d’agriculture… famine. Rien que cette catastrophe uniquement provoquée par un dégât collatéral pourrait augmenter le massacre de 20 à 30%... maintenant reprenons notre fameux volcan : celui-ci est tout aussi capable de rejeter dans la haute atmosphère des volumes inimaginables de cendre… et le vent se chargerait alors de créer le fameux bouclier anti solaire avec la régularité d’un métronome. Donc, si un volcan s’énerve sévèrement en Amérique du sud, il fera froid à Paris !

L’exemple connu du siècle dernier fut l’éruption du Pinatubo aux Philippines au mois de juin 1991 : Des cendres rejetées à 40kms d’altitude, 86 000 hectares recouverts de cendres, des canyons remplis jusqu’à une hauteur de 200 m par la cendre, et des conséquence spectaculaires dans l’hémisphère nord par une baisse des températures de l’ordre d’un demi degré ! Cela semble rien… mais à l’échelle du temps cela a duré pas loin de trois ans

Cette petite page est fort instructive sur cette éruption… et sachez qu’elle est pour ainsi dire mineure avec ce qui pourrait nous attendre.

Le site sur le Pinatubo

Conclusions : préservons notre monde mais arrêtons de nous croire responsables de tout ce qui peut arriver. Respectons la nature autant qu’elle nous tolère… pour le moment.

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