18 juin 2007

De retour

Se croire indispensable c’est se heurter tôt ou tard à une terrible déception, notamment quand il s’agit de supposer à tort qu’on peut véhiculer autour de soi une véritable « cour » passionnée par vos propos, et s’abreuvant à la moindre de vos digressions intellectuelles. Une semaine de silence et déjà les statistiques tombent telles les victimes d’un tsunami, et bien que par orgueil je me sois retenu de râler vertement contre les fuyards, je dois humblement constater que c’est à moi d’entretenir la présence par des articles aussi réguliers que nombreux. Toute la question qui se pose est écrire oui, mais pour parler de quoi ? La vacuité est un sujet déjà abordé par mes soins et les plus fins s’indigneraient si je me répétais dans l’article du jour. Inutile de préparer la lanterne, la corde et les voiles noirs je vais m’occuper d’un autre thème tout aussi intéressant qu’oppressant : la climatologie. « Mais qu’est ce que c’est que ça ? » dira le béotien en se grattant où il veut tandis qu’il reverra en songes les exclamations enthousiastes d’un Gillot Pétré sûr de sa science météorologique. La météorologie c’est étudier les phénomènes météo, la climatologie c’est analyser les climats et ainsi en étudier les variations au cours de l’histoire.

Là déjà j’ai dû faire fuir une proportion non négligeable d’analphabètes qui se contentent fort bien de connaissances minimales dans leurs esprits exigus et les autres se demandant en quoi je puis me passionner pour ces sciences complexes. Mais dites, ce n’est pas moi qui me suis épris de ces analyses du temps et des nuages, c’est la foule qui s’est faite avide d’informations toujours plus riches et intéressantes : Depuis la ménagère qui étudie avec soin le bulletin du lendemain pour préparer sa sortie avec la progéniture braillarde et indisciplinée jusqu’au paysan friand de données utiles pour économiser un peu d’eau pour l’arrosage de ses terres, tous nous convoitons les petits nuages par ci et les petits soleils souriants par là sur la carte, en n’oubliant surtout pas les explications mi jargon mi baratin d’une potiche souvent connue que pour ce rôle de godiche de la météo. Bien évidemment on peut étendre ces nécessités à tous les corps de métier qui sont en relation directe avec les éléments : le bâtiment, le transport, la logistique… mais jusqu’où ira notre exigence de précision ?

Jusque là, pas de problème ; j’admets sans peine qu’un regard distrait sur les deux minutes climatiques du jour ne me dérangent pas et que j’en apprécie plus ou moins la fiabilité, mais là où je deviens hilare c’est lorsque les gens se prennent pour les grenouilles grimpant à l’échelle lorsqu’en reniflant l’air elles vous assomment d’un « Il va bientôt flotter des cordes » ou, pire encore « Plein les bottes de cette flotte, vivement l’été ! ». Bien sûr ces deux remarques auront pour but de jouer les scientifiques d’opérette pour le premier, et le mal luné par essence pour le second. L’un et l’autre de ces deux commentaires prennent la même place dans la hiérarchie de la connerie verbale des propos inutiles que les réactions passionnées sur l’utilité ou non des seins siliconés ou les opinions sur les tentatives d’évasion fiscale d’une star quelconque. On s’en fout ! Toute l’importance de nos analystes en herbe est de se donner une importance toute relative lorsque le pifomètre et le dernier bulletin radiophonique permettent à ces ignares de passer pour des connaisseurs.

Là où j’explose littéralement c’est quand le sujet du réchauffement climatique se pointe à l’horizon, le tout teinté de volontarisme mou d’écologiste de bon ton et qui transpire souvent l’hypocrisie de bas étage. Ca fuse, ça raisonne et ça commente alors : le climat a changé, faut faire attention, et que la bagnole c’est une horreur, et que les Hommes sont des minables… Hé ho les boursouflés de la défense des droits du pétunia, vous n’oublieriez pas de laisser les clés du Pajero sur la table de nuit par hasard ? De qui se moque t’on ? On ne s’institue pas climatologue comme on se fait Robin du Bois (mais oui vous savez, le guignol qui vous fait marrer quand il dit qu’il faut virer le nucléaire sans pour autant vous proposer mieux !), et si sujet à inepties il y a je pense qu’en tête de liste des préjugés débiles le climat se pose probablement dans les cinq premiers. Alors : oui l’activité humaine a un impact colossal, oui la pollution engendre des changements climatiques mais NON le réchauffement n’est pas forcément entièrement de notre faute. Des années d’études démontrent… qu’on n’en sait rien et que par un passé qui nous est inconnu (puisque nous n’étions alors qu’à errer de branches en branches en vils bouffeurs de banane sans chantilly) des cycles de sécheresse et de glaciations ont touchés le monde. Pourquoi ? Changement d’orbite terrestre, volcans provoquant de véritables hivers nucléaires, météorites et j’en passe. Nous ne sommes pas le nombril du monde en revanche nous pourrions en être la gangrène.

Par pitié, plus de commentaire sur la météo ou le climat, ne parlez que de sujets que vous connaissez un peu plus que par des documentaires racoleurs car s’il est des sciences où les modèles s’affinent sans arrêt ce sont bien la météorologie et la climatologie qui requièrent encore énormément d’observations, d’analyses et d’amélioration des processus d’étude. Toute personne impliquée dans ces domaines vous dira toujours que c’est un peu mettre en équation le chaos ordonné.

Bonne chance !

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