17 octobre 2007

Pieds de nez

La Nature a tout de même un sens de l’humour qui lui est propre, et j’en apprécie chaque jour l’ironie la plus vive. Franchement, n’est-ce pas l’œuvre d’un cynique de grande stature que les ouragans, les raz de marée ou la foudre ? Pourtant, tous nous parlons des bienfaits de Dame Nature en oubliant bien promptement que nous dépendons d’elle et non le contraire.

Regardez un peu ces tempêtes qui démolissent en vingt secondes l’œuvre de vingt ans de travail acharné ! C’est fou comme la météo est capable de renvoyer l’âge de pierre notre civilisation devenue trop orgueilleuse par ses actes et sa présence trop envahissante. Lors des grandes tempêtes sur les côtes du Mexique, une grande part des plateformes de pompage de pétrole se sont littéralement volatilisées dans l’océan pour laisser place à un champ de ruines métalliques. Superbe non ? Si ce n’est pas se moquer de notre manque de respect pour l’environnement je ne sais pas ce que c’est. Dire que remettre ça d’aplomb coûte des milliards de dollars est inutile, les pompes parlent pour les faits. L’hilarité m’a saisie quand, dans un grand élan de dépit teinté de tristesse, un dirigeant d’une grande compagnie s’est plaint des caprices de la Nature. Non monsieur lui aurais-je répondu, la Nature ne se canalise pas, on lui obéit et on s’y soumet…

Généreuse la Nature ? Alors pourquoi les pires catastrophes tombent précisément là où les populations sont les plus démunies ? Pourrait-on corréler la misère avec la géographie ? Le Bengladesh est le pays le plus pauvre du monde, la misère y est omniprésente et pourtant, c’est là où les inondations sont les plus dramatiques : des milliers de morts, des millions de sans abris, et le tout arrosé de maladies dues à la disparition du minimum d’hygiène indispensable à la Vie. Bien entendu, ça semble inique de dire que c’est la Nature qui se venge, qu’on pourrait s’exiler loin des zones à risques majeurs et bla bla bla…Bah voyons ! Et vous êtes prêts à financer ces mouvements de population ? Non ? Alors évitons les clichés et acceptons ce juste retour des choses.

La Nature sanctionne et se rappelle à notre bon souvenir : 1999, la France est traversée par une véritable tempête et fait énormément de dégâts matériels et humains. Il y a eu consensus : la nature est méchante ! Ah bon ? Et construire en zone inondable, loger dans des maisons insalubres, ne pas respecter le bon sens en restant chez soi et non en forêt, c’est à la Nature qu’on doit alors s’en prendre ? A nous même bien entendu, mais nous en sommes totalement incapables… Reste que tout de même cette catastrophe nous a rappelée à quel point nous sommes dépendants de l’électricité et de l’eau courante, et à quel point il est vital d’avoir de bonnes organisations pour réparer les dégâts. Soit dit en passant, mon coup de chapeau ira aux équipes d’EDF qui se sont empressés de remettre le plus rapidement possible l’électricité.

Nous nous pensons totalement prémunis contre toute chose, nous supposons pouvoir avoir un contrôle omnipotent sur les ressources de notre petite planète, et jour après jour celle-ci se fait entendre de manière de plus en plus brutale sous la forme de changements climatiques entraînant des catastrophes. Nous avons une dette gigantesque envers cet environnement qui fut trop tolérant avec nous et qui à terme nous rendra la monnaie avec cruauté. Il faut le savoir : tôt ou tard notre irrespect nous mènera à la famine généralisée et qui plus est à des guerres. Non content d’être les dindons de la farce, nous nous enfoncerons dans la bêtise en nous entretuant pour rien ! Là, je crois que la Nature se régalera de digérer patiemment nos carcasses de crétins, d’oxyder nos voitures et finalement de voir le lierre envahir nos si prétentieuses structures en verre dépoli.

Rendez grâce à la Nature de ne pas avoir déclarée la guerre à l’Homme par l’intermédiaire des volcans, des tremblements de terre ou de véritables changements majeurs de climat. Nous autres, humains, nous sommes tributaires de la météo, de la géographie, et essayons de ne pas l’oublier sous peine de vivre une apocalypse verte.

Ca plairait bien aux écolos extrémistes ça tiens…

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