22 janvier 2013

Ouvrir sa gueule ou ouvrir le feu

J'ai rebondi hier sur l'intervention au Mali. Oui, évidemment, on va me dire que je suis un interventionniste, encore un de ces cons de blanc qui pensent faire la loi dans le monde à travers des archétypes coloniaux. Bien en fasse à celles et ceux qui oublient largement qu'ils doivent leur liberté au sacrifice de bien des soldats, au sang d'inconnus qui, dans l'ombre, prennent des risques monstrueux pour que notre tranquillité ne soit surtout pas troublée. Si vous arrivez à dormir paisiblement sans vous inquiéter de votre responsabilité en tant que citoyen et consommateur... Tant mieux pour vous, cela me prouvera que la lâcheté intellectuelle a de beaux jours devant elle.

Ce soir, ce qui m'amène à sortir les dents et la barre de fer pour discuter, c'est la honteuse et ridicule mascarade dans laquelle s'enlisent nombre de politiques après les évènements en Algérie. Rappelons rapidement les faits: prise d'otages massive par un groupe très bien équipé et organisé, intervention de l'armée Algérienne, et conclusion tragique, de nombreux civils tués durant les différents heurts. Oui, il est affreusement triste qu'il y ait eu des morts parmi les otages, oui, il est difficile à avaler qu'une telle situation puisse arriver, et oui rien ne soulagera la douleur des familles endeuillées. Mais, messieurs dames les politiques, les donneurs de leçon, les abrutis d'élus qui se permettent de juger sans avoir à assumer, un conseil: fermez la. Oui, je le dis en substance: VOS GUEULES.

Vous n'avez pas honte? Vous n'avez réellement PAS HONTE de sortir des insanités, comme accuser le gouvernement Algérien d'incompétence, voire même de sous-entendre qu'il y avait là une volonté délibérée de faire un carnage? Relisez vous, écoutez vous déblatérer ces infamies, parce qu'elles salissent autant les soldats Algériens, qu'elles salissent vos propres troupes. En mettant en doute le volontarisme de l'Algérie contre le terrorisme, vous mettez en doute la volonté de vos propres troupes disséminées dans le monde. Honte à vous! Vous vomissez votre bile, vous assénez des vérités douteuses, en omettant de dire que durant les trois décennies précédentes, ces fameux états voyous, ces groupuscules malsains et dangereux, ils vous arrangeaient bien pour faire suer l'URSS et les états communistes. C'est quand même atroce de vous laver les mains du passé, en traitant le présent avec autant de désinvolture.

Déshonneur. Le mot est mérité, et même trop faible. Rappelez moi donc, politiques menteurs et hypocrites, ce que faisaient vos ressortissants sur place. Etaient-ils des touristes? Non. Des salariés d'entreprises venues faire du profit sur un territoire étranger. Etaient-ils suffisamment protégés par VOS propres services? Visiblement, pas vraiment étant donné l'ampleur du désastre. Et vous venez donc expliquer que: oui c'est normal de faire du fric à l'étranger, mais que non c'est tout sauf normal qu'ils y prennent des risques. Hé, les faux-culs, ça vous arrive souvent de vous regarder dans la glace? Comme si le risque était inexistant! Révoltant d'avoir de telles réactions. N'auriez vous pas plutôt besoin d'être plus honnêtes et de donner une véritable assistance permanente à ces états que vous vampirisez, au lieu de les critiquer quand ça vous convient? Je ne blâme pas les salariés, eux sont là pour travailler, et la politique ne les concernent pas. Je cible uniquement ceux qui se drapent du voile de l'honnêteté, alors qu'ils ont l'uniforme du profiteur de guerre.

Quand on critique une action militaire aussi délicate, il faut, à mon sens, avoir eu soi-même à presser sur la détente, soit d'avoir eu à prendre une décision aussi difficile que de donner l'assaut. Et quoi? Cameron, cet abruti, se plaint qu'on ne lui ait pas demandé son avis. Ah, parce qu'il a la compétence requise pour déterminer si une action menée sur UN AUTRE TERRITOIRE est faisable ou non? Parce qu'il est un chef militaire connu et reconnu? Mais on ne m'avait pas informé qu'un politicien avait fait également l'école de guerre! C'est fou: maintenant il faudrait qu'un état souverain demande la permission de régler un problème de terrorisme sur son propre territoire... Mais c'est un comble! Les Anglais, vous êtes bien partis coller des roquettes sur la tête de S.Hussein en Irak, sans autorisation de la population locale que je sache; Quel mandat? Celui des USA? Donc, si je suis bien, de votre propre chef. Donc, en résumant: obéissez à mes exigences, et subissez mes décisions. Et puis quoi encore?!

On bat des records. Oui, probablement qu'il y aura à redire sur l'action militaire, qu'il y avait potentiellement des chances de sauver plus d'otages. Mais bizarrement, on ne compte pas les gens sauvés, mais que celles tombées pendant la crise. Pourquoi, si ce n'est mettre sur la sellette l'Algérie. Une réponse me vient à l'esprit: MERDE. Oui, un grand MERDE aux chroniqueurs débiles, au censeurs, aux soumis à l'autorité des états voyous. Pour moi, un état voyou, ce n'est pas qu'un état dictatorial, c'est aussi un état qui se donne des prérogatives qu'il n'a pas, c'est un état qui choisit "sa" façon de considérer la démocratie.

Merci à vous, les débiles. Vous avez vomi votre bêtise sur les soldats Algériens, vous avez oublié de savoir combien sont morts pour sauver des otages, et vous avez sali le résultat qui est qu'il y a eu énormément de personnes libérées saines et sauves. Je vous propose un deal: quittez vos perchoirs bien planqués chez vous. Faites un visite de courtoisie aux familles des soldats morts pour vos ressortissants, et répétez leur, bien en face, votre discours de merde sur l'attitude de l'armée Algérienne. Du courage pour le faire? Tiens, pas de candidat à mon avis. La trouille? Non... un politicien de bas étage n'a jamais peur, il confie ce rôle à ceux qui porteront l'uniforme à sa place. Facile d'ouvrir sa gueule quand on a pas à ouvrir soi-même le feu n'est-ce pas...

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