21 décembre 2012

C'est tout sauf la fin

Pas nécessairement. Franchement, qui se préoccupe encore de lire ou regarder l'actualité? Entre les élans stupides de gens croyant encore à une fin du monde ce jour, et ceux qui ne veulent pas la fin de leur monde mais de celui des autres, il y a de quoi faire un bon paquet d'holocaustes. Je suis donc là, à me gausser face à cette bande d'ahuris qui scrutent le ciel, ou inspectent leurs bunkers en attendant le désastre final. Il y a de quoi, non? De toute façon, s'ils ont raison, tous leurs effort se révèleront aussi vains que stupides d'ici quelques heures.

Pourquoi diable serait-il stupide de s'entêter à survivre? me dira le fondu de souterrain bétonné et cloisonné de manière étanche. Dis, après avoir passé une décennie à concevoir, construire, puis entretenir et alimenter ton petit paradis en forme de placard à torturer les claustrophobes, ça ne t'est pas venu à l'esprit que tes vivres seraient insuffisants pour durer des années, et qu'à ta sortie de ton vase de protection, que rien ne te garantirait de survivre au dehors? Ca semble pourtant d'une implacable logique: on ne peut pas fantasmer sur une survie individuelle si toute l'humanité quitte la scène en une seule fois. Désolé mon gars, mais ton bloc de béton, c'est de tombe qu'il te servira, et rien de plus.

Je note bien qu'il va me répondre qu'il vaut mieux survivre que de mourir bêtement. A cela je réponds que repousser une telle échéance, surtout pour finir par périr seul, sans espoir, sans le moindre contact possible avec d'autres survivants, j'appelle cela de l'acharnement (pour être dans le poli), ou plus honnêtement de la connerie pure et simple. Je suis méchant? Parce qu'il y a un intérêt à vivre en solitaire? Sorti des rares ermites dans l'âme, tous les autres seront alors confrontés à la solitude, aux problèmes psychologiques que cela engendre, avec même un potentiel de suicide fortement accru. Mais ce dernier point me semblerait plus que salutaire, au titre que cela éviterait que l'humanité reparte avec pour patrimoine des paranoïaques et autres membres de sectes obscures.

Un peu de bon sens mes amis. La Mort, la fauche, la garce à la faux affûtée fera ce qu'elle voudra de nous, que cela vous plaise ou non. Une marche d'escalier glissante, une voiture s'oubliant au feu rouge, un météorite sur la tronche, ou encore (pas de bol là par contre) un pot de pétunia malencontreusement tombé du dixième étage, et hop, l'existence se termine. Triste ironie: naître pour mourir... Comprendre par là qu'il n'y a d'issue que dans la tombe, ou tout du moins pour celles et ceux qui ne veulent pas finir dans un cendrier. Remarquez, ces dingues de la sécurité, ces allumés vénérant un calendrier périmé et potentiellement faux, ils auront donné du boulot aux entreprises du bâtiment, et, luxe suprême, réussis à me faire me marrer en voyant des reportages sur leur existence à la télévision. Je me dis alors que je ne suis pas si cinglé que ça!

Et puis merde. Si le monde doit disparaître, alors qu'il le fasse correctement, en emportant aussi ces malades qui croient encore à leur destin. Ah mais j'ai failli oublier! Ils pensent avoir pour devoir de repeupler la terrre! Ah non! Seigneur, si Votre idée est de nous anéantir, faites en sorte d'embarquer en premier tous ces débiles. Je ne veux surtout pas qu'ils puissent me survivre, et encore moins devenir l'avenir. L'idée est bien trop nauséeuse pour m'être tolérable. Et par pitié, par charité pour tous nos génies vivants ou disparus, faites surtout qu'il n'y ait aucun survivant. Ce serait une poisse de survivre "par accident", ou de mourir "préparé", non?

Cruel dilemme... survivre, périt dignement, pleurer, hurler, ou juste constater que, chier de chier, il ne se passera rien. A demain, si vous l'voulez bien!

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