07 juin 2011

Parité et égalité

Voici une petite définition très personnelle de la parité aujourd’hui :
« Parité :
Escroquerie morale supposée réduire les écarts de traitement, de rémunération et de respect entre les hommes et les femmes. »


Car oui, je parle bel et bien d’une escroquerie, d’une fumisterie comme il en existe quelques unes en politique. Depuis les quotas de « minorités visibles », jusqu’à ces salades ridicules de parité, tout ceci n’est qu’un vernis pseudo-moral derrière lequel certains se réfugient pour se donner bonne conscience. Or, la vérité est autrement plus simple : ce n’est pas en instaurant des quotas qu’on obtient une véritable égalité, c’est en agissant sur le fond du problème, à savoir que nous vivons, aujourd’hui encore, dans une société profondément misogyne, voire même raciste dans certains cas. Il est inutile de se voiler la face, le traitement des hommes et des femmes n’a rien d’égalitaire, et encore moins celui des Français qu’on considère, à tort, comme différents car n’ayant pas pour nom Dupuis ou Durand, ou encore parce que leur teint de peau n’est pas parfaitement blafard.

Pourquoi je réagis à ce propos ? Parce que je suis particulièrement ulcéré par l’attitude stupide et condescendante de nombre de députés face aux réactions des députées face à ces problèmes. En effet, nombre de femmes sont traitées dans le plus grand irrespect, le tout couvert par le rire gras de la plaisanterie salace (supposée drôle), mais qui couvre très majoritairement un comportement machiste et misogyne. Je suis furieux face à des « C’est juste de l’humour », ou encore des réponses comme « Elles en rient aussi ». NON ! Ce mensonge éhonté qui a pour but de pousser sous le tapis des attitudes malsaines n’est pas acceptable, et ce que ce soit dans l’hémicycle, ou au quotidien pour toutes le femmes. Et j’admets d’ailleurs d’autant moins de tels propos quand ils viennent de gens supposés lettrés, éduqués, et qui doivent représenter le peuple par leur position d’élu. Seraient-ils donc représentatifs d’une France qui se veut dirigée par des mâles ? Alors ce n’est pas la France en laquelle je crois profondément.

Tout ce battage provient de l’opportunité créée par « l’affaire » DSK. Chacun tire son profit de ce cirque, et ceci que ce soit à gauche comme à droite. Au fait, je me dois de faire un mea culpa concernant la personne de Jack Lang : ses propos ont été sortis de leur contexte, et donc déformés à loisir pour faire de lui une ordure finie. Je lui fais donc, par cet aparté, mes plus plates excuses. Revenons donc au sujet que je traite… Comme je le disais, les histoires DSK et Fron servent de support à une édifiante constatation sur le sexisme qui sévit en France. Derrière le silence des femmes qui, de peur d’être mal vues, ou de perdre leur emploi, se réfugient bien des ordures qui savourent un pouvoir inacceptable. Une femme, comme un homme, cela doit être traité de la même manière, avec le même respect, avec une analyse à compétences équivalentes, et le tout sorti de toute trace d’un débat quelconque sur la parité ou sur le sexe de la personne concernée. A mes yeux, je ne peux ni admettre ni comprendre qu’on puisse prétendre qu’une femme est moins compétente qu’un homme, sous prétexte qu’elle n’a pas d’attribut phallique.

Mais pourquoi remettre cette question sur le tapis alors, puisqu’il est entendu qu’on se doit d’être équitable ? Parce que la loi ne fait pas fléchir les mentalités, sauf à sanctionner très lourdement les résistances. En effet, sorti de quelques plaintes trop anecdotiques, les femmes ne sont réellement pas mises sur le même pied d’égalité que les hommes. Parce que les RH sont des hommes, parce que les recruteurs le sont aussi ? Allez savoir, et cela ne m’intéresse pas plus que cela. Ce qui m’intéresse, c’est avant tout que nous sommes encore à voir les femmes comme des « choses », des objets de désir, avant même de se préoccuper du fait qu’elles sont, au même titre que les hommes, le moteur de la société. J’ajoute qu’en plus de cette misogynie latente, nous ne faisons, pour l’heure, aucun effort concret pour protéger les femmes concernant les violences conjugales. Est-ce normal que nombre de femmes soient réduites à s’adresser à des associations, alors que cette protection devrait être un service de l’état ? Bien entendu, la réponse est clairement non. Je maintiens, j’affirme, et je revendique même que nombre de politiques n’agissent pas, tant parce qu’ils estiment que la femme leur est inférieure, et qu’au surplus ils se complaisent dans cet obscurantisme pour flatter leurs petits camarades. Cela me met hors de moi !

Le pire, c’est qu’au fond, nous sommes réduits à faire des lois inutiles, inapplicables, ou au mieux juste bonnes à décorer des règlements que personne ou presque ne daigne lire. Je suis sincèrement persuadé qu’on accusera, et ce pour longtemps encore, les femmes d’être moins productives parce qu’elles ont des enfants, parce qu’elles s’en occupent… ou je ne sais quoi encore. Dites, les crétins qui réfléchissent ainsi, auriez-vous oublié que ces enfants sont justement vos clients potentiels, qu’ils sont des consommateurs par le truchement de leurs parents, qu’ils seront, à terme, des adultes, et donc encore des clients ?! Le mot lamentable est insuffisant, il est même tendre face à ce que je pense de tout ceci. Si nous étions réellement capable de nous comporter dignement, aucune loi sur la parité ou l’égalité ne serait nécessaire. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une femme, se présentant à n’importe quel poste, serait alors traitée équitablement, embauchée au même salaire, et ce sans avoir à recourir à des lois complexes et passablement sexistes. Hé oui : la discrimination positive est juste une manière d’être rassuré que nous agissons avec respect pour la soi-disant différence. Ce n’est pas le cas : la parité, soit donc 50/50 ? Soyez honnêtes : pensez-vous sincèrement que les femmes soient aussi ambitieuses de petits pouvoirs pathétiques et temporaires, ou bien, comme Maître Desproges l’a si bien dit :

« J’ai envie de suggérer une hypothèse, selon laquelle la faible participation des femmes sur la scène politique serait le simple mépris qu’elles en ont. »

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