26 février 2010

Communication musclée

Etes-vous réellement convaincus par l’idée de pouvoir tout régler par la discussion, la négociation et les palabres sans fin ? Etes-vous réellement et intimement persuadés que l’on peut s’épargner bien des crises en se contentant de jouer les diplomates ? Personnellement, j’ai pour éthique d’éviter le conflit, ou alors de l’assumer pleinement, quitte à me mettre sur le pied de guerre. C’est ainsi, je ne crois à la vertu de la parole que lorsque les conditions sont propices. Dans toutes les batailles verbales, il y a toujours une limite au-delà de laquelle l’on finit par ne pas vouloir aller, et je suis de ceux qui basculent d’un coup vers le côté obscur, celui qui peut terrifier le plus serein et le plus blasé des interlocuteurs.

Pourquoi devrions-nous nous éterniser à vainement tenter de convaincre, ou d’obtenir d’autrui le respect ou de la compréhension ? N’est-ce pas là un effort aussi inutile que pénible ? C’est quand même impressionnant de se dire qu’on tente d’éduquer, ou d’informer son interlocuteur qui vous rétorque avec morgue et une pointe d’agressivité « Je ne suis pas d’accord ». Ah, là, pas question de perdre mon temps, pas plus qu’il ne sera question d’entrer dans tous les détails qui seront, de toute façon, complètement omis et mis à la trappe. Non. Concrètement, je préfère quitter le terrain ou sortir l’artillerie. A l’instar d’un Sun Tzu, j’estime qu’il vaut mieux éviter le combat quand il est inutile ! De la lâcheté ? Juste du bon sens : discuter avec un con, c’est perdre son temps.

Bon, il est vrai qu’il n’est pas profitable de rester braqué de la sorte, et qu’il faut savoir faire preuve de patience. De la patience ?! Moi ?! C’est demander à un bataillon de blindés de s’arrêter dans un champ de violettes pour y sentir l’odeur suave et sucrée de ces fleurs magnifiques ! Hélas pour moi, je suis incapable de retenir mes troupes, d’autant plus quand le sujet me semble mériter des mises au point. Je ne suis pas pédagogue, je suis chroniqueur, et ce n’est pas du tout la même chose ! De fait, je peux devenir virulent, vociférant ma colère et mes opinions sans craindre la contre-attaque. M’exposer ? J’assume, j’accepte, j’affronte. Polémiste, têtu, voire cabochard, la communication musclée ne me fait pas peur. N’ayez pas peur de vous exprimer, ce serait presque un bon slogan me concernant.

Oh, je sais bien qu’il peut être désagréable de devoir supporter un tel trublion lors d’un repas, d’une soirée où le parasite a été invité par erreur, ou encore lors d’une réunion supposée être sereine et posée. Désolé, je n’arrive pas à laisser passer les inepties, ou alors je m’en vais, claquant la porte avec véhémence et sans aucune charité pour l’hôte ayant eu le malheur de me convier. Je ne me suis jamais caché d’être un emmerdeur doublé d’un bourricot, charge à lui de comprendre qu’on ne doit pas jouer avec le feu… Ce serait comme reprocher à un bidon d’essence de prendre feu à la promiscuité avec une allumette ! Aucune pitié : je charge ou je pars, mais je ne ferme pas ma gueule.

Une réflexion sympathique dit « Mieux vaut fermer sa gueule et passer pour un con, que de l’ouvrir et ne plus laisser de doute à ce sujet. ». Fort bien, monsieur Audiard n’avait pas tout à fait tort pour beaucoup de choses, mais de là à rester coi et d’écouter les imbéciles vous triturer l’histoire, la politique ou la vie pour vous faire la leçon, ça me dépasse. C’est plus fort que moi : j’aime dire merde, où que ce soit, avec qui que ce soit ! Pas diplomate ? En effet, j’ai en horreur les hypocrites qui vous saluent, acquiescent sans mot dire, et qui par derrière vous taxe de fasciste, d’intolérant, ou de tout un tas d’épithètes aussi sympathiques. Mon slogan « Que tu sois con ou pas, se taire, c’est cautionner la connerie. Alors, dans le doute, ouvre la ».

Et enfin, quel bonheur de discuter, quitte à rentrer dans le lard, quitte à se défendre avec quelqu’un sachant se défendre ! Les divergences d’opinions bâtissent les sociétés, les idées différentes ouvrent de nouvelles voies, alors fermer sa gueule… JAMAIS !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je pense que tu as tapé dans le mille avec tes comparaisons.
C'est vendeur , une espèce de superball, et puis les brimades de bas niveau le français en connait un rayon, ça lui parle, il se fait un avis politique sans avoir d'opinion.
Bientot on votera par sms ou par facebook.

En tout cas chouette billet comme toujours !

Anonyme a dit…

Desolé je me suis trompé je parlais du billet du dessus :s

Par contre pour celui là, je dois dire que j'admire ta sagesse, c'est dur de se résoudre "calmement" à dire qu'un débat est stérile.D'ailleurs cela ne devrait pas arriver dans une civilisation évoluée.

Il n'y a rien de pire que se lancer a corps perdu dans un débat et de s'apercevoir que la personne d'en fasse n'a pas de visage, n'est qu'un mur sur lequel on rebondit, où l'on ne peut plus que se ramasser dans la gueule notre propre inertie.