07 avril 2009

Paranos de l'infos?

Cela tombe bien, moi je le suis profondément. En effet, étant donné mon emploi classique de « gratte papier virtuel », je ne peux que m’inquiéter des aspects les plus fondamentaux de la sécurité informatique... et donc devenir soupçonneux contre tout et n’importe quoi. C’est bien simple, dès que quelque chose paraît suspect, il faut nécessairement un coupable, et le dit coupable ce peut être le gremlin, le pirate mal intentionné qui se faufile chez vous sans crier gare.

Je me doute bien que les notions de sécurité dans le domaine de l’informatique peuvent rebuter, d’autant que l’immense majorité des utilisateurs ne désirent pas chercher, mais juste que cela fonctionne correctement. Ainsi, nul doute que nombre d’entre vous peut être la cible potentielle d’un virus, d’une publicité persistante (et généralement à caractère pénible et/ou pornographique), voire même, dans la pire hypothèse, d’un petit malin en quête de vos informations personnelles. De là, c’est clair que cela a de quoi rendre paranoïaque : carte bleue falsifiée, achats illégitimes, communications piratées et transmises à dieu sait qui, donc en gros une violation pure et simple de la vie privée. Ajoutons à cela qu’il est terriblement difficile pour un non initié au droit commun de se défendre après coup. Le discours est souvent le même : « vous auriez dû vous protéger ! ».

Là déjà, nombre de mes lecteurs sont tentés d’aller piocher des explications sur « comment se protéger pour les nuls », ou bien encore d’aller harceler leur pote qui a pour malheur « d’être informaticien ». On se calme ! Temps mort ! S’il est vrai que tout ceci existe, il faut bien se souvenir de quelques aspects essentiels sur le piratage d’une part, et sur le ciblage effectué d’autre part. En premier lieu, rappelez vous cette constante : un pirate de prime abord ne sait rien de vous... donc il ne ciblera pas des inconnus, il s’attaquera prioritairement à des choses où l’information est là. C’est le nerf de la guerre : le piratage c’est voler ou détruire de l’information, pas partir à la chasse en espérant trouver au pifomètre quelque chose de valable. Donc, statistiquement parlant vous avez plus de chance de goûter à la joie d’être électrocuté par la foudre que de vous voir piraté. Ceci dit, l’aspect statistique ne suffit pas, une bonne protection n’est pas inutile, loin s’en faut. J’ajoute également que les virus, eux, sont faits pour se déployer et proliférer en pourrissant la vie, à l’instar de leurs frères biologiques. Donc là, pas de réflexion : protection ! Le second point est donc le ciblage qui est, quand on y pense, élémentaire. Pourquoi s’attaquer à un particulier quand un serveur bancaire est sous votre nez, à portée de main ? Parce que c’est plus difficile ? Tout comme lors d’un casse, plus c’est difficile... plus c’est intéressant. N’étant pas personnellement fort Knox je doute que mes données privées soient intéressantes pour le commun des mortels. (Quoique, mes dialogues avec une chère et tendre amie pourraient devenir des best sellers de romans à l’eau de rose, mais passons).

Concrètement pourquoi avoir peur ? Parce que je ne crois pas à l’effet du placebo. Croire fermement être à l’abri ne sert pas à se préserver, tout comme se convaincre par autosuggestion que la gazinière ne fuit pas malgré l’odeur persistante de butane, ne marche pas. Anticiper est devenu l’art de la guerre de l’Internet. Il tente de pénétrer par effraction dans notre réseau privé ? Un firewall ! Le virus cherche à s’installer sur ma machine ? Un antivirus ! On installe avant la catastrophe, pas après coup. En gros, on vaccine au lieu de traiter les symptômes, logique non ? Ceci étant, soyez toujours un peu à l’écoute de votre machine si vous vous en servez régulièrement. Ralentissements ? Fenêtres imprévues qui s’ouvrent sous votre nez ? Publicité ? Programmes inconnus qui fonctionnent sans votre accord ? Messages persistants d’alerte de fin de validité de l’antivirus ? Agissez, lisez patiemment les messages et fouinez. La plupart des utilisateurs avancés ne sont guère plus que des acharnés, des entêtés (comme moi) qui, une fois confrontés à un problème, cherchent toutes les solutions envisageables pour le régler. L’informatique, c’est le contraire de Lavoisier : lui annonçait que rien ne se crée ou se perd... moi j’annonce que l’on peut dupliquer facilement les choses. Etonnant non ? Alors au moindre doute, cherchez, demandez, l’Internet est supposé être collaboratif donc partagez vos expériences, et si par chance vous avez une solution, aidez, c’est plus gratifiant que de se dire d’entrée de jeu « je ne me demanderai pas sur un forum, tous des cons réfractaires aux débutants ».

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