13 septembre 2007

Inepties montées de série.

Ca doit chauffer gravement sous certains chapeaux tant il nous arrive de pousser la réflexion hors des frontières du raisonnable. Nous avons ce don incroyable de nous compliquer la vie au point de rendre les choses inexploitables et insupportables alors qu’elles se devraient de nous aider dans le quotidien. Prenez une porte, non, pas sous le coude, observez la attentivement : mine de rien, à elle seule elle présente toutes les indélicatesses du vice Humain ! Depuis le modèle simple qui trône toute proche de vous à celle qui se plante sentencieusement à l’entrée de votre logement, elle possède toujours cette foutue serrure qui trouve le moyen de se bloquer alors qu’en principe elle se doit de survivre à tous les outrages. Et que dire des verrous ? Certaines portes collectionnent les orifices à clés comme d’autres collectionnent les boutons sur le visage, et souvent cela mène à la crise de nerfs au moment d’ouvrir ou verrouiller le logis. Notre paranoïa nous mène à tout : l’œilleton pour voir celui ou celle qui a eu le malheur de sonner, la petite chaîne qu’on engage pour ainsi dire jamais, et cette batterie de serrures, reluisantes de nos craintes les plus profondes et que les cambrioleurs avertis mettent à mal en quelques instants et dans un silence de cathédrale. Et que dire du courant d’air moqueur qui claque la porte derrière votre dos, avec les clés à l’intérieur et quelques centaines d’euros en perspective pour l’ouverture. SALETE !

Pour autant que je sache, il n’est pas incongru d’offrir des possibilités de se différencier tant dans le vestimentaire que dans l’accessoire à outrance. Pourtant, chaque jour qui s’offre à nous permet de voir et d’entendre ce que nous nous acharnons à accumuler en pure perte et même en totale contradiction avec le bon sens. L’automobile, quel monde merveilleux ! Entre le ventilateur de tableau de bord qui vient vous brasser l’air… chaud en été et qui gène péniblement la visibilité, l’autocollant gigantesque à placer sur la lunette arrière pour vous rendre unique, et même ces œuvres d’art injustement nommés « accessoires de carrosserie » et qui ne sont rien de plus que des lames de plastique assassines pour les piétons en cas de contact, je me demande si les pseudo ingénieurs ayant pondus ces saletés ne l’ont pas fait avec un sens aigu de la moquerie. Je suis intimement convaincu que le type qui a dessiné et fait fabriquer les fresques « Tuning touch » à coller sur les vitres s’est payé un fou rire dément en voyant pour la première fois son œuvre dans la rue.

On va me dire alors que tous les goûts sont dans la nature… oui, après tout tous les égouts y mènent aussi d’une certaine manière, par contre expliquez moi ce besoin maladif de faire d’une chose simple un objet nécessitant des connaissances en technologie spatiale. Un grille-pain, bon sang c’est tout bête un grille-pain : une fente où placer le pain, une tirette, et hop ça remonte grillé à souhait. Mais non ! Maintenant on vous colle non seulement un thermostat, ce que je comprends, mais carrément des minuteurs, des automatismes horlogers (dès fois que vous soyez deux qui programment la cafetière la veille pour le matin…) et comble du luxe des voyants avec une musique pour vous signaler que « tiens… c’est déjà prêt ? ». De quoi devenir cinglé si tout l’électroménager se mettait à claironner sa victoire sur la crasse, ou sur la viande crue. Malheur à celui qui porte un sonotone dans la cuisine moderne.

D’aucun me dirait que je ne suis pas tenu d’acheter un appareil aussi richement équipé, que je peux rester simple. Essayez d’acheter un téléphone portable sans appareil photo intégré ! Essayez donc de trouver une télévision qui vous annonce fièrement dans un livret de 600 pages mal traduites du Mandarin que « pour programmer les 200 chaînes, pressez le bouton –PRG- situé sous le cache en façade de l’appareil », cache secret que vous n’aviez bien entendu pas remarqué et qui parfois même n’existe pas ! Comble de la finesse perverse de notre monde, tentez de trouver à des prix raisonnables de l’équipement audio comme une chaîne hi-fi qui ne ressemble pas un sapin de noël et qui s’avère facile à utiliser. Plus c’est sobre et simple, plus c’est cher ? Merci pour eux (nous en l’occurrence).

J’aime pardessus toute chose ce plaisir qu’on a pu avoir à mettre au point des tracasseries proches du sadisme intellectuel. Le parcmètre, c’est l’œuvre d’un fou ! Garez votre voiture, payez deux heures…. Si vous envisagez de rester au-delà, nul doute que vous scruterez vainement votre montre pendant la dernière demi heure, histoire de ne pas prendre une amende. Dans le même ordre d’esprit il y l’interphone, objet cruel vous interdisant l’accès d’un bâtiment qui, si vous en êtes résident vous demande un code qui bien entendu trouve le moyen de changer pendant vos congés, ou bien de sonner à un nom de famille… qui n’est pas présent sur la liste. De quoi marteler sa façade à l’aide d’une masse de démolition, entrer en trombe et bousiller une fois pour tout le dispositif de fermeture de la porte. Encore une porte !!! Celle là… elle vous en fera voir…

Aucun commentaire: