27 août 2007

Les retours sans détour.

Bon. Soyons honnêtes (voilà que je mets à parler au pluriel concernant ma petite personne), donc soyons honnêtes, le monde est aussi instable qu’un enfant ayant la bonne idée de jouer sur la jetée d’un port quelconque un jour de tempête. Spectaculaire spectacle qu’est l’intarissable geyser de folies qui s’amoncellent, et ce même lorsque la météo est supposée apaiser les esprits et offrir des congés au corps et à l’esprit. Personnellement j’ai pris le parti de l’exil dans mes terres, c'est-à-dire en Croatie. Je vous passerai les détails, j’estime qu’il n’est pas du ressort de ce blog d’exposer au tout venant ma carcasse flétrie à peine tannée par un soleil bien plus présent que sur la France.

Pour en revenir à mon thème de départ, le monde a une faculté amusante à nous prendre par surprise et ce chaque jour que nous gagnons sur l’holocauste nucléaire : manœuvres militaires russes, incendies gigantesques en Grèce, pluies diluviennes aux USA, météo déplorable en métropole, sans oublier les mères génocides ou encore les politiciens en vadrouille retouchés par des journalistes indélicats de gazettes poubelle. Ce vaste pantomime, j’entends par là la comédie humaine des larmes où les paroles sont vaines, donc ce pantomime mondial nous rappelle avec sa délicatesse à quel point nous sommes d’une insignifiance qu’il serait bon de ne pas oublier. J’admire en cela le cynisme avoué d’une terre qui, finalement, nous fait payer notre impertinence avec un humour certain. On joue les malins avec le tourisme à outrance ? Faisons tout brûler ! On se moque de l’eau, on bâtit sans réflexion ? Une petite inondation. On se croit invulnérable ? Une nation se met à faire bouger ses engins de mort, comme à la belle époque révolue des défilés des premier Mai moscovites. Non, sincèrement, le monde n’est pas une chose dénuée de drôlerie.

Critique vis-à-vis des choses et des Hommes, je me trouve souvent aux prises avec cette singulière sensation de néant, de celle qui écrit sur le cœur qu’on n’a qu’une durée de vie limitée et que la date de péremption nous est sans doute gravée au fin fond du code génétique. L’ironie de la chose c’est cette imbécile tendance à tout accélérer, à estimer à tort qu’on se doit de laisser une empreinte de manière à entretenir le masturbatoire plaisir d’être connu, voire reconnu. Depuis le bâtisseur fou vous sortant de terre un immeuble voué à la démolition dans trente ans, jusqu’au faucheur d’OGM fier de son forfait, rien ne leur est plus commun que ce désir de se faire remarquer. Vainement, la science et l’esprit humains se liguent contre la Nature, contre nous-même en quelque sorte, tout ça dans le seul but logique de précéder et repousser la Mort qui nous attend. Produire plus en moins de temps, se développer à des cadences ineptes, tel est le but de l’Homme.

Au demeurant il est vital de progresser tout comme il nous est indispensable de mieux connaître le monde qui nous entoure, si possible pour mieux s’en préserver. Et le préserver au passage ? Economiquement inutile, l’écologie est aussi vaine pour un économiste qu’un pétrolier dans des hauts fonds ou qu’un bombardier, quelque soit l’endroit où il se trouve d’ailleurs. « Dilapidons mes frères » serait une devise à faire frapper sur toutes les monnaies du monde au lieu d’un piteux « liberté, égalité, fraternité » auxquels seuls les plus doux rêveurs, les hypocrites et les idiots pensent pouvoir se tenir. Si nous sommes tous libres, c’est d’exploiter son prochain. Si nous sommes tous égaux, j’espère alors que celui né handicapé mental aura sa chance d’entrer à l’académie française. Si nous sommes tous frères, je sens que je renierai sans remord tous les sectaires qui consomment mon oxygène.

J’ai un fond cruel, c’est du moins ce qu’on m’a déjà affirmé, ceci sous le prétexte bancal que je n’hésite pas à tourner en dérision le génie de l’Homme et que ma méchanceté naturelle est plus que lisible dans les textes que je vous jette au visage. Non je ne suis pas cruel, la cruauté serait de vous faire croire à vous, chers lecteurs, que nous avons un avenir lumineux et teinté d’un rose bonbon vomitif. Je préfère la lucidité qui me fait dire quand j’ai le loisir d’entendre le sifflement sourd d’un chasseur supersonique que « Finalement, si l’Homme doit disparaître un jour, espérons qu’il le fera avec panache ».

Me revoici donc sur les rails du grognement perpétuel et de l’humour de deux sous (quatre serait trop payé), et j’espère pouvoir offrir encore quelques unes de mes « belles » années à l’art de la plume et de celui, plus délicat encore, de dévêtir une jolie femme en lui murmurant chaleureusement « Maintenant ou jamais vu que demain les russes vont nous mettre en pièces »…

Au plaisir de vous revoir ici !

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