22 novembre 2013

Docteur... qui?

Attention, ceci est une plaisanterie vaseuse sur le titre d'une série que j'affectionne tout particulièrement, et ce malgré une découverte assez tardive... le "Doctor Who". Vous connaissez? Vous ne connaissez pas? Cela vous dit vaguement quelque-chose? Dans tous les cas, c'est une série qui mérite votre attention, notamment parce qu'elle est anglaise, et surtout parce qu'elle aborde énormément de choses, depuis le racisme, en passant par l'histoire de l'humanité, jusqu'aux sciences les plus complexes (l'étude du temps, les paradoxes... bref de quoi prendre une énorme migraine au dessert).
Plantons d'emblée l'arrière-plan de la série: produite depuis 50 ans par la BBC (avec des coupures, des reprises... bref une vraie saga télévisuelle), la série est l'exemple même d'une production intelligente où, malgré des budgets parfois insuffisants, l'imagination et l'écriture soignée offrent un vrai plaisir aux spectateurs. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que la série a été relancée en 2005 pour sept saisons que je déguste sans modération. Donc, je m'intéresse là aux "nouvelles" saisons, qui profitent bien entendu d'une qualité esthétique moderne, d'une écriture moins datée, mais d'un fond toujours aussi riche, si ce n'est plus!

Maintenant que les présentations techniques sont faites, voyons ce qu'est la série "Doctor Who". Pour en faire un résumé... Par quoi commencer d'ailleurs? Le concept est si étrange et fou qu'il est difficile de savoir comment présenter l'OVNI télévisuel sans en perdre un morceau en route. Mais allons-y!
Le personnage central, se faisant appeler "Le Docteur", est une extraterrestre plusieurs fois centenaire, dont l'apparence humaine cache des pouvoirs et un organisme très particulier. Voyageur dans le temps et l'espace, il côtoie des mondes, des ères historiques et des gens radicalement différents. Son principe est de voyager au gré de la chance et du hasard, et de n'intervenir que si cela s'avère possible ou nécessaire... quitte à braver tous les dangers.
Pacifiste, humaniste, c'est un amoureux de la non-violence, cherchant la solution en dehors de la haine, et ce malgré tous les malheurs et horreurs qu'il a pu rencontrer durant sa vie.
Souvent accompagné par des humains (dont il affectionne la compagnie), il leur fait visiter l'univers et l'histoire de la terre, les confrontant ainsi à leur propre humanité, aux erreurs du monde, mais aussi à des choix souvent très durs.
Il a donc une vie d'errance, le confrontant au départ de ses compagnons temporaires de voyage, parfois même à leur mort, ceci lui renvoyant sa propre éternité... Et à notre propre solitude


Ca vous semble obscur? Oh... même pour moi qui suis fan, difficile de tout résumer sans trop en révéler. Donc, en gros, c'est un voyageur du temps qui, peu à peu, implique trop ses compagnons humains, les sauvant de la mort où lui-même les as emmenés très involontairement. En guise de caricature, imaginez un tour-operator amical, jovial, qui vous fait voir une île paradisiaque, où il s'avère, et ce contre toute attente, que logent des pirates ou des monstres d'un autre temps! Ce serait à la fois intéressant pour le côté aventure, merveilleux pour le lieu, et affreux pour le risque que cela génère. De ce fait, on aime autant qu'on déteste ce héros, ce type qu'on regarde de biais en se disant "il est stupide? Ah non, c'est du génie... Ah non finalement, quoique... Enfin décide-toi!".

Qu'est-ce qui caractérise le plus les épisodes de cette série? Qu'ils ne se ressemblent jamais, parce qu'ils se situent sur des périodes historiques extrêmement variées. Des exemples? Un épisode prend place à Londres pendant le blitz, un autre dans un futur terriblement lointain dans un autre univers, un troisième à notre époque mais quelque peu déformée par des "bégaiements" du temps! Donc, vous dire qu'il y a les constantes de lieu et/ou de temps n'a aucun sens. Ce qui est constant en revanche, c'est que le Docteur a une fâcheuse tendance à se mettre dans des situations inextricables, soit à cause de sa curiosité, soit tout simplement parce qu'il se retrouve au mauvais endroit... au mauvais moment. Comme quoi, être un génie ne préserve pas de faire d'incommensurables boulettes.

Un tel personnage se doit d'avoir des ennemis, et, mine de rien, ceux du Docteur ont le mérite d'être charismatiques. On compte deux ennemis récurrents et très dangereux qui sont les Daleks et les cybermens.
Ah, les Daleks, symboles d'une folie meurtrière poussée à son paroxysme! Les Daleks sont des machines contenant un être "vivant", auquel on a ôté toute forme de sentiment, sauf la haine de la différence. Le mot clé du Dalek est "Exterminer!", et il s'appliquera à le mettre en oeuvre à chaque occasion. Vivant en société, supérieurement intelligent, le Dalek est une machine à tuer implacable. Un bon Dalek est un Dalek mort. Le Docteur et les Daleks se vouent une haine millénaire, dont on ne sait qu'une seule chose certaine: c'est que le Docteur les déteste au point de mettre entre guillemets ses propres convictions et principes pour les anéantir. C'est même eux qui poussent la logique du Docteur dans ses derniers retranchements: les détruire ou les sauver? Mais un Dalek peut-il être sauvé?
Les cybermens... Toute une histoire complexe pour eux aussi. Issus d'un esprit humain malade rêvant d'immortalité et de conquête du monde, ce sont des êtres humains qu'on a inclus dans un corps totalement robotisé, ceci pour les affranchir de la douleur, de la peine d'être mortel, et donc d'offrir une immortalité toute relative. Les cybermens sont donc déshumanisés, dépourvus d'une conscience, et ont pour seul but (à part contrôler l'univers), de convertir les gens pour les faire à leur image. Pygmalions sinistres, toute personne convertie est condamnée à rester un cyberman, sans espoir de retour à un état "humain". Moins importants que les Daleks pour leur impact sur l'univers, ils restent néanmoins un ennemi de poids, car ils fonctionnent en communauté, affichent une résistance hors norme, et n'hésitent pas à pratiquer le génocide. Sans conscience, la mort et la violence ne sont alors plus que des informations.
Pourquoi parler des ennemis du Docteur? Parce qu'ils sont, en lisant entre les lignes, des symboles contre lesquels le Docteur lutte constamment. Racisme, haine d'autrui, autoritarisme, les deux races citées en sont l'alpha et l'oméga. Durant la série, on peut également constater que l'organisation hiérarchique des deux races mènent à une structure qu'on pourrait qualifier de "religieuse", avec la déification de certains de leurs membres, et la création d'un "Satan" en la personne du Docteur. Critique amère de ce que l'homme peut créer, les cybermens sont encore plus proches de nous, car fondamentalement créés par des humains. Le regard attendri du Docteur sur notre existence en est d'ailleurs que plus amer pour nous, car il voit nos tares, et cherche pourtant à nous défendre parce que, selon son idée, nous sommes "Une race fantastique, qui avance coûte que coûte, même quand elle trébuche". C'est une belle leçon d'humanité... et une leçon donnée par un extraterrestre.

Que dire de plus? L'esthétique de la série est à elle seule si marquée que tout passionné reconnaît, tant à l'oeil qu'à l'oreille, un épisode. Chaque chose a sa place, que ce soit un son si étrange et pourtant récurrent, ou bien une façon pour le Docteur de se vêtir. Je pourrais aussi m'étaler sur certains objets appartenant au Docteur, comme son TARDIS, son tournevis, ses élucubrations, son débit de parole, ses attitudes et réflexions souvent cruelles mais dites avec une candeur digne d'un enfant en bas âge, bref je pourrais m'étendre tellement que cela n'aurait plus tellement de sens. Notez simplement ceci: le Docteur est comment il se fait appeler, mais Doctor Who n'est en rien son nom! D'ailleurs, voici la seule "révélation" que je puisse vous faire: la série s'appelle ainsi parce que le gag qui se répète souvent est un dialogue de non-sens comme celui-ci:
- Comment vous appelez-vous?
- Docteur qui?
- Juste le Docteur.
- Vous n'avez pas de nom?
- Si. Le Docteur.
- Donc, docteur Docteur?
- Non. Juste le Docteur.


Ah, et pourquoi je ne parle pas des compagnons de voyage du Docteur? Ces humains qui font un bout de route avec lui? Regardez la série, vous comprendrez bien mieux. Et PS: regardez la depuis la première saison et dans l'ordre, sous peine de ne pas comprendre grand-chose!


Petit ajout: Google a mis un "Doodle spécial Doctor Who, sous la forme d'un jeu 8bits!
Google doodle de Doctor Who!

1 commentaire:

JeromeJ a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=F-WtqAD6kMU

Je voulais te partager ce lien ;D

COOOOOOOOOOOOOL un article sur DW.
Gonna read it! ^^

J'ai pleuré sur l'épisode du 50ème anniversaire :)