04 juin 2013

Girafe

Non, les ivrognes, je ne parlerai pas de ces équipements de bistrot qui ont pour but de vous rapprocher encore un peu plus de l'ivresse. Quoi? Certains ne connaissent pas la "girafe" de taverne? Pourtant, c'est un tube! Oui bon, ceux qui connaissent ce truc se marrent bêtement en voyant mon jeu de mots vaseux sur le "tube". Bref, la girafe est une sorte de long tube contenant plusieurs litres d'un breuvage mousseux et à la couleur douteuse, qu'on pose sur les tables des soiffards afin d'éviter à la serveuse de faire de multiples allers et retours.

Je parlerai donc de l'animal, la girafe, cette grande chose au cou démesuré, à la robe si improbable qu'elle en devient superbe, bref la bestiole que tout le monde visualise mais que personne ne connaît réellement. Je ne me pose pas en expert du dit animal, déjà parce que vétérinaire ne m'a jamais attiré comme métier, et puis parce que ce blog n'a pas vertu à devenir une référence académique en la matière. Et puis quoi encore d'ailleurs, pourquoi devrais-je élever la foule à un niveau supérieur, alors que la toile dispose d'encyclopédies en ligne que la majorité des surfeurs ne consulte pas? Et allez, je m'égare à nouveau. Donc, j'ai envie de parler de la girafe non à cause de son anatomie étrange, mais simplement parce que j'ai été interpelé par une photographie du dit animal.

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Comment la trouvez-vous, cette bestiole au regard si étrange? Je crois qu'elle a réussi d'un battement de cil à m'interpeler profondément, non sur sa nature d'animal, mais sur ma nature de mammifère se croyant intelligent. Rien qu'au premier croisement de nos pupilles respectives, j'ai saisi une chose grandiose sur mon "moi" profond, à savoir qu'avoir la prétention d'être un humaniste n'est bon que pour les pédants et les suffisants. L'animal lui, se contente d'être, alors que nous nous acharnons à paraître. La girafe de la photographie, elle, est douce, elle nous regarde non avec la condescendance dont nous faisons preuve à l'égard de notre environnement, elle nous scrute avec la douceur et la curiosité inhérente à sa condition. elle "sait" que nous sommes différents, mais cela ne la blesse ni ne la dérange. Après tout, la curiosité est une chose vitale!

Alors, forcément, se dire qu'une girafe a plus d'humanité en elle que nous en avons nous-mêmes, il y a quand même quelque-chose qui cloche profondément. Mais, n'est-ce pas là le souci principal de l'Homme? Il s'octroie des titres, se félicite d'être "humain", tandis que derrière ce discours d'onaniste se cache un monstre destructeur, cynique et souvent paranoïaque, et qu'il agit toujours au nom "de la raison" dont bien souvent il ne dispose pas réellement. Cette girafe nous interroge, elle nous vise délicatement, sans méchanceté, elle nous demande "Pourquoi". Pourquoi ne pas vivre paisiblement, pourquoi ne pas laisser courir les choses au lieu de courir après, pourquoi ne pas simplement savourer le temps qui passe au lieu de croire qu'il file? Elle a raison, tristement raison de nous observer ainsi, animaux stupides bouffis d'orgueil mal placé, mammifères crétins préférant haïr que comprendre, bestiole ingrate torturant sa planète quand il faudrait peut-être juste la respecter.

Girafe, merci de ton regard, il est à la fois le plus doux et le plus dur à supporter. Sa douceur nous ramène à notre bêtise, et ça, c'est dur à encaisser...

1 commentaire:

JeromeJ a dit…

Woah ^^ Tout ça grâce/à cause d'une photo de girafe :p pas mal comme chemin parcouru.

Ceci dit, ton texte aussi il fait mal, criant et dénonçant quelques vérités trop vraies pour certains qu'ils t'en voudront probablement de le leur montrer. "Non, j'ai raison, tu as tord." dira l'humain ne voulant pas admettre sa condition, ses erreurs. (Alors que les accepter c'est progresser, évoluer. Apprenez moi que j'ai tord, je m'en réjouirais. Voilà ce qu'on devrait être plus nombreux à penser)

Car il faut en effet, j'en suis plutôt également persuadé, en revenir à plus de simplicité, de paix et d'amour.
S'autoriser à la sérénité car pour beaucoup d'entre nous, nous "subissons" la vie là où ne devrions poser un acte, un choix, celui du bonheur, le sien, celui des autres, se l'autoriser simplement car souvent il s'agit là d'un simple choix.

Nous sommes influencés par les autres, notre entourages, ce qui veut également dire que nous les influons. À nous donc de faire le premier pas. Mme Girafe semble l'avoir compris … à sa façon ! (car sinon c'est limite de l'anthropomorphisme :p)

Paix et amour.

Merci pour tes articles ! Ça change "de l'ordinaire" et font du bien (j'trouve).