02 mai 2011

Il ne va plus courir

Ca y est, c’est officiel, Oussama Ben Laden a officiellement été déclaré mort par les Américains. Après plus d’une décennie de traque (en tout cas, après bientôt une décennie de haine suite au 11 Septembre), l’homme aurait enfin été abattu par un commando, et ce dans des conditions visiblement radicales. Avec le peu d’informations dont je dispose pour l’heure, la seule chose dont je sois totalement convaincu, c’est que l’homme, s’il s’agit bien du véritable Ben Laden, aurait été abattu suite à une résistance farouche.

Bien évidemment, avec la mort de cet homme, c’est toute une partie du désastre des administrations précédentes qu’Obama tente quelque peu d’effacer… Mais comment effacer plus d’un demi-siècle de politique internationale totalement intolérable ? Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les USA ne se sont jamais privées d’utiliser à tort et à travers ses services secrets pour, en vrac, déstabiliser des gouvernements, instaurer des dictatures, négocier des vies humaines, camoufler des tractations innommables… Nombre de témoignages prétendent que Ben Laden aurait été un agent double, un de ces types que la CIA finançait pour être une menace contre des gouvernements insuffisamment souples avec les Etats-Unis, puis que l’homme aurait retourné sa veste et profité de ses relations pour monter son réseau terroriste. S’il en est ainsi, cela sous-entend donc que Al-Qaeda serait le fruit d’un financement Américain… Grandiose, surtout si l’on songe au résultat obtenu. Ceci étant, après la chute du communisme, les USA avaient besoin d’un ennemi, et l’islam est tombé à point nommé, tant pour avoir une cible, que pour s’offrir une raison suffisante d’intervenir dans les pays producteurs de pétrole. C’en est d’ailleurs troublant : Ben Laden apparaît quand l’OPEP devient moins souple avec les USA, le 11 Septembre se produit juste quand Bush est en difficulté politique, et enfin Ben Laden meurt juste à la fin du premier mandat du premier président noir de l’histoire Américaine. De quoi se poser des questions je trouve.

J’ai abordé, et ce à plusieurs reprises, le paradoxe Ben Laden. Pour refaire un petit résumé de mon opinion à son sujet, je crains que non seulement le bonhomme ait existé, mais qu’il ait été créé de toute pièce pour jouer les épouvantails, et que le « jouet » politique s’est émancipé de ses maîtres devenus trop exigeants. Concrètement, je crois que l’homme a été formé et entraîné par les USA, puis que celui-ci a repris sa route de fondamentaliste. Dans ces conditions, nul n’a plus besoin de le protéger : encombrant pour l’Amérique, puisque le bonhomme leur aura échappé pendant de nombreuses années, encombrant pour toutes les nations arabes, car l’héberger ouvertement, c’était cautionner le terrorisme, et encombrant pour de nombreuses nations du monde (dont la France), parce qu’il a été un financier des plus inévitables lors de nombreuses tractations avec les pays du golfe. Donc, la mort de Ben Laden ne gêne pour ainsi dire plus personne, car son silence est plus rentable que de le savoir en vie.

Par contre, une autre question demeure. S’il représente encore une forme d’élite du terrorisme (puisque c’est l’homme le plus recherché du monde qui vient de mourir), il n’en est pas moins le symbole d’un nouveau principe politique et terroriste. Politique d’une part, parce que ses opinions sont devenues si fortes et médiatiques qu’elles ont pris force de loi pour de nombreuses mouvances extrémistes. Terroriste d’autre part, parce que l’existence même d’Al-Qaeda repose sur l’action armée. Là où Al-Qaeda est impressionnant, ce n’est pas tant sur ses actions, que sur son fonctionnement. Nous ne sommes pas face à un parti centralisé, pas même un système de cellules hiérarchisées. Non : Al-Qaeda, c’est le concept même de la patente, du « label » où il suffit de revendiquer un attentat pour faire partie intégrante de la mouvance. Rien n’incite à croire que Ben Laden ait commandité quelque attentat que ce soit se revendiquant de lui. Mieux encore : pourquoi commanditer, quand des cellules indépendantes, sans contrôle ni direction, se chargent de poser des bombes au hasard ? Ben Laden, si tant est qu’il ait réellement été à la tête de ce système, aura donc joui d’une aura énorme, sans pour autant avoir besoin d’exercer la moindre autorité.

Enfin, je ne crois pas que le terrorisme va décliner suite à sa mort. Comme je l’ai déjà dit ci-dessus, Ben Laden est devenu une icône, sans avoir besoin de rester le meneur. Je crains plutôt des représailles aveugles et sanglantes, si ce n’est un démenti quelconque à travers des vidéos. Je ne sais pas trop quoi en penser, mais en tout cas, la mort de Ben Laden me semble trop bien tomber à pic : une élection présidentielle à venir, un dixième anniversaire du 11 Septembre de sinistre mémoire… Cela sent vraiment l’action médiatique, le coup de poker politique dont Obama pourrait bien bénéficier dans les urnes. Personnellement, je trouverais lamentable que les Américains s’appuient sur la mort d’un seul homme pour déterminer leur politique, d’autant plus si l’homme en question représentait la peur absolue pour les USA ! Nous verrons bien à qui profitera cette exécution, car je doute que Ben Laden ait eu l’occasion de se rendre… Mais là, c’est mon côté un peu paranoïaque qui ressort !

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