02 août 2010

Vite un passeport Français !

Je suis de retour, ceci après une « longue » absence. Je note toutefois qu’il y a encore des acharnés pour passer régulièrement voir si je me suis remis au boulot… Désolé de ne pas les avoir comblés, j’ai eu bien autre chose à faire pendant ce mois de Juillet. A présent, je reviens, et c’est avec un certain plaisir que je me saisis à nouveau de ma plume, car l’actualité s’y prête, comme toujours si j’ose dire.

Ce qui m’amène aujourd’hui à rire jaune, c’est qu’en mon absence, il aura fallu que des Allemands se piétinent lors d’un festival de l’amour, que des inondations se soient produits un peu partout dans le monde, et que notre président se soit « excité » concernant l’aspect sécuritaire de sa mandature. A l’écouter, nous serions trop mous, trop souples avec la délinquance. Bon. Admettons. Il existe bien des méthodes pour traiter et gérer les voyous, dont notamment certaines qui sont aujourd’hui proscrites au nom de la dignité humaine. Lui, il suggère de supprimer la citoyenneté à certains criminels, au titre qu’attenter à la vie d’un policier ou d’un gendarme est inacceptable. Fort bien. Discutons en, car, si l’on y met le nez, ce n’est pas aussi nauséabond que le prétendent les activistes de gauche, mais c’est plus sensible qu’osent l’admettre ceux de droite. Au jeu des petites phrases et des comparaisons malheureuses, chacun ira de son « fasciste latent », ou a contrario « honnête président ».

Commençons par le volet purement moral. A quoi bon déchoir de sa nationalité Française un délinquant ? L’idée, c’est de renvoyer « dans son pays » les délinquants qui ont attentés à la vie d’un officier de l’état. Policier comme gendarme doivent bien entendu être respectés, et leur tirer dessus revient à refuser l’autorité et les règles de vie en communauté… donc à refuser les lois de la république. Sur cet aspect purement moral, j’admets volontiers que la solution de renvoyer au pays les immigrés coupables de tels crimes est séduisante, trop je dirais même ! Mais est-ce efficace ? Moralement, j’en doute, étant donné qu’il ne faut pas tout mettre dans le panier de l’immigration. Réduire le crime de sang à une naissance hors du territoire français, c’est alors jouer le jeu de partis autrement plus sales, tels que les néo nazis. Quelle différence entre dire « c’est de la faute des juifs », et « c’est de la faute des arabes » ? Aucune. Mêmes méthodes, mêmes résultats, désastreux bien entendu. De ce fait, moralement, cela rend la chose difficilement audible. Le Pen a par ailleurs bien affirmé que le président ratisse et pratique « sa » politique, chose qui est on ne peut plus vraie, mais qui fut aussi valable pour les élus de gauche. Dans ces conditions : avoir une étiquette de gauche ou de droite ne change rien, il faut appliquer un soupçon de FN pour être accepté par la population.

Passons à l’aspect purement juridique. On peut réformer le droit pour expulser ceux (re)redevenus des étrangers. Expulser, oui, mais, vers où ? Je rappelle un petit point assez délicat sur la citoyenneté : certaines nations refusent la double nationalité. De ce fait, prendre la nationalité française impose de renier la précédente. Alors, si l’on ôte à ces gens la nationalité Française, que sont-ils ? Ce n’est pas à la France de décider si un tel ou un tel est d’une autre nationalité, c’est à l’état de l’autre pays d’en juger. De ce fait, si l’on supprimer la nationalité Française, on en fera potentiellement des apatrides. Les expulser ? Vers nulle part donc ! Ce point à lui seul rend donc ce projet quasi irréalisable. J’ajoute également un autre aspect juridique : la personne, condamnée en France, ayant purgée sa peine de manière totalement légale, se voit repartir dans un autre pays, où il n’a pas été condamné (a priori) pour quoi que ce soit. Alors, est-ce une peine, une sanction que de l’envoyer dans un autre pays, à nos frais qui plus est ? Je ne vois pas vraiment la continuité juridique de la chose.
J’ajoute enfin à ce volet purement technique qu’il n’est pas raisonnable d’espérer que le pays en face accepte un flux de « punis » sans avoir à y redire. Je doute que la France serait ravie de voir revenir des violeurs ayant faits de la prison aux USA, et qui se sont vus déchus de leur nationalité Américaine !

Le sujet sera forcément miné. Parlez d’immigration, vous serez traité de fasciste. Eludez le propos, et cela ne fera que laisser l’incurie de prolonger. Jouez les modérés, les patients, et l’on vous taxera de frilosité sur le sujet. Le PS a beau jeu concernant la thématique, car, dans l’absolu, le président Sarkozy n’a pas entièrement tort sur un aspect majeur : 50 ans d’immigration non gérée, que ce soit par la gauche ou la droite. Assimilation quasi nulle, entassement des populations dans les cités dortoirs, traitement inhumain du sujet des anciens combattants indigènes, gestion inacceptable des harkis… et j’en passe ! La vérité est là, latente, explosive : la France ne se reconnaît même plus dans sa population, et en parler, c’est comme aborder le sujet d’une maladie vénérienne. Désolé, mais c’est un sujet que l’on doit absolument traiter, et malheureusement ce n’est pas une mesure « choc » et surtout populiste qui permettra de faire avancer le débat. L’idée séduit, elle peut même être acceptable, car, après tout, pourquoi garder sur le territoire quelqu’un qui ne veut pas se plier aux règles ? Mais c’est une idée qui n’aura pas de mise en application, et qui donc, finalement, revient au pétard mouillé. (au Kärcher, si ça se trouve ? Ironie, quand tu me tiens…)

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