29 mars 2010

Amérindiens

Je ne sais pas si ce sont les photographies, ou l’authentique regard des personnes figées à tout jamais dans ces clichés, mais c’est en regardant la vidéo ci-dessous, que j’ai découvert une énorme dignité chez les Amérindiens. Est-ce chez moi l’admiration et le respect pour les peuples maltraités et pourtant courageux qui me font dire cela, ou peut-être suis-je pollué par les images d’Epinal les concernant ? Peu importe, c’est, quelque part, ma passion pour l’authentique, quitte à ce que cela soit rude qui me fait dire que j’apprécie les peuples Amérindiens.

Que l’histoire peut être cruelle ! Envahis par les « visages pâles », pourchassés, exterminés, déportés, puis finalement entassés dans des réserves, les peuples Amérindiens subirent la domination de sauvages, car, à mes yeux, les vrais sauvages sont ceux qui envahissent, pas ceux qui ne vivent pas de la manière que l’on estime comme étant civilisée. Je ne définis pas une culture à l’aune de ses constructions, ni de ses technologies, mais à la lumière de son unité et de son authenticité. Les Amérindiens étaient des nomades, des gens vivant avec les saisons et la nature, se déplaçant pour suivre les troupeaux, s’arrangeant avec le climat et la rudesse des éléments. Qu’est-ce qui gênait tant les colons ? Qu’ils ne voulaient pas de frontières ? Qu’ils ne comprenaient pas la nécessité de poser des clôtures dans les plaines ? Parce qu’ils n’avaient pas la même couleur de peau ? En quoi est-ce si inepte de vouloir vivre avec la nature, au lieu de lutter contre ?

Etant gosse, le cow-boy contre le méchant Amérindien était pour moi la norme, celle immuable stipulant que l’Amérindien tuait, scalpait, qu’il était le barbare par excellence, celui ne respectant pas la vie d’autrui. Je me suis senti honteux de comprendre, bien plus tard, que ce furent eux qui furent persécutés, qu’ils défendirent leur mode de vie et leurs familles, au prix d’immenses sacrifices. Ah, les westerns nous gavant de grands espaces, de charges de la brigade légère (toujours héroïque)… A vomir quand on y pense. Je ne vois pas pourquoi les Amérindiens étaient tenus de se soumettre aux rites des blancs, à leurs coutumes, de devoir se sédentariser à tout prix. En quoi étaient-ils une menace ? Probablement pour les « propriétaires terriens » qui ne voyaient pas d’un bon œil que des chasseurs puissent se déplacer librement sur les terres qu’ils s’étaient arbitrairement appropriés en plantant des piquets. C’était la meilleure manière de finir par en arriver à des guerres aussi inutiles que sanglantes.

Cruels ? Sauvages ? Parce que tirer avec un fusil sur un homme lancé au galop avec un arc et des flèches, c’est plus honorable ? Brûler des villages, massacrer femmes et enfants, c’est un acte respectable en temps de guerre ? Je n’ai pas la prétention de dire que ces exactions étaient normales, mais, après tout, opprimez un peuple, attendez vous à son courroux, s’il en a la possibilité. Œil pour œil, sang pour sang. Je trouve d’autant plus admirable ces combattants qu’ils se savaient mal équipés en comparaison des armes à feu modernes, ils se savaient défavorisés par cet armement de l’autre monde… et pourtant ils se défendirent, acceptant la mort comme étant normale, une étape de la vie parmi tant d’autres. Excellents cavaliers, habitués à vivre sur le terrain, les Amérindiens démontrèrent leur capacité à s’adapter et à combattre l’oppresseur. Little Big Horn, bataille entre Custer et les Cheyennes, mena les Américains à se méfier des « peaux rouges », qu’ils n’étaient ni des primates ni des animaux, simplement des hommes capables de se défendre, et de se battre.

Pour quel résultat ? Des années plus tard, des massacres eurent encore lieu, démontrant que l’oppression n’était pas encore terminée. Et que dire d’aujourd’hui ? Dans les réserves, la violence, l’alcoolisme et le chômage règnent, faisant des anciens peuples fiers de serviles consommateurs de whisky et de drogue. Pourquoi ? Fallait-il réduire les peuples libres à des statistiques, des composantes d’une société qui, aujourd’hui encore, les rejette ? Ce n’est qu’en 1990 qu’une loi fédérale américaine, The Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA), gère et exige enfin que les biens culturels amérAmérindiens soient rendus aux peuples natifs quand ces biens ont été déterrés. N’est-ce pas là une honte ? Un siècle après ? Et que penser de la communication les concernant ? Personne ne parle de leurs souhaits, leurs envies. Ils ne sont pas Américains, excepté par la citoyenneté. En dehors de cela, ce sont des citoyens de seconde zone, à qui l’on a fait comprendre qu’ils étaient mieux loin du système réservé aux blancs.

Alors, moi, pro AmérAmérindien ? Et comment !

quelques liens intéressants sur le sujet:
Les Amérindiens sur wikipedia
Le général Custer
Les guerres Indiennes aux USA
Le massacre de Wounded Knee

Et une vidéo d'une chanson Française sur les Cheyennes...

1 commentaire:

Thoraval a dit…

Normal que l'on ne parle pas d'eux. Je m'explique. L'archéologie fait des progrès plus rapides que les nations actuelles ne peuvent digérer. La version officielle veut encore que les Amérindiens soient passés par la Béringie (actuel détroit de Béring) il y a fort longtemps, à la limite du paléo et mésolithique. Ce qui est vrai en partie. Mais d'autres influences sont arrivées aussi par la façade atlantique. De l'Antiquité à 200 ans avant l'arrivée de Colomb. Ceci a engendré des métissages. Des locaux et des ancêtres à nous, du Vieux Continent. Ancêtres, que nos civilisations ont massacrés. Réduits à rien.
Imagine si la thèse officielle devenait ce que l'archéologie et la génétique attestent. Les retentissements seraient immenses. Ce ne serait plus des Sauvages qui auraient été massacrés, mais des Frères de Race. Ou des Cousins d'Origine.
Dur à assumer, non? Surtout en terme de Droit...