28 octobre 2009

Jeunisme de mes...

S’il est une chose qui se perd aujourd’hui, c’est bien le rôle que doit tenir les parents. Je dis bien tenir, car si j’avais usé du verbe « jouer », mon propos n’aurait pas eu le même poids. En effet, quoi de plus ridicule que de placer ce mot dans ma phrase ? Les parents ne doivent pas jouer la comédie, ils doivent tenir et même camper leur position d’éducateur, de formateur, voire de censeur. Donc jouer serait assimilable à « faire semblant », ce qui, pourtant, apparaît être dorénavant la norme chez bien des adultes.

Vous autres, lâches géniteurs d’une marmaille analphabète et inculte, vous, parents indignes qui se préoccupent plus de la diagonale de votre télévision que de l’avenir de vos rejetons, vous tous je vous conchie, je vous maudis ! Grâce à vous, ces geignards exigeants trouvent à présent le moyen d’exiger du respect et envisagent bien souvent de se présenter comme une sorte d’autorité, ceci bien entendu par la force. Que j’abhorre la présence et surtout la conversation de ces demeurés. Leur but ? Je cite (j’en ai encore les oreilles qui sifflent) : « Foutre le bordel ». Hein ? Parce que c’est un but en soi, de « foutre le bordel ? » Ah ! Mais le service militaire finirait presque par me manquer, avec ce côté austère, cet aspect tortionnaire du sergent s’imposant en dieu vivant à une cohorte d’anciens chevelus fraîchement tondus ! A la trique et au pas de l’oie les mouflets, ça nous en ferait une bonne génération de bidasses prêts à se donner corps et âme (corps surtout, vu la prolifération des mines anti-personnel).

Je suis méchant avec les jeunes ? Vous trouvez ? Pourtant, qu’est-ce que le jeune a d’attrayant ? N’est-il pas le symbole de la déchéance physique de ces prédécesseurs ? N’est-il pas aussi l’éclatante et dramatique démonstration de notre incurie ? Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : je n’ai rien contre les gosses, c’est le contraire même. Qui sera là pour payer ma retraite si l’on ne se reproduit pas ? C’est contre ceux qui les modèlent que j’ai une dent affûtée. J’ai en horreur la théorie de l’enfant roi, je la hais de tout mon être. C’est une des plus belles stupidité de l’histoire de l’éducation des enfants. En quoi un moutard encore morveux peut-il prendre de bonnes décisions pour lui-même ? Déjà qu’il est infoutu de se décider entre deux paires de baskets sous prétexte que les deux sont déjà la propriété de ses petits camarades, et qu’il n’arrive donc plus à savoir laquelle est à la mode… Non. Le gosse n’est pas forcément à blâmer, c’est ces imbéciles qui supposent que « jeunesse doit se faire » qui méritent l’usage de la trique !

Jusqu’à une époque pas si lointaine, l’enfant se devait d’être respectueux envers tout un tas de choses : les parents, les adultes, les personnes âgées, bref l’autorité au sens large. Maintenant, avec le principe de l’autonomie élargie, l’adolescent boutonneux à la voix de fausset se croit en position d’être intellectuellement capable de trouver quelque chose à redire à n’importe quoi, et surtout à n’importe qui. Et ça se demande alors pourquoi les baffes peuvent venir valser sur leur acné ! Je rappelle que l’autonomie intellectuelle dépend avant tout de l’expérience au sens large. On ne s’instaure pas expert de la vie, on la subit, et toi mon idiot en t-shirt estampillé « rebel generation », tu vas t’en taper de la vache enragée, comme tout le monde avant toi.

Je suis franchement énervé quand le jeunisme devient un principe de communication. « Les jeunes » par ci, « les jeunes » par là, mais quels jeunes ? Ceux des banlieues livrées à leur sort, ou ceux des milieux aisés qui sont récupérés à la sortie de l’école par le chauffeur en livrée ? Et puis, ces mêmes brasseurs de vent et d’inutile, ne sont-ils pas les mêmes qui critiquent ouvertement (et sans véritable fondement) la présence de personnages plus jeunes qu’eux ? Tenez, le fils de notre président, n’a-t-il pas été accusé d’avoir profité des bons auspices de son père ? Alors quoi ? Trop jeune, inexpérimenté ? Colossal, surtout quand ses accusateurs se vantaient juste avant d’avoir des équipes jeunes et dynamiques. Ce pseudo jeunisme est d’autant plus pathétique quand il en arrive à tout justifier, surtout des analyses contradictoires ; Dans mon métier par exemple, c’en est devenu illisible. Où se situe la marge entre le « débutant inexpérimenté » et le « trop vieux et trop cher parce que avec de l’expérience » ? Les recruteurs ont beau jeu de dire « nous voulons du jeune ! » tout en évitant bien entendu de recruter des profils juste sortis des écoles.

Alors comment le « jeune » peut-il avoir de bons repères ? Mal dégrossi, peu éduqué, au parcours familial au mieux bancal, à la scolarité inadaptée, puis pardessus le marché sans emploi parce que « trop jeune » justement, que doit-il voir concernant notre société ? La même chose que moi je suppose : un vaste bordel ambiant où les ambiguïtés sont la norme, alors que la normalité est devenue l’exception. Déprimant pour lui, sujet à railleries cyniques pour moi. Allez les jeunes, du courage ! Avec un peu de chance, on pourra compter sur l’émergence d’états totalitaires, sur la peur du terrorisme, et potentiellement sur de bonnes petites guerres économiquement rentables et humainement utiles pour renouveler le sang de la nation !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'éducation , le respect , savoir donner toutes les bases , c'est le rôle des parents , ou de la mère dans le cas de
mono...
La scolarité ...elle est aussi adaptée dans "le choix " en fonction des capacités ..il y a les manuels et les classiques .
ce qui est important c'est d'en faire des adultes respectueux et bien dans leur peau .
C'est à partir de quel âge , que l'on est "trop vieux "...quand on est expérimenté ...ou trop " cher "c'est là, le choix de l'entreprise ...
Corrine