17 juillet 2009

Eponge

Hé dites, j’ai une question existentielle à vous soumettre ! Tel l’homme sandwich déambulant dans les artères des villes, avec pour seule fonction la revendication de sa passion pour une marque de shampooing antipelliculaire, je me mets face à vous pour vous interroger. Pourquoi sommes-nous des acharnés de la censure et de la restriction à outrance ? Cet autisme me sidère chaque jour : vous mangez, on vous dit de « bien manger », vous consommez de l’alcool et on vous les brise avec la « modération », ou encore on martèle les fumeurs avec des slogans qu’on ne lit jamais. C’en est devenu pénible tant les emballages deviennent eux-mêmes des vecteurs d’avertissements.

Quel est ce besoin de rabâcher des alertes sur des choses devenues élémentaires ? On sait que manger gras est nocif, tout comme le fumeur ne peut pas prétendre consommer un produit sain, ou encore tous nous savons que boire à outrance provoque des addictions ainsi que des états éthyliques des plus désagréables. Je me demande si nous ne sommes pas tout simplement des bêtes de somme auxquelles il faut sans cesse répéter, ceci par crainte que l’on oublie. Mais, étrangement, je ne regarde jamais les valeurs nutritionnelles sur les emballages, pas plus que je ne tiens compte des indications sur les bouteilles de boisson. Donc de fait, soit je suis un réactionnaire (ce qui ne serait pas nécessairement étonnant), soit je dois faire partie de cette tranche de population qui se fout de ces alertes permanentes. Dans les deux cas, je dois être un paria, non ?

S’acharner ainsi, c’est faire preuve d’une bêtise innommable. L’homme AIME s’empoisonner, il est passionné par le nihilisme gastronomique, et les rares acharnés qui, sous couvert d’un écologisme militant, viennent vous expliquer que la bidoche est nocive... Ceci en sachant qu’ils compensent leurs carences de par leur alimentation en ingurgitant des gélules ! Si ce n’est pas se triturer le cortex, je ne sais pas ce que c’est. En quelque sorte, il y a une mouvance qui est prête à tout mettre sous contrôle, sous prétexte que c’est pour notre bien. Allez, à tous les cons qui prétendent à ce genre de raisonnement, j’affirme qu’une entrecôte avec une bonne sauce me fait plaisir, et que nul écolo bas de plafond ne saura me convaincre du contraire.

Tenez, encore tout récemment j’ai eu l’occasion d’entendre des propos limite haineux sur le fait que je sois amateur de vodka. Et quoi les cons, oui il m’arrive de savourer un verre de vodka (sans glace, sacrilège !), et ce sans le remord illégitime d’une masse de moutons qui culpabilisent dès le moindre pseudo écart de conduite. Je ne suis pas une éponge imbibée du soir au matin, pas plus que je trouve normal d’en arriver à l’ivresse totale. Laissez moi savourer ma gnaule, goûter ma bière, et merde à ceux qui se restreignent sous couvert de bonne conscience sociale. La modération, ça n’est pas se la faire entrer dans le ciboulot à coup de messages, c’est comprendre que toute bonne chose peut être mauvaise au-delà du raisonnable.

Oui, je sais, les limites sont différentes d’une personne à une autre, certains s’estimant capables de gérer efficacement l’alcool, d’autres estimant leur estomac indomptable face aux quantités gargantuesques de victuailles, d’autre encore suggèrent même qu’ils tolèrent facilement les stupéfiants sans addiction. Et après ? L’excès fait partie de la nature humaine, tout comme peut l’être le sexe (menant jusqu’à l’obsession), le jeu ou encore la violence. Doit-on pour autant traiter le reste de l’humanité en demeuré pour autant ? A vous autres, les censeurs et autres agités du cortex, je réitère ma remarque : MERDE. Je n’ai pas à obéir à vos dogmes consuméristes, et encore moins à me farcir votre propagande pour abrutis finis. Que l’on veuille faire de notre société un monde meilleur se conçoit, mais de là faire des gens des irresponsables, il y a une marge de manœuvre des plus grandes, en tout cas je le pense.

Bon, c’est pas tout ça, mais la nicotine et les molécules d’éthyle m’attendent !