26 janvier 2009

L’enfer est fait de quatre murs.

En général l’être humain a une attitude sédentaire, c'est-à-dire qu’à l’opposé du gastéropode comme l’escargot il ne se déplace pas avec sa maison, il la plante à un endroit donné et a pour l’habitude de ne pas trop en changer. L’homme n’est donc pas un bernard-l’ermite qui révise son habitat à son gré en abandonnant sa coquille, et je dirais même qu’il est plus tributaire de ses murs que le contraire. L’avantage de l’immobilier c’est justement sa relative immobilité (sauf à Kobe, Hiroshima ou bien Los Angeles), et c’est à mettre en regard avec notre frénétique besoin de mouvement. La fourmi qui se trouve de l’utilité à rester cloîtrée chez elle ? Etrange non ?

De fait, nous arborons une fierté monstrueuse à détenir du bâtiment, à connaître sa surface habitable et même, suprême orgueil, a en avoir agencé chaque petit recoin selon ses fantasmes de décorateur en herbe. Mais c’est par là que commencent généralement les ennuis : en partant du postulat que la maladresse augmente de manière énormément face à l’incompétence, on ne peut donc que décréter que : « Tout incompétent verra le nombre de dégâts infligés à son logement augmenter en fonction de son niveau de compétence réelle ». C’est un fait : le type qui se croit capable d’aborder des sujets pointus fera énormément plus de boulettes qu’il n’en aurait fait sur un domaine peu sensible. Vous en doutez ? Tenez quelques exemples : un peintre débutant aura généralement pour principale maladresse de renverser de la peinture, ou plus classiquement de mal peindre les surfaces qu’il désirait voir parfaites. De là, peu de risques d’amener à un danger immédiat pour le résident… Mais alors, vu que ce niveau de compétence est faible, quel à désastre doit-on s’attendre quand le même incompétent tente de bidouiller sa chaudière à gaz ? Les pompiers ont probablement de bonnes statistiques sur le sujet, tout comme les hôpitaux traitant les grands brûlés.

Oh, parfois l’on n’est pas forcément mauvais, c’est juste que la situation dépasse, et de loin, ce qui était prévu. De prime abord couper le courant et changer une bête prise de courant semble potentiellement simple et sans danger, mais nul n’est à l’abri de la règle élémentaire du bricolage domestique : « Tout incompétent un tant soit peu crétin fera en sorte que toute chose simple et sûre devienne complexe et nécessairement dangereuse ». En gros, au moment où le tournevis vient en contact avec la dite alimentation l’électricien découvre avec horreur que « électricité = danger ». Les exemples ne manquent pas : l’étagère fixée dieu seul sait comment et qui s’effondre qu’au moment le plus inattendu, la plomberie raccordée au scotch, le miroir collé à la fameuse Patafix et j’en passe. Bien entendu nombre de professionnels taisent ces expériences ou alors au pire en parlent avec l’humour bien connu des gens du métier… Mais de là, ce n’est pas que les prédécesseurs qui agissent contre vous, eux aussi sont capables d’en faire autant tant par besoin d’économie que par fainéantise crasse.

Mais il arrive surtout que le sort s’acharne contre vous. La bâtisse de vos rêves, ce bel appartement qui présente si bien et aux avantages si nombreux, n’est-il pas le repère de malfaçons tellement nombreuses qu’elles en deviennent des plaies pires que celles qui se sont abattues sur l’Egypte des pharaons ? Notez que, lorsqu’on rencontre ce genre de choses la maison en question a un sens de l’humour très particulier. C’est à croire que le lieu est hanté tant les situations sont improbables. J’ai en mémoire quelques évènements qui tiennent plus du burlesque que du crédible. Imaginez donc une fuite, mais la belle fuite d’eau où une soudure décrète qu’elle a fait son temps. Là, bête et discipliné vous décidez de couper court en fermant la vanne d’arrêt mais qui, comble de drôlerie au trentième degré s’avère inopérante. Usure ? Mauvaise qualité ? Qu’importe la raison vous vous retrouvez donc à découvrir qu’une maison peut facilement devenir une pataugeoire. Enervant, d’autant plus agaçant quand on ignore comment remédier au problème. Allez, pour la bonne bouche un autre exemple qui semble-t-il a traumatisé plus d’une génération de bricoleur. On appelle cela poliment le coup de la cloison. Je m’explique : c’est une vraie loi de Murphy elle toute seule ! « Toute cloison dans laquelle vous voudrez percer un trou pour quelque raison que ce soit sera faite en plâtre et verra son autre face s’effondrer sans que vous vous en rendiez compte ». Cela semble idiot, mais le plâtre aime à s’effriter et se briser au fur et à mesure où le foret le perce. Alors, d’un simple trou trop petit pour y passer un doigt immanquablement vous vous retrouvez avec une ouverture apte à laisser passer votre poing sur l’autre face de la cloison. Tant que c’est chez vous, tout va bien, par contre si le mur en question donne sur le logement du voisin…

Comme quoi, bricoler peut être une véritable partie de plaisir !

Pour finir voici quelques vidéos d’un vieux film de Tom Hanks nommé en français « Une baraque à tout casser ».



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