28 novembre 2008

Envie

Pour le coup l’actualité pourrait me fournir de quoi râler : massacres en Inde, crise mondiale, les SDF... donc un concentré des misères et folies humaines sur une seule page. Prenez les sites dédiés aux informations : rien de rassurant, de la peur engendrée par la mort et surtout une situation où chacun se demande son devenir. En réalité je n’ai pas goût à m’intéresser à ces dérives car au fond il fallait s’y attendre, en tout cas concernant le terrorisme en Inde. Tôt ou tard l’extrémisme ressort sous une forme plus ou moins virulente et force est de constater que, malgré les progrès de l’éducation, malgré l’amélioration des conditions de vie que la haine ne diminue pas. Racisme, intolérance, si l’on pouvait les quantifier il serait sûrement décevant de constater que nous ne progressons pas. L’obscurantisme est une composante inusable de l’âme humaine. Déprimant...

Alors quoi ? Dois-je broyer du noir et me laisser aller au cynisme et à l’ironie ? La tentation est là, redoutable amie qui s’apprête souvent à me fondre dessus comme les corbeaux fondent sur les corps mutilés après la bataille. Là je ne te cède pas, démon de l’écriture ! Je me cantonnerai à des banalités, à laisser divaguer ma plume sur le ton le plus léger possible et à sembler être aussi intellectuellement impliqué que l’est un journaliste de Voici. Hé oui ! Je me sens dégagé de la responsabilité de réagir aux propos des politiques et au désastre qu’engendrent l’incompréhension et la gestion à la va vite. Je n’ai aucune obligation après tout, pas plus que je ne me sens responsable de la situation quotidienne des SDF en région parisienne, pas plus que je ne suis impliqué dans quelque trafic d’enfants comme les belges viennent d’en constater. Je laisse le monde tel qu’il est, suintant de mauvaises intentions, transpirant la mauvaise foi et qui se rattrape juste parce qu’il existe quelques personnes soucieuses d’être en paix avec une puissance surnaturelle et que cela les incite à « bien faire ». Quelle ironie ! Se retourner vers un Dieu alors qu’on n’a pas l’honnêteté de se regarder en face pour se corriger soi même !


Soit. C’est vrai qu’il est difficile de ne pas hurler au scandale quand un de nos élus revendique de manière très maladroite la nécessité d’aider les sans abri en les « forçant » à rejoindre des hébergements d’urgence. Je constate ma foi avec dépit qu’il est plus simple de parler que de connaître un sujet. D’ailleurs si les hommes politiques connaissaient les sujets dont ils parlent rares seraient ceux qui oseraient prendre une décision mais là je m’égare. Mais là pour le coup je reviens en arrière, je calme ma colère et la met en veilleuse en décidant que n’ayant mis personne à la rue, n’ayant pas été le financier complaisant responsable de bien des faillites je n’ai pas à m’énerver pour tout ça. Difficile, je lutte, je me mords les lèvres... Rhaaa je craque ! Tas d’imbéciles bornés et vivant aux crochets de la nation quand apprendrez-vous à la fermer sur des choses aussi délicates ?

Et merde je m’emporte, je me laisse prendre au jeu et j’exprime ma colère. Laissons la sortir, j’aurai lutté en vain. On ne gère pas un SDF comme l’on gère un animal de compagnie, on n’emmène pas un homme au refuge comme on peut le faire pour un chien à la SPA ! S’ils refusent l’aide c’est essentiellement du fait que les lieux supposés les accueillir décemment sont des sites infâmes, exigus, mal adaptés et qui plus est le théâtre de bien des débordements : violence, toxicomanie, absence d’hygiène et j’en passe. Messieurs dames, allez donc choisir entre un appentis peu reluisant et une cage avec un matelas au milieu de gens ivres et pouilleux. Tiens bizarrement plus personne n’est candidat pour le centre d’hébergement ! Ca me gonfle que personne ne comprenne qu’il s’agit là d’une dérive de notre société qui traite plus aisément les problèmes financiers mondiaux que les problèmes élémentaires humains. Qui sait, si la crise devient aussi dramatique qu’en 1929 alors peut être que les alignements d’affamés à la soupe populaire saura faire remettre en cause notre façon de voir les sans logis.

Et finalement j’ai râlé...

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