30 octobre 2008

Imagination

S’il m’est parfois donné d’avoir l’illumination en me saisissant de la plume (pour être plus précis du clavier vu mon incapacité à avoir une écriture manuscrite déchiffrable), je me dois tout de même d’avouer quelque chose ; pas plus honteux qu’un grain de beauté mal placé ou bien qu’une idée retorse, j’admets quand même que je ne suis pas nécessairement détenteur du sujet auquel je m’attaque. C’est bien entendu par pur égocentrisme que je me targue de vous rédiger ainsi, sans filet, ces quotidiennes alors qu’au fond je me penche souvent sur le réseau, un peu comme une mauvaise fée sur un berceau voué à l’inévitable humanité, et qu’ainsi je porte entre mes mains le bambin malformé qu’est ce texte.

Certes, j’ai la grande chance de ne pas me retrouver coi devant la feuille blanche (encore que …), et encore moins d’être en reste de réflexions aussi inutiles qu’acerbes afin d’exhiber mon désarroi camouflé dans le costume de l’ironie pathologique. Préférant donc jouer avec les mots qu’avec les explosifs je me permets donc d’apostropher mon lecteur et l’entraîner dans les limbes de mes pensées en espérant que vous, râleurs impénitents mais moins expressifs, puissiez vous dire avec une certaine objectivité que « Moi aussi je suis un râleur qui aime malgré tous les Hommes ». Oh, bien entendu chacun se cherchera une excuse qu’il piochera dans son enfance, dans les incessantes guerres, dans la chute des uns à laquelle suivra la montée des « autres », et au bout du compte tout cela pour se refuser à admettre qu’on est tous aussi pathétiquement englués dans un humanisme qui survit très mal au quotidien.

Alors, l’imaginaire, qu’en fait-on ? Le laisse-t-on moisir sur une étagère, enserré entre Lewis Carroll et Emile Zola ? Doit-on laisser l’aventure à Jack London et ne pas faire preuve d’audace en se voyant tour à tour cavalier, voyageur intergalactique ou bien amoureux d’une princesse prisonnière d’un château anonyme ? Pour ma part le lyrisme de certains récits me laisse froid car à force d’abreuver le lecteur de billevesées ayant pour but d’endormir sa méfiance à l’égard des mondes imaginaires, j’en viens à vanter le réalisme froid de bien des plumes acides. Point de nains, ogres, trolls déchaînés, armés de haches, de magiciens dont les mains crépitent ? Au contraire ! Rêver ce n’est pas ennuyer et une créature sortie de l’esprit (tordu) d’un écrivain en verve peut autant me plaire qu’un être banal dans un monde banal. Mais alors pourquoi je me plains ?

En fait ce qui m’horripile dans l’imagerie populaire du monde féerique véhiculée par des films apparemment réalisés par le même personnel et les mêmes maquettes, c’est qu’elle ne laisse guère de marge de manœuvre : un nain se doit d’être vénal, armé d’une grosse hache, nanti d’une barbe tressée, l’elfe est un être efféminé au charme troublant et le héros se doit d’arborer une musculature et une stature sans faille. Je râle ! Pourquoi n’aurait-on pas des anti héros, un demeuré traversant les épreuves plus par coup de chance que par choix ? Damned ! Ce serait tout de même drôle de voir le gros costaud humilié par erreur, tué par accident ou bien la frêle princesse coller une raclée mémorable au dragon qui lui sert de geôlier ! Je conviens toutefois que ce genre de discours ne saurait être donné aux enfants, ceux-ci n’ayant pas forcément la patience ou l’humour nécessaire pour saisir tout l’intérêt d’une telle situation. Enfin bon, à mon goût j’aurais plaisir à me payer la fiole d’un sorcier à qui rien ne réussit plus qu’à savourer ses victoires sans éclat (excepté celui de ses sorts lancés avec moult effets spéciaux). C’est ainsi, j’apprécie probablement plus les loosers amusants que les champions sans âme.

Régalons nous ! Il existe une solution pour se gargariser de la bêtise des héros. Et oui, l’Internet, une fois n’est pas coutume, offre la possibilité d’écouter ce qu’on appelle des « saga mp3 ». Qu’est-ce donc ? Pour la plupart d’entre vous (sauf si, comme moi, vous avez écouté France musique dès votre tendre enfance) vous ignorez le concept de série radiophonique. En gros : prenez une série télévisée et faites jouer des acteurs au micro. Enregistrez les bruitages, soutenez l’action à l’aide d’un narrateur et le tour est joué ! Alors voici quelques liens fort utiles pour écouter ces amusantes, délirantes et passionnantes anti aventures bourrées de références…

Bonne écoute, et surtout… REVEZ !

PS : Je vous conseille d'écouter dans l'ordre:
Les reflets d'acide
Les aventuriers du Survivaure
Le donjon de Naheulbeuk.

Ces trois séries sont vraiment au-dessus du lot!

Ah oui, on me dit à l'oreillette que j'ai oublié de mettre le lien:

Les sagas mp3 en streaming

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