30 septembre 2008

Querelles de chapelles

Aussi stupide que cela puisse paraître nous n’avons toujours pas réussi à nous départir de la nécessité incongrue de rentrer dans une case. En effet, depuis que le monde est monde nous nous sommes tous échiné à être dans un parti, une religion ou une nation, et par extension nous nous sommes identifiés à des produits manufacturés pour avoir encore l’impression « d’être d’une caste ». Aussi lamentables que soient ces clivages ils sont néanmoins flagrants et pathétiques.

Pourquoi ai-je abordé le principe de chapelle dans le titre ? Parce qu’au temps des religions dominantes et politiquement maîtres de la communauté chacun se devait d’être partisan soit d’un pape, soit d’un de ses opposants. La neutralité passait pour de la tiédeur et analyser froidement la situation passait pour du sacrilège, et ce quelque soit l’optique choisie. De fait, il n’y avait donc pas de mauvais parti, il n’y avait surtout jamais de bon parti. De ce point de vue les dichotomies possibles dans l’église chrétienne sont spectaculaires... et il y a de quoi faire si l’on prend le fait qu’autant les juifs, les catholiques et j’en passe ont un tronc commun de foi et trouvent tout de même le moyen au mieux de se tolérer, au pire de se haïr. Magnifique de débilité si l’on considère que chacune des cultures aura eu deux bons millénaires (si ce n’est plus, mais restons simples) pour s’entendre et non se déchirer. Allez, je vais faire marchand d’arme, ça me rapportera plus certainement que tout autre marché de niche peu fiable.

Etendons le débat. Jusque là j’ai songé à la religion comme moteur d’isolement mais semble-t-il l’industrie a le don de produire des engueulades sans fin et des querelles profondément débiles puisque basées sur ... des produits fabriqués par l’homme. Autant le divin je pourrais envisager d’admettre des différences et des désaccords, mais se mettre sur la courge parce que « Une BMW c’est mieux qu’une Mercedes » ou bien parce que « Renault c’est de la merde », pardonnez mon impertinence, mais ce ne sont que des amas de matériaux périssables et sommes toute juste symboles aussi phalliques que profondément vains de notre société de consommation. J’aime la voiture, mais je n’ai pas pour autant d’a priori malsain sur quelque marque que ce soit ! Un peu d’ouverture d’esprit et de bon sens ne saurait être de trop. Mais ce serait alors faire admettre à une population entêtée et figée sur des clichés antédiluviens que tout évolue et l’industrie sait se renouveler. A chacun d’y trouver son compte !

Passons à un autre périmètre où je vais forcément me faire un paquet d’ennemis. Et oui, on peut devenir une cible pour une masse abêtie par la propagande consumériste surtout si l’on a le malheur de ne pas aller dans leur sens. Qui ne connaît pas Apple ? Il y a quinze ans parler d’Apple c’était nécessairement s’adresser à une espèce « d’élite » qui se targuait d’une part de ne pas être un mouton de Redmond (siège social de Microsoft) et qui pouvait au surplus prétendre à avoir des produits fiables et design. Puis la marque à la pomme s’attaqua au multimédia (les Ipod) et enfin à la téléphonie multimédia (le fameux Iphone). Qu’en est-il ? Mis à part tout un tas d’aspect esthétiques auxquels je ne suis pas spécialement sensible, je tiens d’abord à faire un constat effarant : critiquer un produit Apple c’est attirer en quelques minutes les foudres de tous les fans de la marque et d’être taxé d’opinion partisane ! Amusant cinq minutes pour provoquer et rire des réactions, mais subir sans arrêt les aboiements de ces mulets...

Prenons typiquement le cas Iphone : c’est un téléphone esthétiquement réussi (il paraît), avec une interface tactile très agréable (je confirme) et très complet (là je tempère). Commençons par deux trois écueils : dites à un fan Apple que le Iphone ne fait pas les MMS et hop vous êtes parti pris et de mauvaise foi puisque lui ne s’est jamais servi des MMS. Consternant. Allons plus loin : le dernier né Iphone 3G intègre un appareil photo numérique et un GPS. Pour la photographie on repassera car sans zoom potable, sans flash et avec une qualité lamentable pas la peine de rêver dessus. Bon d’accord, ce n’est pas un appareil photo mais de là à en faire tout un foin dessus pour constater que c’est « de la merde » il y a un monde ! Ah ! Le GPS ! Chouette ! Voilà une fonctionnalité intéressan... quoî ? Pas de vrai logiciel de guidage ? Tout juste la localisation sur un plan via Google ? Attendez voir : donc la concurrence propose de vraies solutions GPS avec guidage vocal et l’Iphone fait l’impasse dessus ? C’est vrai j’oubliais le système Apple est propriétaire et la cible est si étroite que personne ne s’y est réellement intéressé. Dans ces conditions GPS : zéro pointé.

Là, rien qu’en énonçant quelques vérités non partisanes je me soumets à la querelle de chapelle entre les pros Apple et ceux qui tentent d’être raisonnables et raisonnés. Il suffit de mettre en balance plein d’appareils différents pour trouver le meilleur quelque soit sa marque mais ça, c’est un raisonnement qu’on ne s’autorisera pas puisqu’il s’agira forcément « d’un complot anti Apple ». A force de mordre des pommes pourries on finit toujours par croire qu’elles sont bonnes, non ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

M'en tape, j'tourne sous Linux...