06 février 2008

Si le tribunal revenait à ses fondamentaux…

Je songe par cette suggestion non à la restauration de la guillotine ou de la corde (honnie dans les théâtres) mais plus à la remise en route d’une grande émission radiophonique où toute vedette du moment pouvait subir les frasques intellectuelles et verbales d’un procureur déjanté en la personne de feu Pierre Desproges. Je sais, c’est une fois de plus la référence que je mets en avant pour trouver à bon compte une inspiration teintée de cynisme et colorée d’un lyrisme parfois superfétatoire, mais dans l’absolu, qui a remplacé le tribunal des flagrants délires ? Personne. Alors, ce soir, je me suis mis en tête de faire venir à la barre notre président à tous, M. Nicolas Sarkozy.

Je préviens par avance les âmes sensibles, les assis à la droite du diable et ceux qui estiment que cette place proche du borgne enflammé est encore trop molle que mes propos m’appartiennent et que par conséquent si ce texte ne vous convient pas, il existe toute une « littérature » plus proche de ce qui vous tient lieu d’opinion sur Internet. A bon entendeur…

Monsieur Nicolas, si vous êtes dans le box des accusés c’est pour avoir exercé votre pouvoir de président depuis les dernières élections présidentielles, et qu’il m’est apparu comme nécessaire d’en sanctionner les égarements et autres incommodités m’offrant tout le matériel nécessaire à un réquisitoire. En qualité de président vous êtes bien entendu hors d’atteinte de la justice des hommes, alors permettez-moi de vous mettre à portée de la justice de mon ironie.

L’homme que vous avez devant vous, mesdames et messieurs les jurés a toujours été un ambitieux. En effet, depuis la communale jusqu’au fauteuil de ministre de la STASI, pardon de la GESTA… et merde de l’intérieur, ce personnage a su s’élever au-delà de la concurrence et ce sans l’aide de talonnettes qui, il faut bien l’admettre, auraient pu au moins lui sauver la dégaine. Regardez donc cet œil animal, animé par le désir assoiffé de détenir tous les pouvoirs, sentez la pesanteur du poids de son jugement… C’est non pas un simple requin édenté que nous jugeons aujourd’hui mais carrément l’exemple même de la personnalité retorse qu’il nous faut placer sous votre regard inquisiteur. Parvenu au faite du gouvernement, M. Sarkozy a démontré toute l’ampleur de son savoir faire concernant son déterminisme allant jusqu’au-delà de toute proportion.

N’allez pas croire qu’il s’agisse là d’une galanterie ou d’une flatterie car non mesdames messieurs je ne flatte pas l’ego de ce tortionnaire médiatique. Il détient la télévision, il s’est approprié les unes des journaux et ceci non dans le but de nous abreuver de fausses bonnes nouvelles comme aux temps glorieux de la propagande pétainiste, mais simplement pour nous montrer qu’il peut, lui aussi, profiter du climat agréable d’une balade sur un yacht au prix indécent. Certains pourraient déceler là une jalousie de fonctionnaire sous payé soucieux des dépenses de l’état et je vous répondrais alors que non, il s’agit simplement d’une morale bien française qui dit qu’il ne faut pas vexer le petit peuple en lui montrant sa différence avec ostentation. Monsieur le président des français, vous êtes accusé de représenter le pire de ce que la médiatisation à outrance peut nous offrir. Encore que je sois déçu par votre manque de sens commercial : qu’attendez-vous pour porter des maillots bariolés de sponsors ? Certains sportifs prêtent leur image à la publicité, passez le pas en vantant les mérites de … je ne sais pas… la classe affaire de Air France par exemple ! Là on serait dans le vif du sujet !

C’est fou comme le désir d’être fort peut être intense chez les « petits » par la taille. Doit-on pour autant trouver en cela une circonstance atténuante ? Votre envie de déclencher des conflits pour ensuite vous targuer d’avoir réussi à éteindre les brasiers tient plus du plaisir pyromane que de l’acte politique raisonné. Vous, jury, retenez bien la leçon qui dit que le lanceur de cocktail Molotov social doit également savoir servir les chips de l’apaisement pour les buveurs de bière que sont les téléspectateurs. Rien qu’en songeant au prix de ces vociférations gaspillant notre temps et sans que ce soit accessoire nos deniers, l’accusé a outrageusement revendiqué la fermeté pour l’assouplir loin des caméras.

De ces deux accusations de monopolisation des médias et d’agissements inconscients avec l’opinion publique, je voudrais, mesdames et messieurs, ajouter l’incroyable front dont le triste sire que voici fait preuve quand il s’adresse au peuple. On ne prend pas les vessies pour des lanternes ici ! On ne dit pas que tout va bien et que l’argent ne manquera pas ! On ne crée pas des mesures bâties sur des sables mouvants, surtout dans le but de les voir démontées une fois la mandature passée. On mit au pilori vos prédécesseurs, on cloua aux portes de Matignon des poulets égorgés pour marque le désaccord de l’opinion avec bien des réformes mal conçues et pire encore totalement impossibles à mettre en œuvre et bizarrement l’accusé lui, garde encore une part d’opinions favorables. A croire que les gens soient des agneaux attendant l’exécution capitale en bêlant aussi bêtement qu’ils broutent à la gamelle minimaliste d’une compréhension réduite de ce qu’est réellement un état.

Votre avocat a déclaré auparavant que l’exercice du pouvoir nécessite de communiquer et d’apparaître proche des administrés. Certes, mais à ce compte il pourrait alors imposer son portrait dans les maisons, ce qui n’est pas si loin d’être le cas vu son omniprésence. Allumez la télévision et essayez donc de l’éviter ce parasite des ondes ! Et là, votre épouse, l’ex mannequin, l’ex chanteuse sans voix, qu’est ce que cela peut nous faire qu’elle ait réussi à vous mettre le grappin dessus… ou réciproquement ? Mais on s’en fout, en tout cas moi je m’en fous !

Mesdames et messieurs les jurés, je vous laisse donc seuls juges pour estimer de la sanction applicable à un président de la république en exercice. Pour ma part je propose le fouet en place publique avec supplice diffusé sur toutes les chaînes publiques : quitte à payer la redevance au prix fort, autant que le spectacle en vaille la peine. De plus, en envisageant le DVD avec les scènes coupées telles que la montée des marches, les soins après flagellation, on pourrait renflouer un peu les caisses de l’état à bon compte. Pour ma part je m’en vais requérir dans un autre jugement, celui d’un ancien joueur de tennis reconverti dans l’humanitaire et la soupe musicale. Rien que le fait de l’avoir vu s’étaler dans Paris en caleçon mérite le peloton !

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