08 novembre 2007

Que j’aurais aimé me tromper !

J’annonçais très récemment un scénario catastrophe entrainant notamment l’invasion de l’Iran avec pour prétexte le nucléaire et le terrorisme, le tout dans des délais plus ou moins éloignés. Se faisant, il s’avère que l’actualité internationale est bien plus sombre que prévue au titre qu’Israël envisage de son côté des frappes stratégiques sur le territoire Iranien. En termes militaires on appelle cela des « frappes préventives », jeu de mot malsain camouflant mal la réalité qui est « quitte à avoir la trouille d’un voisin, autant lui faire la peau avant que cette peur devienne une réalité ».

Stupéfiante conjonction de faits qu’est la diplomatie mondiale : chacun y va de ses menaces, de ses négociations sous-marines et au final le public, en l’occurrence vous et moi, nous n’avons alors le droit que de picorer la propagande concoctée pour nous, les ahuris sans connaissances. Je m’étrangle de colère quand j’imagine l’état Israélien argumenter sur la proximité de prétendues ogives en Iran, alors qu’eux-mêmes disposent de l’arme atomique. C’est un jeu de dupes où chacun sait que l’autre est un ennemi potentiel et qu’on se doit de l’inquiéter le plus possible. Dans ces conditions, difficile d’envisager la stabilité au moyen orient, que ce soit à court ou moyen terme.

Pourquoi faut-il toujours que des donneurs de leçons viennent nous polluer de leurs conseils tout sauf avisés ? A ce qu’il me semble l’Iran a légitimement le droit de se moderniser et de ne pas être dépendant des autres pour améliorer ses conditions tant économiques que sociales. Pourquoi refuser au peuple Iranien l’électricité à bas prix et par cela le modernisme dont nous autres, pays « développés » nous jouissons depuis bientôt un demi siècle ? Aberration, gestion d’un contexte politique et économique où seule l’hégémonie tient lieu d’objectif, tout concorde à rendre les pays émergents plus dangereux et les pays riches plus arrogants. Pour moi, l’avenir tient dans les grandes lignes d’une utilisation finalement tardive mais inévitable de l’armement nucléaire, et ce non pas par des grandes puissances mais par des états s’étant armés sur le tard.

Concrètement, qui ose croire encore à une paix unifiée sans combat ? N’a-t-on pas vainement repoussé l’invasion de l’Irak en décrétant à juste titre qu’une invasion est un acte de guerre et non un acte d’assistance ? Lors de la dernière visite de notre président celui-ci a revendiqué une amitié des peuples mais une indépendance des opinions ; Dans les deux cas il s’agit bien entendu d’un mensonge éhonté auquel il est le seul à croire : nous n’aimons pas l’arrogance et la condescendance Américaine à notre égard, tout comme nous sommes impuissants pour les empêcher de prendre des décisions en solitaire. La guerre a eu lieu, l’invasion s’est déroulée sous nos yeux pleins d’une inutile fureur, et finalement le territoire est toujours sous le joug d’un occupant bien incapable de gérer le désastre qu’il a lui-même provoqué. De Gaulle se retourne probablement dans son tombeau en imaginant M. Sarkozy offrant des garanties aux USA, ainsi que concernant cette demi soumission de fait. L’homme a critiqué les actions en Irak et les désastres économiques récents, mais pour autant ça n’a été qu’une vague remontrance et en rien une opposition à la politique globale de l’administration Bush. Honnêtement, je suis partagé entre une sincère déception de ce peu d’engagement et le cynisme qui me fait dire qu’un nouveau roquet a pris la place de Blair dans le chenil du cowboy.
Le système électoral Américain permet d’éviter un système de caste où le président se ferait systématiquement réélire… Si seulement cela pouvait aussi garantir que les successeurs soient conscients des difficultés à affronter ! Il est aujourd’hui impensable de laisser l’Irak aux mains des mouvements divers et variés, et un retrait même partiel n’est pas à l’ordre du jour. C’est un peu comme si l’on se coinçait un doigt dans une porte et qu’on espérait l’ôter sans l’ouvrir. Stratégiquement j’ajouterais que de toute façon Israël servira une fois de plus de pied à terre aux Américains, qu’ils seront une espèce de fer de lance de la politique étoilée dans la région, et qu’à terme l’Irak ne sera abandonné, exsangue, à sa population qu’une fois l’Iran mis au pas.

Finalement, là où le tout devient tout particulièrement risible, c’est que ce sont les USA et l’Europe qui ont fait en sorte de déboulonner le pouvoir du Shah et permis le retour d’un fondamentaliste illuminé tel que Khomeiny. Que ceux qui en doutent aillent chercher la biographie de cet homme pour comprendre plus précisément ce qui s’est passé à cette époque. De quoi hurler de fureur !

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