02 mai 2007

Félicitations

Après mon silence prolongé je me dois de vous féliciter, profitez en bien car il n’est pas acquis que je reste tolérant vis-à-vis de cette foule hagarde que d’habitude je vilipende sans aucune forme de pitié. A quel titre est-ce que je vous offre une telle chaleureuse et désintéressée obole ? Et bien les élections ! Un grand bravo à la conscience collective, le soir du premier tour vous, la foule, les Français, les électeurs vous avez contribués à une des plus belles victoires de la démocratie qui soit. 85% ! Je reste coi d’admiration devant une telle statistique, je me réjouis et savoure avec fierté l’étonnant et agréable sursaut moral dont a fait preuve la nation. A tous sincèrement, chapeau bas.

Les cuistres qui aiment à se gargariser de leur culture étalée telle une confiture fétide sur le pain du manque d’éducation des autres iront prétendre que mes propos tiennent plus de l’ironie que d’une honnête et franche accolade salutaire. Je vous conspue vous êtres de mauvaise foi, ma sincérité n’est, une fois n’est pas coutume à remettre en doute. M’est avis que les râleurs sont -et seront toujours- prêts à critiquer le résultat, à se fourvoyer dans de vaines explications métaphysiques sur les choix des électeurs, et qu’en définitive ces « intellectuels » décérébrés n’ont pour seul but que de prouver qu’ils n’ont pas la moindre utilité dans la société. Quelle est la chose qui vous dérange le plus ? Que celui que vous traitez de dictateur en puissance est au second tour, que la candidate de gauche l’a rejoint dans la course finale ? Expliquez moi la finalité du refus de comprendre que c’est un mouvement réellement populaire et non une portion congrue qui a choisie car, bien que n’étant pas nécessairement satisfait du résultat, j’estime que la Nation s’est exprimée et ce avec toute la force de la vox populi.

Tant d’exubérance dans ma satisfaction doit bien surprendre plus d’un lecteur assidu et de surcroît mes inquiétudes précédentes inciteraient à me mettre dans une position malaisée. Absolument pas ! Je ne peux que tempérer mon enthousiasme que par le fait que je ne suis pas spécialement attiré ni par l’un, ni par l’autre des deux prétendants. A ce titre je tairai discrètement mes véritables orientations bien qu’elles transpirent, voire suintent littéralement de mes écrits. A contrario je reste fermement résolu à ne pas critiquer le résultat final, surtout s’il est aussi fortement populaire qu’au premier tour. Le peuple choisit, je disposerai en acceptant avec fierté et humilité son choix.

Bon nombre de candidats se posent encore en arbitres, critiques du choix des électeurs au lieu d’en accepter les réalités et de ravaler dignement la fausse fierté singée sur les estrades, non plutôt sur les comptoirs où leurs brèves traînent tel un verre souillé après avoir été gauchement siroté par un alcoolique notoire. Je suis déçu, le mot est on ne peut plus choisi, par l’attitude pathétique du millénariste borgne autant que par celle du centriste indécis. Arbitres ? En quel honneur je vous prie ? L’un comme l’autre vous utilisez votre poids politique et moral en supposant -à tort- que la Nation est incapable de choisir dignement un ou une présidente, et ce dans le seul but de faire valoir votre prétendu pouvoir. Messieurs, vous n’avez pas à expliquer que vous refusez les deux candidats, votre présence au premier tour suffisait à elle seule pour en faire l’état le plus flagrant. Soyez dignes de vos électeurs en échappant un peu à ces gestes d’un ridicule déprimant.

Pour finir, faites moi à nouveau plaisir, ça ne vous coûtera guère qu’un petit déplacement citoyen : réitérez la performance du premier tour, soyez tous fiers du réveil national dont avait vraiment besoin ce pays. Menez à son terme ce geste altruiste et intelligent, vous prouverez au monde que ce n’est pas l’égoïsme qui prime mais bel et bien la conscience collective. Rien que cela, rien que ce résultat saura me satisfaire au plus haut point.

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